samedi 11 septembre 2021

Maleducat, Barcelone

 

A une époque, l’enseigne se nommait Senorito du chef Ever  Cubilla (maintenant Claris 118) avec une cuisine de type andalouse mais aujourd’hui c’est un nouveau concept et une nouvelle proposition sous le nom de Maleducat qui signifie « mal éduqué » qui qualifierait selon ce que l’on dit, l’attitude des nouveaux propriétaires. Situé donc non loin du marché de Sant Antoni dans un quartier qui petit à petit devient un peu le centre d’attraction des nouvelles tables en ville, c’est finalement après une seconde tentative que j’arrive à trouver une table, la première tentative un peu plus tôt dans l’année, avortée pour de tristes de raisons liées à la pandémie. En tout cas l’adresse semble avoir énormément de succès au vu du taux de remplissage de ce soir.  


C’est donc au mois de juillet 2020, que trois amis (association du cuisinier Victor Ródenas qui a travaillé chez DiverXO, Via Veneto, Caelis avec les frères Marc et Ignasi Garcia ) ont repris cet espace et ont mis en place ce qu’ils appellent une « maison de repas » où ils vous invitent à parler à haute voix, à rire fort, à tremper du pain, à manger avec vos doigts et à les lécher sans que personne ne vous dise que vous êtes « mal éduqué !». Un endroit où ils veulent que vous vous sentiez chez vous et que vous fassiez bonne chère ou que vous profitiez du vermouth sur la terrasse.




L’espace a été rénové avec beaucoup d’intelligence et de goût, les structures intérieures sont identiques mais la décoration est plus dans le ton du moment, à savoir ce côté légèrement industriel et un peu zen d’autres établissement. Une ambiance enjouée, un service efficace, une ambiance légèrement chic car cela à l’air d’être l’endroit à la mode, mais très décontractée. Quelques tables hautes à l’entrée, quelques tables supplémentaires, un bar et un couloir qui vous permet de voir la cuisine au fur et à mesure que vous passez jusqu’à ce que vous atteigniez le salon avec une table ronde blanche au milieu entouré de tables en bois pour deux ou quatre personnes.



Une carte plutôt courte avec ce qui semble être devenu les classiques de la maison et les suggestions du jour qui sont inscrites sur quelques ardoises suspendues sur les murs.

Pour les collations, les anchois, les bravas, le jambon, le fromage, les croquettes... puis une demi-douzaine de plats qui changent je crois quotidiennement. Donc ce fût un panachage des offres avec tout d’abord une huitre cuisinée, qui fût l’huitre spéciale No 2 de Thierry avec un gaspacho de piparra et herbes. Très jolie association de l’huitre avec le piparra. De ce piment d’origine basque, et en particulier la guipuzcoana, qui en a fait un produit singulier. Son arôme frais, subtil et élégant, sa texture charnue et sa saveur fraîche en ont fait un produit essentiel pour la gastronomie euskadi.

Une croquette bien moelleuse mais qui aurait pu être un peu plus prononcée en saveur.

Dans un registre bien plus contemporain, donc moderne un bien intéressant tartare de calamars accompagné d’un ajoblanco, basilic et granité de tomate. Diverses textures, saveurs, un très joli visuel, cela fonctionne très bien, le seul bémol c’est un peu cette arrière-goût d’amande qui me laisse penser qu’il y a (un peu trop) d’essence ; ce genre de produit qui à mon goût n’est pas nécessaire, l’exhausteur de saveur d’amande.

Un plat vraiment sublime, ces poireaux tièdes, vinaigrette aux noisettes, mato, tomates séchées et citron. C’est simplement parfait. Le légume jeune est parfaitement cuit, la sauce bien équilibrée et gourmande, les noisettes parfumées, le fromage local est crémeux.

Une déception avec ce plat du jour, le carpaccio de cèpes, vinaigrette de sucs de volaille, joue ibérique, figues et pignons. Si l’idée est bonne, l’équilibre n’est malheureusement pas la. Le cèpe est complétement masqué par la vinaigrette qui fait passer le champignon pour finalement pas grand-chose. A revoir.

Nouveau moment de grâce avec cet excellent ris de veau glacés, picada de pignons et basilic, Idiazabal et aubergine fumée. Ris moelleux bien caramélisé, cette sorte de pesto qui l’entoure, la fine sauce au fromage basque, les quelques chanterelles et l’aubergines bien confite avec son goût fumé.

Pour le dessert une classique torrija caramélisée avec une crème de noisettes et une crème glacée au yaourt.


Le prix des vins est un peu élevé, sélectionné à ce que l’on dit par le sommelier Alejandro Icart, de chez ABaC. Cela sera un Can Sumoi 2020 Perfum vin profond et sincère. Au nez prédominent les fruits blancs frais, avec des notes florales et d’herbes méditerranéennes. En bouche, il est gras et agile à la fois, avec une finale longue et rafraîchissante.

Un repas un peu en dents de scie avec des plats excellents et certains qui demanderaient un peu plus de précision, de justesse dans les saveurs. A noter que ce sont les plats du jour qui ont été les moins convaincants mais la carte imprimée offre une très belle sélection de plats vraiment très justes et très gourmands.

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