dimanche 16 septembre 2018

MinE, Barcelone


La cuisine « fusion » est bien un phénomène de mode à Barcelone et probablement ailleurs. « MinE » ne déroge pas à cette règle mais pour d’autres raisons.  Dans le quartier de Sants, une des tables dont on parle, quartier qui jour après jour devient l’un des lieux gastronomiques de la ville. Pas forcément la rue la plus animée de ce quartier, cependant l'endroit a beaucoup de charme et est très bien décoré. Ce restaurant se trouve au rez-de-chaussée d'un immeuble plutôt ancien avec une structure plutôt particulière. Une décoration agréable, une ambiance très cosy avec la cuisine que l’on peut apercevoir dans le fond de l’établissement.


La raison pour laquelle je mentionnais qu’il soit assez naturel que ce restaurant soit qualifié de « fusion » est lié au fait que le chef Martin Parodi est de diverses origines. De mémoire né en Argentine, un père Japonais, une mère Italienne, maintenant en Catalogne et de plus ce dernier a aussi travaillé à France. Vous trouverez donc une cuisine assez influencée par toutes ces contrées, pays et la plupart du temps, des créations de ce chef sont assez inspirées.


Le lieu qui est donc cosy et intime, la décoration a été faite par eux -même avec un certain goût. Un local adaptable aux circonstances et que l'on pourrait diviser en trois sections : la zone d'entrée avec quelques tables pour couples ou quatre personnes, plus intime. C’est ici que nous étions.


Une section intermédiaire face au bar, dédié à zone de détente où vous pouvez avoir des cocktails sur le canapé et une table haute pour éventuellement prendre un verre avec quelques tapas ou simplement manger de manière moins formelle. On notera que chaque section est décorée de tableaux plutôt colorés.




Et enfin un espace intérieur plus dédié aux dîners et aux groupes de midi et offrant un grand potentiel pour une salle de dégustation de vins au vu des bouteilles rangées sur l’une des parois de la pièce.




Dans le fond, la cuisine. Musique de fond douce parfaite pour ajoute une touche un peu romantique au tout.


Ce restaurant propose donc une sélection d’assiettes assez variées, un mélange de cuisine catalane, française et asiatique, une cuisine créative basée aussi sur certaines techniques françaises mais revisitées. La philosophie du menu est de proposer des plats en petites portions à partager ou même d'organiser votre propre menu de dégustation. Deux menus de dégustation, le premier à 35 euros en sept services et le second à 50 euros en neuf services. Nous dirons que le second inclut un peu plus de produits nobles, demande probablement que vous ayez une grande faim. Toujours est-il qu’un chef se doit de pouvoir vous étonner avec quelque soit les produits, luxueux ou non. C’est le premier que nous avons choisi ce soir. Cela commence par un gazpacho de betterave, légumes sous forme de crudité, réduction d’orange, poudre de graines de tournesol. Une belle présentation, de la douceur en bouche avec un bon équilibre de saveurs et une belle consistence. Ce gaspacho est inhabituel mais vraiment très plaisant.


Pain et huile d’olive sont de qualité.


Une agréable idée que cette pastèque, fromage de chèvre, émulsion de pomme et d’ail, poudre d’olives. Associer ce fruit bien sucré avec un fromage puissant et sec est une bonne idée ; quelques compléments doux pour accompagner le goût de ce fromage tel que la pomme.



Un des plats phares ici c’est ce tataki de saumon norvégien, aubergines fumées, crème légère au wasabi, huile de ciboulette, réduction de soja, sésame et gingembre. Plat très fusion avec des influences éparses. Maintenant je ne suis pas un adepte du saumon surtout ici mais bon cela semble être la fièreté du chef. Un peu trop de saveurs mélangées pour moi, question de goût.


Retour a du plus local et classique riz dans une traditionnelle sauce à la seiche ou sofrito, bouillon de volaille et crevettes, finalisé au four avec de la picada. La picada est l'une des bases essentielles et particulières de la cuisine catalane. Ce n'est pas une sauce autonome comme l'aïoli ou le romesco mais plutôt une technique culinaire qui consiste à hacher certains ingrédients dans un mortier pour les ajouter à la cuisson du plat ou de la sauce à épicer. Il sert à finir de lier une sauce ou un jus et à donner une touche finale aux recettes de toutes sortes: viandes, poissons, riz, légumes, soupes, légumes, etc. Dans la cuisine catalane, l'élaboration d'un plat commence souvent avec une autre sauce essentielle, le sofrito comme ici et se termine par l'ajout de la picada quelques minutes avant de retirer le plat du feu. Ce riz est vraiment excellent, servi il est vrai en petite quantité avec une moule et une crevette.


Un plat principal avec un très bon boeuf bio de Gérone « pilota » avec une sauce demi-glace. « Pilota » est ce qui est mentionné sur la carte mais je pense que ce soir, il s’agit plutôt de la viande parfaitement tranchée et joliment dressé dans l’assiette, une parfaite cuisson, un fond de sauce très concentré, un fin Parmentier en dessous.



Ici les glaces sont faites « maison » et nous avons malheureusement manqué celle au Roquefort. Je dois admettre que je ne me rappelle plus le parfum que c’était en remplacement, mais la glace était crémeuses servie sur un coulis de fruits rouges.


Et pour terminer une fine ganache de chocolat avec un bricelet, point trop sucrée et une belle fin de repas.


Sur la recommendation du patron, une bouteille de vin rouge de Montsant El Codolar de la cave Cooperatiu de Cornudella réalisé avec du grenache du carignan. Des arômes intenses, des fruits rouges élégants, des notes de sous-bois, de vanille, de pain grillé et d'eucalyptus.


Une table assez originale avec des cuisines très variées qui plaira à tout un chacun, parfois surprenantes, parfois plus classiques, délicates, utilisant des produits de qualité et avec une présentation soignée et des jeux de textures.

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