mardi 4 septembre 2018

Nelumbo, Barcelone


Les tables asiatiques semblent être en augmentation depuis un certain temps et c’est plutôt agréable d’en visiter pour autant qu’elles respectent un peu les vraies cuisines des pays de ce continent. Aujourd’hui c’est « Nelumbo » que nous visitons, pas une adresse complètement inconnue puisqu’il s’agit du nouveau restaurant de Ly Leap, le chef cambodgien du restaurant « Indochine ». « Nelumbo » c’est une offre tout aussi inspirée de l'Asie du Sud-Est, où les arômes et les élaborations populaires des rues de Thaïlande, du Vietnam, du Cambodge et qui incorpore quelques touches de cuisine chinoise, sont réunis dans des plats simples et savoureux avec une légère touche personnelle. Une cuisine que certains pourraient qualifier de « street food », terme un peu utilisé finalement pour tout et rien.


Depuis l’extérieur, on a immédiatement que la décoration joue aussi un rôle important dans le concept de cet établissement. Une décoration qui semble en même temps d’être contemporaine mais avec des touches asiatiques mais présentées de manière plutôt artistique et non avec l’utilisation de mobiliers divers asiatique que l’on trouve dans d’autres établissements.


Des parois recouvertes de morceaux de bambous collés comme des briques, un dégradé ou plutôt un espacement en montant en direction du plafond.  Tables en bois, la couleur rouge souvent est utilisée afin de donner une touche colorée discrète. Ça ce sont les quelques tables avant d’arriver au bar probablement utilisées pour le déjeuner car c’est au fond que se trouve la salle centrale du restaurant.


Un comptoir, une rampe pour atteindre donc le local principal, toujours le bambou comme matériel pour la décoration.



On sera immédiatement sous le charme de cette salle avec son haut plafond et sa fausse végétation qui pend ; des feuilles de couleur rouge qui donne à l’ensemble beaucoup de style et d’originalité en conservant l’idée de l’Asie.





Une série de tables de deux personnes en face d’une cuisine qui se trouvent en fond de pièce.


La carte tient sur une page et est plutôt courte mais tient ses promesses. Une proposition basée sur des rouleaux, des brochettes, des raviolis, des salades, des brochettes, des currys et des nouilles. Une cuisine inspirée de ce qui est effectivement vendu dans les rues de ces différents pays d’Asie du sud est. Comme il se fait d’accoutumée, nous prendrons un choix de plats à se partager. Tout d’abord de classiques rouleaux de printemps d’origine du sud du Vietnam qui est un des mets vietnamiens les plus populaires en dehors du pays. Composés traditionnellement de vermicelles de riz, de tranches de poitrine de porc, des crevettes, d’un peu de pousse de soja, de la menthe parfois accompagnée d’autres herbes aromatiques selon goût ou envie, une tige de ciboulette aillée, le tout enroulé dans une galette fine de riz crue. On y ajoute aujourd’hui aussi du concombre, de la laitue, des carottes comme ici, et pour varier les plaisirs. Une sauce à base de cacahouètes broyées et de nuoc mam. Frais, léger, parfait.



Second plat des raviolis en deux textures farcis, cuits à la vapeur, farcis à la viande, crevettes et des herbes, servis avec une sauce au soja douce. Pâtes fine, farce gouteuse, ce sont des très bons dumplings avec une sauce un peu sucrée comme il se doit.



Le plat suivant est un peu mal intitulé car se réfère à des Cannellonis à la Vietnamienne mais en réalité sont des crêpes Vietnamiennes à la vapeur. J’imagine que ce n’est pour pas dérouter les locaux qui connaissent bien la première dénomination. Plat populaire typique du Nord du Vietnam : le bánh cuốn. Ce sont des raviolis ou crêpes vietnamiennes à base de farine de riz, farcis à la viande de porc haché et aux champignons noirs et parsemés d’oignons frits, qui se dégustent chauds et arrosés de sauce nuoc mam préparé, de germes de haricots mungo et de coriandre fraîche, ici plutôt de la menthe. Fabriqués à la vapeur, la cuisson est délicate et exige un savoir-faire. A nouveau un met irréprochable.


Des brochettes de porc aux légumes fermentés, coriandre fraiche et sauce aux cacahouètes. Je ne saurais dire de quel pays provient cette recette mais c’est caramélisé, tendre, les légumes en dessous sont effectivement vinaigrés peut-être voulant rappeler le kimchi.



Un dernier plat sur une plaque qui est brulante, du veau sauté avec de jeunes pousses d’oignons et poivre noir. Je pense que la traduction n’est pas juste mais qu’il s’agit plutôt de bœuf, un peu comme une recette thaïlandaise à base de porc et de poivre noir en grande quantité ou plutôt une recette chinoise de bœuf aux oignons et poivre noir. Toujours est-il que c’est à nouveau parfaitement cuisiné.


Certes le choix des vins est limité mais nous avons choisi un Verdejo, le El Perro Verde Rueda 2017. Vin blanc aromatique. avec une bonne acidité rafraîchissante qui se combine à la perfection avec l'explosion des arômes.


Eh bien voila une jolie adresse avec une sincère cuisine asiatique de rue comme on s’y attendait, quoi que cela ne soit pas si fréquent que cela à Barcelone où l’on a souvent l’habitude de rendre les mets asiatiques un peu fade ou de les transformer dans une horrible approche « fusion ». Ici tout est assez authentique, les prix sont très correct, le service impeccable et le décor très original.

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