On sait que
le « street food » et le « fusion » sont de plus en plus
monnaie courante Barcelone et pas toujours avec réalisé avec succès tout
simplement parce qu’un public averti identifiera immédiatement les lacunes de
tel ou tel plat. Mais bon, phénomène de mode et comme cela marche, évidemment de
nouveaux établissements voient mensuellement le jour. Aujourd’hui je vous
emmène dans le quartier de l’Eixample à une toute nouvelle adresse appelée « Khaosan
Street Food » en relation avec justement l’une des rues de Bangkok où l’on
trouve ce type de restauration.
A la base
souvent en Europe une cuisine proposée dans des « foodtrucks » donnant
la possibilité à certains cuisiniers de se faire connaître sans avoir besoin
d'un restaurant et surtout proposer de nouvelles saveurs à une clientèle qui
n’a pas forcement eu la possibilité de voyager. Un concept où tout est préparé
au dernier moment car on doit s’adapter aux contraintes de la rue.
Un établissement
dans les mains du chef Marc Blesa, qui ne propose pas spécialement de la
cuisine thaïlandaise comme on pourrait se l’imaginer mais une grande variété de
plats « fusion » asiatiques et latino-américains. On trouvera aussi
bien des influences de Thaïlande, que du Vietnam, Vénézuela et autres contrées,
ou plutôt je dirais des mets inspirés de ces pays car le résultat est plutôt
adapté comme le veut une cuisine de type « fusion ». On choisira un
certain nombre de plats que l’on peut se partager et tous étant tarifés de
manière plutôt sage.
L’intérieur
est plutôt moderne, une petite touche peut être un peu New-Yorkaise. Une salle
en longueur avec un demi-niveau. C’est en même temps sobre et coloré, le néon
blanc spectaculaire qui se trouve au milieu de la première pièce nous rappelle
un peu l’ambiance du soir de certaines villes asiatiques ; la lumière
tirant un peu vers le rouge amplifie cette sensation mais contrasté par l’autre
couleurs prédominante qu’est le noir. Tables, chaises et bancs de divers styles
en bois. Un éclairage étudié, presque minimal donnant une autre impression
d’être dans un environnement nocturne.
Une carte
donc avec environ une quinzaine de plats, des desserts, cocktails et boissons.
Nous démarrerons avec un flan japonais avec des œufs de truite, crevette et
shiso. Un plat qui change de l'ordinaire, comme ce délicieux chawanmushi. Le
chawanmushi est une entrée japonaise traditionnelle, à base d'un flan vapeur
savoureux rempli de crevettes, de noix de ginkgo et d’autres ingrédients. Pour
une expérience chawanmushi authentique, il se doit d’être servi dans une petite
tasse à thé japonaise comme ici. Garni de plusieurs ingrédients qui peuvent
varier selon les goûts, le seul ingrédient qui se doit d'être toujours présent,
c'est la graine de gingko, incontournable pour le chawanmushi! Ici on trouvera
la feuille de shiso ciselée sur le dessus, quelques graines de sésame et les œufs
de truite pour une touche un peu plus marine et salée.
Surprenante
adaptation des kokotxas de cabillaud qui généralement sont préparées en sauce
au Pays-Basque mais ici frites comme un tempura, accompagné d’une mayonnaise
avec un peu de citron vert râpé que l’on aurait apprécié en plus grande
quantité et du katsuobushi qui est l'un des délices que la culture japonaise qui
surprend par sa préparation et sa saveur. Ce sont des longes de
bonite cuites, fumées, séchées au soleil et fermentées par l'action d'un
champignon. Un processus qui peut prendre des mois mais qui
donne lieu à un ingrédient tout simplement unique et que l’on découpe en
copeaux.
Changement
de décor avec des arepa de travers de porc, avocat, oignon doux, tamarin et
sauce créole. Spécialité vénézuelienne et colombienne. C’est un pain de maïs blanc ou jaune comme ci. Elle est parfois garnie
de jambon, de fromage, de viande, de haricots, d'œufs, etc. La farce ici est particulièrement
gouteuse, un très bon arepa.
Un peu
moins séduit par le taco de bœuf, chutney à la mangue, sauce tartare et
coriandre. Probablement parce que c’est un peu trop « fusion » pour
moi et je ne trouve pas l’association pertinente. Cela n’enlève rien é la
qualité de la viande qui est ici fondante.
Joli plat
asiatique avec les wonton de crevette au curry rouge, cacahouète et champignon enoki,
sorte de champignon japonais allongé et mince. La sauce est allongée au lait de
coco et se marie bien avec le ravioli qui est délicieux.
Intéressant
autre plat que ce jambon de porc à la thaïe. En réalité de la poitrine de porc cuite
à basse température pendant 12 heures et ensuite marquée sur le gril. Au
dessous une réduction de bouillon de volaille avec des herbes aromatiques
thaïlandaises. La fraîcheur est assurée par les pousses de radis, oignons,
menthe poivrée, coriandre et cayenne.
Le choix de
vin est limité mais avec un tel repas, ce Finca Mores +3 2016 aura rempli sa
fonction.
Si vous ne
savez pas vraiment ce que vous souhaitez manger mais avez envie de voyager un
peu ci et là, voici une belle formule ou plutôt concept ou l’on peut aussi
bien apprécierez des cuisines parfois plus latino-américaines et parfois asiatiques,
mais toujours avec les idées du chef car les recettes sont les siennes. On ne
cherchera pas ici des plats complètement traditionnels mais plutôt d’élégantes
adaptations avec un dressage soigné et surtout de la gourmandise.
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