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lundi 13 février 2012
Le Chat-Botté, Genève
Des mois…que dis-je des années que l’on me susurre à l’oreille « va au Chat Botté » !! Voici que l’occasion se présente grâce aux arguments irréfutables d’un des membres de l’escadron des gastronomes belges en vadrouille en Suisse... (Comprendra qui pourra…). Pour celles et ceux qui ne le savent pas, il s’agit du restaurant de l’hôtel Beau Rivage, un 5 étoiles au bord du lac Léman.
Cette semaine, c’est la « Restaurant Week » à Genève ! La « Restaurant Week » est un concept qui doit bien avoir une vingtaine d’années (d’origine New-Yorkaise ?). Théoriquement, deux fois par an, en Janvier / Février et Juin / Juillet c’est une occasion unique de découvrir certains des meilleurs restaurants dans le monde pour une fraction du prix habituel. Dans un grand nombre de villes, les restaurants participants à cet événement, offrent un déjeuner de trois plats pour une somme tout à fait raisonnable. Une excellente occasion d'essayer une table qui peut habituellement être hors de votre budget, ou de tester certains nouveaux restaurants avec un minimum de risque. Depuis deux années, le Chat Botté fait salle comble, midi et soir, durant une semaine. De nombreux genevoises et genevois ont profité de cette formidable opportunité et se sont donnés rendez-vous à Beau-Rivage pour parait-il un moment de pur plaisir. Malheureusement je ne suis pas sur que cette initiative ai été suivie par les tables genevoises qui ne semblent pas vouloir jouer le jeu (rien sur les sites Genève-tourisme et sur itaste…), allez savoir pourquoi… Ce qui me permet de déjà saluer cet établissement pour avoir considéré cet évènement pour la troisième année consécutive !
Avant de vous présenter ce menu, quelques mots sur l’établissement. Le décor de la salle de restaurant a un charme un peu suranné qui est assez fidèle au bâtiment. Un cadre non fumeur aux couleurs bordeaux et beige, un espace lumineux, aéré, haut en plafond avec des murs ornés de nombreux tableaux. On est confortablement assis, les tables sont grandes et spacieuses mais l'espace entre elles est assez rapproché. Est-ce que j’ai aimé l’aspect de cette salle...sans plus... Pas trop « à jour » avec ce que j’appellerais les « standards actuels ». Question de goûts.
Ce soir, le menu à trois plats était à 65 CHF (normalement de 140 à 220 CHF) ce qui est une vraie aubaine pour les gourmets ! Pour démarrer un plat appelé « L’amuse-bouche », un crème d’œuf magnifiquement parfumée à la truffe noire, accompagnée d’une mouillette sur laquelle se trouvait également de la julienne de truffe. Un premier plat très classique et gourmand, avec un parfait équilibre en bouche et une consistance parfaite.
Pour suivre nous avions au choix soit les noix de St Jacques d’Erquy en coquilles huile d’olive aux écorces de citron vert, col rave de pays et Granny Smith, soit les ravioles de légumes oubliés émulsion au parfum de truffe, bouquet de rampon à l’huile de noisette. Je n’ai pas gouté les St Jacques, mais je n’ai pas été emballé par le dressage : deux coquilles sur une assiette… (Je ne sais pas si l’on tombe dans un phénomène de mode, mais on sert depuis quelque temps des St Jacques partout….).
Malheureusement les ravioles étaient tièdes et un des convives demanda à ce que le plat soit remplacé car son assiette était froide. Immédiatement celle-ci fut remplacée à notre grande satisfaction. Une pâte très fine avec une farce qui ne nous a pas pu être décrite par le serveur ne connaissait pas sa structure (ce ne sont pas que les légumes qui étaient oubliés…), mais l’on peut sans trop de peine s’imaginer qu’il devait y avoir une julienne de panais/rutabaga/topinambour, quelque chose de proche de cela. Une belle émulsion truffée pour rehausser la raviole accompagnée étonnement d’une salade de rampon qui n’amenait pas grand-chose à la composition de l’assiette.
En plat principal, pour certains, une côte de cochon de lait de Bavière rôti en croûte de curry rouge fondant de pieds de porc et patates douces. Une dénomination de plat très attirante qui s’est soldée par une déception. Absence totale de cette croute de curry rouge, une côte plutôt type cuisson lente qui aurait pu rappeler du veau, la viande étant rosée ; une très bonne caillette de porc comme accompagnement. Somme toute, des saveurs assez classiques avec un manque de relief gustatif dans cette assiette.
Comme alternative, une lotte de Roscoff rôtie en tronçon consommé de fenouil et coquillages au vert.
Comme dessert nous avons choisi unanimement la tartelette tiède aux poires façon tatin sur sablé à la fleur de sel, crème glacée de la Gruyère. Un dessert à nouveau d’un très grand clacissisme, un peu sans panache qui aurait pu être servi dans une brasserie. Une pâte sablée un peu trop épaisse, des poires pas assez caramélisées avec une glace certes bonne mais un peu fade. Je vois très bien l’idée de la « tatin avec sa crème fouettée-glace vanille » mais il manquait quelque chose en bouche pour éveiller les sens.
Café et mignardises pour achever ce repas. Un très bon vin blanc de chez Novelle (un des grands vignerons du Canton), l’Empreinte..suivi de divers vins au verre ; gamaret et pinot noir également si je me rappelle bien de producteur locaux.
Le service est impeccable, attentif, professionnel comme il se doit dans un tel établissement.
Malgré le coté un peu linéaire et sans surprise de ce repas, j’ai été ravis de déguster la cuisine d’une des plus prestigieuses tables de Genève, cependant je regrette de ne pas être sorti, émerveillés par des plats « uniques ». Reviendrais-je pour déguster ces même plats à la carte, pas sur… Au risque de me répéter, je félicite un tel établissement de permettre à une clientèle probablement de non-habitués, de venir passer un moment très agréable dans un endroit privilégié.
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