samedi 5 septembre 2015

L'Observatoire, Monnetier-Mornex



Cela faisait quelques années que je n’étais pas monté sur le Salève, lieu réputé pour entre autre  la très jolie vue sur le bassin, le coucher de soleil derrière le jura par beau temps sans oublier les parapentistes qui sont légions lorsque le temps le permet. Passé Collonges-sous-Salève, prenez la direction « Le Coin » et ensuite « La Croisette ». Une route bien pentue et sinueuse qui vous amènera au sommet en moins de vingt minutes et une fois arrivé au village vous prendrez la direction de la tour hertzienne pendant quelques kilomètres.

Paysage forestier, suivi d’un plateau avant d’arriver au très grand parking aux pieds de cette tour qui est utilisée entre autre pour la TNT française.  Immanquablement nous irons contempler la vue sur le bassin lémanique et avec un peu de chance observer le coucher de soleil si l’on est à la bonne heure…


A droite « l’observatoire » qui selon ce que j’ai lu daterait de 1913 et dont l’histoire est plutôt assez intéressante, liée à un certain « Assan Farid Dina » riche propriétaire à une époque du château des Avenières, ingénieur et spécialiste en hydroélectricité qui voulait installer un télescope géant sur le Salève dans cet observatoire astronomique,  mais malheureusement l’atmosphère n’étaient pas propices à de telles observations, ce télescope fut installé en 1928 dans la région de Forcalquier. 


Il semblerait que la construction de ce bâtiment fût à l’origine un laboratoire de cinq mètres sur dix, complétait la tour circulaire abritant un miroir parabolique et pendant la seconde guerre mondiale l'observatoire se trouvant sur France et n'étant plus accessible par les astronomes fut partiellement vandalisé ; en effet, "le bruit courut que l'installation avait été financée par des Allemands dans un but d'espionnage à l'aide de signaux lumineux".  Après la guerre fût le bâtiment loué et par la suite  transformé en restaurant en 1949. 

Une apparence extérieure « presqu’à l’américaine » avec son néon que l’on pourrait trouver le long d’une route d’Arizona, une bâtisse d’apparence boisée avec deux  très belle terrasses qui doivent être bien agréables lors de forte chaleurs.




Une fois à l’intérieur vous serez assurément très surpris de l’ambiance et du décor qui y règne… Un endroit plutôt unique qui pourrait ne pas avoir été réellement changé depuis l’ouverture en 1949… Un décor d’un autre temps, boisé, intime, rassurant, intemporel, presqu’un peu magique…



Ce lieu devrait vous envouter car rien ne vous laisse penser que vous êtes en 2015 et dans « la région Genevoise »… La structure de ce lieu est plutôt très surprenante car vous y trouverez trois sections de taille respectable. La salle à manger, le salon où l’on démarre sa soirée face au bar dans le « canapé de papy et mamy… » et une autre salle type banquet. Malgré une très grande capacité vous ne serez pas perdu dans une foule car le soir tout se fait sur réservation.



Trois sympathiques jeunes qui à tour de rôle passent de la cuisine en salle et inversement mènent rondement cette affaire depuis environ deux ans en limitant le nombre de convives en fonction de leur disponibilité ; à savoir parfois 20, 30, ou 40 couverts. Donc une réservation indispensable en tout cas le soir et si je me rappelle bien du mercredi au samedi mais à confirmer en regardant leur site

Ce soir l’accueil et le service sera assuré par la pétillante Laura qui nous installera dans ce salon absolument incroyablement décoré avec ces meubles et objets probablement de brocante. 


Une grande baie vitrée à travers de laquelle l’on pourra voir le soleil descendre derrière le jura et derrière le bar décoré d’anciennes pendules  murales, Jean-Pierre avec son look de marin qui prépare des cocktails pour une clientèle venue passer un moment assez exceptionnel. 




Une fois dans un des sofas, Laura nous amènera les ardoises avec les suggestions du jour. Ici les plats changent tous les jours en fonction des arrivages et évidement des humeurs de l’équipe en cuisine. Généralement trois nouvelles entrées, trois plats principaux et desserts mais aussi une série de classiques qui sont décrit dans le menu au design d’un autre temps. 



Le « hit » ici c’est le burger qui est représenté en taille géante sur une ardoise à l’entrée mais il ne faut surtout pas négliger ces suggestions du jour imaginées et concoctées par nos chefs…


Mais en attendant de passer à table nous choisirons le cocktail de la maison appelé 12/50 et qui est un mélange de limonade maison avec du gin. Une boisson bien dosée dans laquelle nous retrouverons également une cerise confite.


Musique de fond très agréable, jeu de lumière subtil entre soleil couchant, bougies et éclairages atténués. Quelques fleurs ci et là, tout est intelligemment pensé.  


Passage en salle avec ses tables et son carrelage de bistrot. Dans un coin un autre comptoir avec la carte sur une ardoise murale et la liste des vins de chez Duvernay inscrite sur les poutres transversales !
 

Les suggestions du jour sont vraiment alléchantes et originales car proposer un lard confit, purée de cèleri et pickles n’est pas monnaie courante.  Une cuisson lente a rendu cette viande bien moelleuse et parfumée, accompagnée par le côté crémeux et terreux du cèleri avec une touche acidulée due aux pommes qui ont probablement mariné dans du vinaigre. Accompagné de pain croustillant, c’est une très sympathique entrée pour les amateurs de charcuteries soignées.


Une surprenante et délicieuse terrine de foie gras de canard maison et ses toasts aux figues car ce n’est pas toujours simple de proposer une telle entrée si celui-ci est mal cuisiné… Ce qui n’est pas le cas ici car il est encore un peu moelleux, assaisonné à la perfection et servi avec un pain légèrement doux. 


En plat principal, un gigot d’agneau en fines tranches  et son jus  au thym. Plat certes simple mais la viande est tendre, cuite parfaitement, le jus concentré et parfumé. Un accompagnement qui est composé de pommes de terre et légumes de saison tels que carotte, navets, haricots verts et petits pois.


Pour moi le magret de canard du sud-ouest sauce griotte. Ici aussi une cuisson parfaite  avec sauce aigre-douce bien dosée. La viande elle aussi est tendre ce qui n’est pas toujours le cas pour le magret. L’accompagnement est identique pour toutes les assiettes.


En desserts, un moelleux aux pommes et amandes.


Et un sympathique brownies avec sa sauce vanille comme dans un établissement américain…


Avec le repas une  bouteille de Vacqueyras 2014 du Domaine les Ondines peut-être un peu fermé et trop jeune.


Eh bien voilà un endroit vraiment étonnant, rondement mené par une jeune équipe plein d’enthousiasme. Un lieu vraiment exceptionnel dans le bassin lémanique ou l’on est un peu en dehors du temps et où l’on passera un délicieux moment en appréciant une cuisine bistrotière réalisée avec maitrise.

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