Voici un
nouveau concept qui risque de se propager rapidement vu l’incroyable succès remporté
par cet établissement, le « Kitchen café ». Et il porte plutôt bien
son nom car la première impression c’est d’effectivement d’arriver dans un
petit café et ensuite s’apercevoir que dernière le comptoir se trouve une
petite cuisine. Un endroit qui ne laisserait jamais supposer que l’on y puisse
y trouver une cuisine bistronomique absolument magnifique.
C’est
depuis 2014 que cet endroit est devenu le lieu de rencontre des amateurs de
cuisine sincère, légère, esthétique et préparée avec des produits choisis. Il
faut aussi savoir que ce lieu est aussi ouvert pour le petit-déjeuner et pour
aller prendre un goûter car des desserts raffinés sont proposés également dans
l’après-midi ainsi que des chocolats chauds. A midi, on y viendra apprécier une
cuisine de marché qui ne pourra surement pas vous laisser indifférent…
Beaucoup de
buzz sur la blogosphère mais je peux vous garantir que c’est plus que
mérité ! C’est dans une cuisine de quelques mètres carrés que la magie
s’opère face à une salle tout aussi petite avec quelque chose comme une
quinzaine de couverts. Réservation absolument obligatoire pour passer un
fabuleux moment avec un couple en cuisine.
Connie
Zagora la cuisinière d’origine polonaise et née en Suède propose même un blog où elle partage ses humeurs du moment, des recettes, des reportages
culinaires et autres types d’information. Selon ses propos, elle est graduée de
la Ferrandi Cooking School, a travaillé à l’époque chez un
étoilé, « L’Espadon » de l’Hôtel Ritz et au « Pur » du Park Hyatt à Paris avant
d’officier ici. Les desserts sont conçus par Laurent Ozan, chef pâtissier passé
par plusieurs grandes maisons comme Catherine Guerraz à l’époque de « Chez
Catherine » et au Lancaster.
On
s’installe dans une salle comme un mouchoir de poche autour de tables montées
sur d’anciennes machines à coudre Singer, quelques simples chaises noires et
une décoration avec quelques photos encadrées. Il y a quelque chose de très
New-Yorkais dans tout ceci. L’ambiance est plus que décontractée et le service
enthousiaste et souriant.
Comme
précédemment mentionné, la petite cuisine au fond avec la possibilité de manger
comme à un bar, est là ou la magie opère. Quelques minutes plus tard nous voici
tendu le menu du jour qui en trois plats est tarifé à 29 euros inclut une
bouteille d’eau. Un menu avec toujours deux plats au choix.
Pour
commencer un Œuf à la vigneronne, grelots et champignons. Une réinterprétation
probable de l’œuf meurette ou alors visiblement l’œuf cuit mollet a été par la
suite plongé dans du vin et accompagné de cette classique garniture. Une légère
sauce au vine bien équilibrée en fond d’assiette.
Autre
entrée avec un étonnant Bœuf mariné façon gravlax, frisée, noix, choux rouge
acidulé, clémentine de corse. On se rappellera les origines de notre cheffe…La
viande a probablement été conservée comme un saumon dans du sel et ensuite a
perdu de son eau rendant la viande plus dense mais aussi plus tendre. Le chou
rouge est décliné de deux manière ; acidulé comme le dit l’énoncé donc semblable
un peu a des légumes au vinaigre mais aussi une poussière de choux au préalable
déshydraté. Quelques brisures de noix, quelques feuilles de salade et une
compote de clémentines sur le côté pour apporter une douce et amère à
l’assiette. Des associations qui fonctionnent et qui en fonr une très bonne
entrée.
Le plat
principal fut excellent et très « comfort food » avec un Onglet de
veau, panais, marrons, oignons confits, mizuna, vinaigrette au beaujolais. Une
pièce de viande plutôt rare, plus tendre
et plus légère que l'onglet de bœuf, cette pièce de veau découpée dans le sens
de la fibre est reconnaissable par son fondant délicieux. Les panais ont été
poêlés et sont présentés de manière assez simple car sont presque entier, les
marrons se retrouvent sous forme de brisures sur la viande avec des oignons
caramélisés. La mizuna qui est une
salade verte et qui est la feuille de moutarde japonaise amène une touche
piquante à l’assiette. Le fond de sauce légèrement acidulé se marrie très bien
avec le reste.
Une surprise
avec un pré-dessert absolument magnifique, un sorbet à la sarriette sur un
fromage de chèvre frais, compote de coing, huile d’olive, brisure de pain grillé
et miel. Digne d’une très grande table.
Et pour
couronner le tout, probablement mon meilleur dessert cette année, Courge
butternut, châtaignes, sorbet thym-citron, mousse laitière, topinambours. Un
dôme blanc très léger semblable a une crème fouettée sous laquelle on trouvera
une incroyable association châtaigne et de courge en compote avec le sorbet qui
tonifie le tout. Sur le dessus pour une touche croustillante, des chips de
topinambour qui rappellent la châtaigne de la composition. Vraiment
fabuleux !
Une jolie
carte de vin où nous choisirons un agréable Beaujolais Villages Tentation de
chez Jean-Claude Lapalu en 2014.
Comment ne
pas ressortir d’un tel établissement avec autant de joie car voici une
fantastique formule proposée par des personnes passionnées et qui peuvent haut
la main se positionner dans le peloton de tête des tables bistronomiques de
Lyon. Un réel exploit tenant compte de la taille de l’endroit. Coup de cœur
sans hésitation.