Avec le
beau temps, la presque chaleur, on a comme envie de profiter d’une journée hors
de Barcelone et ce dimanche c’est dans le Maresme que nous nous dirigeons. Situé
dans le port de Premià de Mar à 20 minutes de Barcelone, voici une très belle
découverte que ce Bocamar.
Un établissement plutôt élégant qui diffère nettement de tous les autres tables et terrasses bien plus populaires en arrivant dans cette marina. C’est un restaurant haut de gamme calme et confortable au cœur de ce port et vous ne serez surement pas déçu de son intérieur.
Le cadre et la décoration sont magnifiques, avec de belles tables bien espacées avec des nappes blanches, des matériaux tels que le bois naturel, des séparations sous forme de treillis en terre cuite, du marbre et des lampes en verre soufflé. C’est très lumineux mais en même temps il y a beaucoup d’intimité entre les tables bien espacées.
C’est un établissement gastronomique qui se distingue par son offre culinaire exquise où les produits frais et locaux coexistent avec les techniques culinaires du chef Oscar Prieto et de son équipe, avec Uri Balaguer. On y vient pour les produits de la mer, le chef étant un Galicien avec son caractère et sa personnalité, amoureux du processus créatif pour l'élaboration de chaque plat où on trouve toujours le produit comme la star de ses assiettes. Au cours de sa carrière, il a eu l'opportunité d'intervenir dans les cuisines de grands chefs comme Pepe Solla, Carles Abellán et Jordi Vila, entre autres
Ici le protagoniste incontesté est le grill Josper, avec bien entendu le charbon de bois, les meilleurs poissons du marché et les viandes galiciennes.
Un style de cuisine naturelle et sauvage qui allie des plats délicats et des techniques créatives typiques de la cuisine d’auteur. Une vraie fraîcheur de la mer dont les produits proviennent des marchés aux poissons d’Arenys de Mar, de Roses et de la mer Cantabrique.
Mais impossible de résister aux calamars de plage à l’Andalouse avec leur mayonnaise à l’encre de seiche. On pensera que ce plat est plutôt commun mais je dois dire que je n’en avais jamais mangé d’aussi bons. Tour d’abord ils sont chauds ce qui n’est pas toujours le cas, croustillants, pas gras, et la sauce est parfaitement assaisonnée. Beaucoup de maitrise dans cette préparation pourtant commune.
Le pain à la tomate est également excellent, c’est bien entendu la fameuse coca de Folgueroles.
Une assiette à ne pas négliger basée sur un produit d’exception. Les tomates Paolo Petrilli, olives Kalamata, la ricotta catalane appelée requeson, des piparras et du basilic. Les tomates de Paolo Petrilli ! Ce ne sont donc pas des tomates fraiches mais des tomates de bocaux. Il a réussi à trouver la formule pour obtenir une tomate avec une saveur de tomate, un produit savoureux, une texture douce et fibreuse. Sa technique de renouvellement des pousses ou semences de tomates fait la différence. Ses tomates reposent au soleil jusqu’à ce qu’elles atteignent le niveau idéal de maturité : lisses et brillantes à l’extérieur, tendres et appétissantes à l’intérieur. Les éplucher est la clé. Les tomates sont cueillies à la main et demandent une extraction délicate de la peau. Les ajouts tels que fromage, olive et piment est parfaite.
Puis de fameux artichauts à la braise, topinambour, sobrassada et jaune d’œuf. Superbes associations, les artichauts sont fondants, les chips de topinambour croustillante, la saucisse majorquine un parfait complément.
Autre belle assiette avec le délicat poulpe sur une crème de pommes de terre et son mojo rojo aux graines de courge. Le Mojo rojo est en fait une sauce à l’ail, de couleur rouge (poivrons et piment) que l’on trouve le plus souvent lorsque l’on déguste de la nourriture canarienne et des tapas espagnoles. Une sauce un peu fumée, épicées, avec du cumin, de l’huile, de l’ail et du vinaigre.
Le thon rouge avec une purée de fenouil, olivada et sauce moutarde est une pure merveille et aurait pu être servi en Andalousie le long de l’Atlantique. La cuisson est fantastique, la texture est parfaite, bien que je n’aie pas pu discerner de quelle partie du thon il s’agissait. La tapenade espagnole gouteuse, la sauce plutôt fine et pas trop marquée par la moutarde.
En salle c’est Alberto, directeur du restaurant qui nous a proposé un merveilleux vin de la Manche. Alejairen El Vinculo Crianza 2017. Entièrement élaboré avec des raisins Airén et vieilli pendant deux ans en fûts, il est aromatiquement intense, avec des notes minérales et épicées et une bouche riche, dense, onctueuse et longue.
Le dessert fût un impressionnant millefeuille à la meringue et aux fruits de la passion. Confectionné a la minute, une pâte parfaite, une meringue moelleuse et une sauce aux fruits pour amener une belle acidité au dessert.
Ce fût un réel plaisir d’avoir une cuisine comme celle-ci ; Bocamar est un bel et bon endroit pour déguster les meilleurs poissons des marchés et les meilleurs crustacés, mais aussi d’autres plats dont des viandes, dans un très beau cadre avec un service impeccable.
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