dimanche 3 mars 2019

Atlantis Gastrobar, Barcelone


En voilà une belle découverte que ce nouvel établissement dans le quartier de Sant Antoni, quartier qui reste souvent un point de repère en petites adresses bien sympathiques, presque en dehors des circuits touristiques. Nouvelle arrivée donc depuis la fin de l’année passée de cet « Atlantis Gastrobar » qui ressemblerait plus de l’extérieur à un bar qu’un réel établissement où l’on peut manger. Eh bien détrompez-vous car l’endroit mérite vraiment d’être découvert et propose de superbes petites assiettes comme finalement pas autant d’endroits que l’on pourrait s’imaginer. Une vraie bouffée de fraicheur dans un quartier ou souvent c’est plus le côté « bravas-croquets-bocadillo » qui prédomine. Comme le nom le laisse le suggérer, ce sont principalement les produits de la mer qui sont à l’honneur mais pas sous forme traditionnelle mais plutôt assez soignée et recherchée, imaginés par leur chef Juliana Aguiar, consultante qui ne semble pas être la pour ce déjeuner mais parfaitement remplacée aujourd’hui par un cuisinier d’origine sicilienne au prénom de Valerio.


Une petite arcade assez dénudée, un style un peu industriel comme un atelier ou peut-être même une ancienne boucherie en raison de l’utilisation de faïence blanche un peu partout. Mais que l’on ne se trompe pas, le lieu est très plaisant, il semblerait que d’ici quelques semaines, il y aura même une terrasse avec quelques tables et chaises.


L’intérieur ressemble à un bar derrière lesquels l’on prépare donc un certain nombre de plats. Pas une cuisine au sens propre car il n’y a aucun élément chauffant. Toutes les assiettes sont froides, préparées à la minute, presque sur un coin de table, ce qui relève vraiment de l’exploit. Comme nous l’explique le propriétaire qui auparavant possédait un « chiringuito » à Ibiza, il souhaite proposer une formule simple mais gastronomique, originale,  réalisée à la minute avec d’excellents produits.




Une carte avec donc principalement des plats avec des ingrédients de la mer qui sont achetés principalement dans les marchés de la Boqueria et de Sant Antoni. Produits qui souvent viennent de Galice comme par exemple les huitres et crustacés. La proposition est assez variée avec des clins d’œil aussi bien vers l’Asie que l’Amérique du sud puisque l’on y trouvera des ceviche et « tiradito » sorte de sashimi à la façon péruvienne. Mais si l’on regarde bien, certaines assiettes sont plus locales et d’autres avec quelques autres inspirations italiennes. Pour les amateurs, trois plats autour des viandes comme un tartare et de la « presa » fumée.


En guise de bienvenue, une petite coupelle de graines de lupin ou tremousse se mangent sans fin et sont facile à picorer. Il y a néanmoins un certain savoir-faire quand on les consomme. La peau peut se manger mais beaucoup l’ôte. Il ne s’agit certainement pas de décortiquer chaque grain !  En glissant le grain en bouche, on enlève subrepticement la peau. Ni vu, ni connu en un geste presque gracieux.


Autre sympathique geste, on nous propose deux excellentes moules à l’escabèche. Non pas sorties boites mais préparées sur place avec des moules fraiches qui en suite sont parfaitement assaisonnées.


Première magnifique assiette avec des sardines fumées. Découpées en tronçon, un « ajo blanco » sur le dessus qui amène un peu de douceur en bouche avec l’amande ; un peu de gelée d’orange et des œufs de poisson. On prend le tout en bouche et appréciera les diverses saveurs complémentaires.



Autre très belle assiette très rafraichissante, des « Tallarines » de seiches au pesto de la mer. Normalement il s’agit de nouilles, des pâtes de forme allongée, de faible longueur et de forme aplatie. Ici ces  « Tallarines » ont été confectionnées avec la seiche, ce qui est astucieux. Puis mélangées avec un délicieux perso de basilic et quelques petits cubes de tomate fraiche. Le tout est très gourmand, rappellera évidement les classiques pâtes au pistou mais sont plus marines en bouche.


Nous nous laisserons recommander une salade d’influence indonésienne avec la salade de papaye verte gado gado. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une papaye verte et immature. Une fois que vous l'avez épluché, vous trouverez une pulpe blanche et croustillante qui n'a presque pas de goût. Cette pulpe est le véhicule idéal pour absorber une sauce avec le délicat équilibre entre sucré, acide, salé et épicé. Il faut tout d’abord râper la papaye, puis la combiner avec comme ici des concombres, de jeune jeunes pousses de salade, des herbes aromatiques comme basilic et coriandre, des baies comme ici de la grenade et une sauce ici confectionnée entre autre avec de la cacahouète et du jus d’orange. Salade très légère et rafraichissante.


Dernière excellence assiette avec le « Tiradito » de Saint-Jacques. Tout d’abord une brandade qui est parfaitement préparée avec le bon équilibre entre morue et pomme de terre. Les Saint-Jacques sont découpées en grosses lamelles et déposées au centre de cette brandade. Une sauce à base d’huile d’olive et des pistaches émiettées sur le dessus. Une des assiettes les plus gourmandes avec un parfait équilibre de saveurs et textures en bouche.


Ici on peut prendre du vin, des mousseux au verre, tous soigneusement choisis.


Une superbe nouvelle adresse avec son identité au cœur du quartier de Sant Antoni où l'on appréciera une cuisine légère avec des produits de la mer, des saveurs bien pensées, de jolis dressages, dans un cadre agréable qui ferait penser à un atelier de dégustation, tout cela dans une atmosphère décontractée avec un personnel attentif.

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