La formule gagnante depuis un certain temps
c’est le wine-bar avec quelques assiettes proposées pour accompagner les
flacons. Peu de service, pas de complexité dans les préparations et bien sur
que le chiffre d’affaires se fait principalement sur les bouteilles. Maintenant
des bars à vins, il s’en ouvre presque tous les mois à Barcelone. Des luxueux,
des simples, des prétentieux, des alternatifs et j’en passe…
Lola Divine situé à Poblenou est peut-être une exception pour plusieurs raisons. Tout d’abord on peut se poser la question s’il s’agit d’une référence à l’une des femmes les plus intrigantes de l’ère victorienne et du roman de Cristina Morato. Lola Montez était l’une des femmes les plus célèbres et les plus notoires du XIXe siècle. Andalouse aux cheveux de corbeau qui présenta sa scandaleuse « Danse de l’araignée » dans les plus grandes salles de spectacle d’Europe, elle a ébloui et séduit tous ceux qui l’ont rencontrée par son étonnante beauté, sa sexualité et son mépris choquant pour la bienséance. Mais Lola était un imposteur, une invention. Ou alors…Divine…comme « du vin » …allons savoir…
Maison de tapas, de vins naturels mais pas que cela…Des vins traditionnels, et biodynamiques, un choix plutôt important et exposés dans ce local avec le prix affiché sur les bouteilles.
A la tête de cet établissement, Juan Rufener à la base ingénieur agronome de l’ Universidad Nacional de Cuyoet ensuite sommelier, argentin, et d’origine de Mendoza. Sa passion pour les vins, son entrepreneuriat et sa proposition diffère de pas mal d’endroits.
Une terrasse ou plutôt quelques tables dans l’avenue qui est plus calme que n’importe laquelle de l’Eixample car nous sommes donc dans Poblenou.
L’intérieur est un un long bar avec des tabourets, quelques petites tables le long du mur, un décor plutôt années 70, minimaliste mais de bon goût. Comptoir en zinc, bouteilles sur les étagères en aluminium, murs volontairement dénudés, chaises en bois un peu scolaires, lampes en forme de boules, il y a un côté très vintage dans tout cela.
Vous remarquerez que sur toutes les tables, il y a des citrons… le fruit « symbole de joie et d’espoir » pour le célèbre chef Francis Mallmann pour lequel Juan a une admiration. Ce qui explique d’une part que l’on trouve des plats argentins avec des légumes de saison et viandes grillées mais aussi d’autre assiettes plus locale, avec par exemple des fromages et charcuteries, ou même un parmesan débité sur le moment, des olives, etc..
La carte..c’est un cahier d’école ou tout est inscrit à la main !
Nous choisirons des assiettes de grillade avec tout d’abord des tranches de ris de veau dorées accompagnées de citron et d’un type de pain qui pourrait être des arepas, mais à confirmer.
Autre assiette mais de champignons, des pleurotes grillées au citron.
Et assurément le meilleur, l’ « entraña », accompagnée de frites. L’ « entraña », l'une des coupes de bœuf les plus appréciées en Uruguay et en Argentine, une pièce qui est coincée dans les côtes de la vache. D’une forme allongée, elle commence dans une pièce plus épaisse qui est affinée jusqu'à son achèvement. Le morceau est à a la base recouverte d'une peau très dure arrachée à la main (généralement par le boucher) et révèle une viande veinée et extrêmement juteuse. Particulièrement indiquée pour le grill qui doit être fait avec un feu fort de sorte qu'il se forme une croûte externe, protégeant l'intérieur plein de jus délicieux et très savoureux. Une viande qui ici provient directement d’argentine avec des frites « maison » vraiment excellentes.
La sauce chimichurri est l’une des meilleures que j’aie mangé. Sauce argentine à base d'herbes fraîches, de piment et d'ail, assaisonnée d'huile d'olive et de vinaigre. Originaire d'Argentine, il accompagne traditionnellement les viandes grillées, mais il peut aussi servir de marinade ou agrémenter des légumes, des salades ou des poissons. Le chimichurri est apprécié pour sa saveur fraîche et herbacée, rehaussée d'une touche d'acidité et de piquant.
Des vins naturels, ou non…même grecs, parfois catalans ou encore plus d’à-propos, argentins ! Quelques échanges verbaux sur nos préférences et Juan arrive avec trois propositions qu’il décrit.
Mais nous choisirons un vin argentin, un Laborum En Parcela Malbec El Porvenir 2017. Le Laborum est la gamme la plus emblématique d’El Porvenir de Cafayate, et le Malbec est la variété reine du vignoble argentin, on peut donc dire que nous sommes face au vin le plus représentatif de cette maison, idéal pour accompagner toutes sortes de viandes rôties ou cuites au four, même les desserts au chocolat et aux fruits rouges. C’est un vin rouge élevé pendant 14 mois en fûts de chêne français et américain de première utilisation qui délivre des arômes de cerises, de mûres, de roses et de violettes, avec des tanins moyens et une bouche dans laquelle se distinguent également des arômes de vanille, de cacao et des touches balsamiques. Un magnifique représentant du meilleur Gaucho Malbec.
Si vous cherchez un endroit où déguster de bons vins et une ambiance spéciale, avec des assiettes simples mais excellentes avec un côté régressif, c’est une parfaite adresse. On y vient pour boire…manger et passer un délicieux moment.
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