dimanche 9 septembre 2018

Khaosan Street Food, Barcelone


On sait que le « street food » et le « fusion » sont de plus en plus monnaie courante Barcelone et pas toujours avec réalisé avec succès tout simplement parce qu’un public averti identifiera immédiatement les lacunes de tel ou tel plat. Mais bon, phénomène de mode et comme cela marche, évidemment de nouveaux établissements voient mensuellement le jour. Aujourd’hui je vous emmène dans le quartier de l’Eixample à une toute nouvelle adresse appelée « Khaosan Street Food » en relation avec justement l’une des rues de Bangkok où l’on trouve ce type de restauration.


A la base souvent en Europe une cuisine proposée dans des « foodtrucks » donnant la possibilité à certains cuisiniers de se faire connaître sans avoir besoin d'un restaurant et surtout proposer de nouvelles saveurs à une clientèle qui n’a pas forcement eu la possibilité de voyager. Un concept où tout est préparé au dernier moment car on doit s’adapter aux contraintes de la rue.


Un établissement dans les mains du chef Marc Blesa, qui ne propose pas spécialement de la cuisine thaïlandaise comme on pourrait se l’imaginer mais une grande variété de plats « fusion » asiatiques et latino-américains. On trouvera aussi bien des influences de Thaïlande, que du Vietnam, Vénézuela et autres contrées, ou plutôt je dirais des mets inspirés de ces pays car le résultat est plutôt adapté comme le veut une cuisine de type « fusion ». On choisira un certain nombre de plats que l’on peut se partager et tous étant tarifés de manière plutôt sage.


L’intérieur est plutôt moderne, une petite touche peut être un peu New-Yorkaise. Une salle en longueur avec un demi-niveau. C’est en même temps sobre et coloré, le néon blanc spectaculaire qui se trouve au milieu de la première pièce nous rappelle un peu l’ambiance du soir de certaines villes asiatiques ; la lumière tirant un peu vers le rouge amplifie cette sensation mais contrasté par l’autre couleurs prédominante qu’est le noir. Tables, chaises et bancs de divers styles en bois. Un éclairage étudié, presque minimal donnant une autre impression d’être dans un environnement nocturne.





Une carte donc avec environ une quinzaine de plats, des desserts, cocktails et boissons. Nous démarrerons avec un flan japonais avec des œufs de truite, crevette et shiso. Un plat qui change de l'ordinaire, comme ce délicieux chawanmushi. Le chawanmushi est une entrée japonaise traditionnelle, à base d'un flan vapeur savoureux rempli de crevettes, de noix de ginkgo et d’autres ingrédients. Pour une expérience chawanmushi authentique, il se doit d’être servi dans une petite tasse à thé japonaise comme ici. Garni de plusieurs ingrédients qui peuvent varier selon les goûts, le seul ingrédient qui se doit d'être toujours présent, c'est la graine de gingko, incontournable pour le chawanmushi! Ici on trouvera la feuille de shiso ciselée sur le dessus, quelques graines de sésame et les œufs de truite pour une touche un peu plus marine et salée.


Surprenante adaptation des kokotxas de cabillaud qui généralement sont préparées en sauce au Pays-Basque mais ici frites comme un tempura, accompagné d’une mayonnaise avec un peu de citron vert râpé que l’on aurait apprécié en plus grande quantité et du katsuobushi qui est l'un des délices que la culture japonaise qui surprend par sa préparation et sa saveur. Ce sont des longes de bonite cuites, fumées, séchées au soleil et fermentées par l'action d'un champignon. Un processus qui peut prendre des mois mais qui donne lieu à un ingrédient tout simplement unique et que l’on découpe en copeaux.


Changement de décor avec des arepa de travers de porc, avocat, oignon doux, tamarin et sauce créole. Spécialité vénézuelienne et colombienne. C’est un pain de maïs blanc ou jaune comme ci. Elle est parfois garnie de jambon, de fromage, de viande, de haricots, d'œufs, etc. La farce ici est particulièrement gouteuse, un très bon arepa.


Un peu moins séduit par le taco de bœuf, chutney à la mangue, sauce tartare et coriandre. Probablement parce que c’est un peu trop « fusion » pour moi et je ne trouve pas l’association pertinente. Cela n’enlève rien é la qualité de la viande qui est ici fondante.


Joli plat asiatique avec les wonton de crevette au curry rouge, cacahouète et champignon enoki, sorte de champignon japonais allongé et mince. La sauce est allongée au lait de coco et se marie bien avec le ravioli qui est délicieux.


Intéressant autre plat que ce jambon de porc à la thaïe. En réalité de la poitrine de porc cuite à basse température pendant 12 heures et ensuite marquée sur le gril. Au dessous une réduction de bouillon de volaille avec des herbes aromatiques thaïlandaises. La fraîcheur est assurée par les pousses de radis, oignons, menthe poivrée, coriandre et cayenne.


Le choix de vin est limité mais avec un tel repas, ce Finca Mores +3 2016 aura rempli sa fonction.


Si vous ne savez pas vraiment ce que vous souhaitez manger mais avez envie de voyager un peu ci et là, voici une belle formule ou plutôt concept ou l’on peut aussi bien apprécierez des cuisines parfois plus latino-américaines et parfois asiatiques, mais toujours avec les idées du chef car les recettes sont les siennes. On ne cherchera pas ici des plats complètement traditionnels mais plutôt d’élégantes adaptations avec un dressage soigné et surtout de la gourmandise.

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