dimanche 15 juillet 2018

Rilke, Barcelone


Ma première visite chez Rilke avait été plutôt assez impressionnante avec tout d’abord cette magnifique rénovation de ce bâtiment non loin du passage de Gracia mais surtout la cuisine un peu bourgeoise supervisée par Rafa Peña de « Gresca ». Seconde visite donc cet été mais cette fois-ci nous ne serons pas à l’intérieur mais dans le magnifique patio, cette incroyable terrasse en plein Barcelone qui me fait penser qu’à ce jour je ne pense pas en avoir vu d’autres aussi belles, aussi calmes, aussi confidentielle et chic. On passe donc par le salon puis descend quelques marches afin d’arriver dans cette cour.


Certes seuls les privilégiés pourront y dîner car il n’y a que quatre tables, ce qui rend l’expérience encore plus belle car il n’y a aucune promiscuité, l’endroit s’avère être complètement idyllique. Végétation luxuriante, fleurs sur les arbres, petite fontaine au milieu avec le clapotement de l’eau qui tombe. Au fond une réplique de la Vénus de Milo illuminée dans une niche en pierres.





Des tables élégamment dressées de nappes et serviettes blanches, bougie et vaisselles classique ; on ne peut que s’émerveiller devant autant de justesse dans l’approche de l’établissement. Le sommelier se rappelle de notre première visite et nous prendrons une flute de Cava en consultant le menu.



Menu qui reste un peu identique à celui de Janvier mais avec quelques nouveautés que ce sommelier nous empresse de commenter afin de rendre l’expérience encore plus plaisante. Il nous indique que le chef en place, Jaime Tejedor est maintenant plus impliqué dans le choix des assiettes et que certains plats ont été imaginés par lui-même. Et pour accompagner l’apéritif, un petit sablé gourmand avec une crème fromagère sur le dessus suivi d’une sorte de feuilleté avec de la brandade.




Nous commencerons avec une très belle assiette, le maquereau à la torche avec aubergine et crème fraiche. Une aubergine caramélisée et avec un excellent goût de braise accompagné de ce maquereau qui pour une fois a été magnifiquement cuit car la torche c’est souvent un peu le gadget du moment à table et régulièrement massacre le poisson. Ici la cuisson est parfaite, on pourrait même s’imaginer que le poisson est mariné, accompagné d’une crème finement moutardée.


Un plat inspiré par Xavier Franco à l’époque du restaurant Saüc, temple de la gastronomie Barcelonaise, un hommage à ce chef avec des bajoues de porc cuites à basse température, calamars et artichauts. Un superbe « terre et mer » avec cette viande qui fond en bouche et ces spaghettis de calamars sur le dessus. Les artichauts confits sont disposés entre les morceaux de viande, le fond de sauce est d’une grande richesse gustative.


Impossible de ne pas prendre à nouveau ce fantastique parmentier au ris de veau, huitres et oignons. Ris saisi au beurre à la minute, une association plutôt surprenante que cette huitre chaude mais toujours moelleuse, également un fond de viande particulièrement gourmand et la pomme de terre plutôt en mousseline. Quelques rondelles d’oignon frites pour le côté croustillant. Ce qu’il faut relever c’est que les portions sont plus grandes qu’à l’époque, ce qui est vraiment plus que bienvenu !


Nouveau plat d’une grande gourmandise, la raie confite, choux-fleur rôti et moules. Raie préparée en roulade, un extraordinaire beurre blanc complètement maitrisé dans sa préparation, les moules pour une touche encore plus marine. Je ne pense pas qu’il s’agisse de choux-fleur comme le mentionne la carte mais peut-être des fleurs de broccoli, toujours est-il que cela n’enlève rien au plat. Rarement une raie a été aussi bien préparée que celle-ci, un plat jubilatoire.


Une viande pour terminer, de l’agneau confit, épinards, raisons et pignons. Viande cuite puis reconstituée en roulade, fondante en bouche, comme à l’accoutumée le fond de sauce et parfait. On constatera que c’est un des points fort du chef que ces fonds. Les épinards sont juste poêlés et les accompagnements ont été traités sous forme de crèmes.


Une bouteille de l’excellent Montsant Vinya Cucut 2014 Franck Massard. Un vin que j’aime beaucoup avec de jolis tannins, un côté un peu épicé, absolument parfait avec ce repas.


Comme nous avions terminé la bouteille avant le dernier plat, nous avons pris un verre de Pyjama de chez Demencia de Autor, vin de la D.O. Bierzo, avec des notes de fruits rouges, équilibré avec une présence boisée en bouche.


Pas de desserts cette fois-ci mais des petits fours avec le café, des petits-choux à la crème vanille.


Un repas à nouveau magnifique dans un endroit unique à Barcelone, un service d’un très haut niveaux, des assiettes qui naviguent entre le classique, le Catalan et des touches d’originalité. Une maitrise impressionnante au niveau des cuissons et des sauces, tout cela a des prix qui restent raisonnables dans un cadre enchanteur. Un niveau de prestation souvent supérieur à certains établissements étoilés.

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