Voici probablement une des meilleures tables de San Francisco qui
propose ce que j’appellerais de la « Nouvelle cuisine Californienne
européanisée »...
La cuisine californienne est caractérisée par
un style culinaire nommé fusion, un style intégrant différents styles et
ingrédients variés. Ce style reflète la diversité et la richesse
ethnique de cet état, à consonance asiatique et latino-américaines, tout
en rendant hommage aux merveilleux produits locaux. Cette cuisine
porte également un intérêt particulier à la présentation. C’est une
cuisine assortie à l’art de vivre californien, placé sous le signe du
plaisir et du mouvement. Elle est marquée par des ingrédients faciles à
digérer et surtout d’une grande fraîcheur, comme les légumes et le
poisson, que l’on trouve en abondance grâce au climat doux et très
ensoleillé et à la proximité de la mer. La nouvelle cuisine
californienne a fait son chemin au-delà des frontières des Etats-Unis
sous le nom de « Cuisine/art de vivre ».
Baker and Banker ne
signifie pas boulanger et banquier...mais sont les noms du couple
Jeffrey Banker et Lori Baker qui possèdent cette table assez
sophistiquée dans la Bay area et qui de plus cuisinent ensemble !
Avec
l’aide du renommé architecte d’intérieur Michael Brennan , ils ont transformé cet endroit,
une ancienne pharmacie en une brasserie élégante, incluant quelques
aspects industriels et modernes. Des tuyaux noirs forment une grille à
travers le plafond, des miroirs, des ardoises sur les murs griffonnés
avec les propositions de vin journalières ou les promotions de bière, le
tout écrit à la craie blanche. Des banquettes en cuir sombre prêtent
une ambiance sophistiquée, des moulures peintes avec une couleur
métalliques ou ternies, ajoutant un coté un peu précieux au plafond qui
balance parfaitement avec les couleurs caramel des murs.
Fréquenté
par une clientèle aisée de Parcific Heights, l’établissement est réputé
sur tout San Francisco et est devenu en peu de temps, l’une de tables
dont l’on parle et reparle. Le couple s’est divisé les tâches, Jeffrey
est responsable des mets salés et Lori s’occupe des desserts (elle a
d’ailleurs ouvert une boulangerie avec une entrée au coin de Bush
Street). Jeffrey intitule sa cuisine de « nouvelle cuisine américaine »
et intègre des influences de plusieurs cultures. L'interaction des
ingrédients est tellement parfaite que la plupart des convives ne se
rendent pas compte de ses téméraires associations gustatives.
J’ai
pris pour commencer une incroyable entrée appelée « Truite fumée maison
de Banker ». Le poisson est délicatement posé sur une crêpe de pomme de
terre dans laquelle a été intégré du cèleri-rave. Sur le poisson sont
empilés du fenouil, arrosé de crème de raifort et égayé avec des
quartiers de betteraves marinées. Les associations gustatives sont
parfaites, les saveurs rendant hommage à la cuisine d’Europe de l'Est.
L’apparence de l’assiette devrait rendre jaloux un certain nombre de
cuisiniers tellement le dressage est esthétique.
D’autres plats
s’inspirent aussi de la cuisine espagnole ou indienne et même allemande,
toujours réalisés avec élégance et de manière épurée. D’autres convives
ont pris une crème de cèleri-rave et navet accompagnée de canard confit
croustillant, des pommes vertes caramélisées au vinaigre balsamique, et
noisettes ;
également une salade de blé farro (épeautre), champignons
sauvages et radis, accompagnée d’un œuf fermier et de jambon
croustillant La Quercia (entreprise très réputée aux Etats-Unis pour la
fabrication de charcuterie de type italienne, de première qualité). Deux
magnifiques assiettes qui semblaient également être gustativement
parfaites.
Mon plat principal fut également un grand moment; un
lapin du Ranch Devil’s Gulch, accompagné de gnocchis poêlés, de choux
frisés, et d’une sauce aux truffes Himalayennes (je vais développer ce
point par la suite). Un saucisson reconstruit à base de lapin d’un
ranch où l’on pratique l’élevage bio, déposé sur un lit de choux,
accompagné de ces gnocchis et recouvert de cette truffe. Ce fut la
première fois que j’ai eu l’occasion de déguster cette truffe qui est
récoltée d’octobre à Février. Certes, nettement moins parfumée que la
truffe du Périgord mais pas pire que les truffes d’été Européennes.
L’association de la viande, du légume, des pâtes et de la sauce
crémeuse, de la tubercule fut une parfaite association de saveurs et de
consistances.
D’autres magnifiques assiettes furent choisies par les
autres convives ; des papardelles maison avec une sauce à base de viande
de bœuf, champignons sauvages, de choux noir (ou Toscan), et d’une
salade rôtie à la ricotta.
Une épaule d’agneau accompagnée d’une polenta
au mascarpone, d’épinards de type bloomsdale, de pignons frits, et de
carottes nouvelles rôties.
Bien que Baker & Banker puisse
apparaitre comme un nom déroutant en anglais pour un restaurant, c’est
une excellente table ou la fusion des saveurs et des ingrédients
correspond à ce qui peut se faire de mieux dans cette approche fusion ou
nouvelle cuisine californienne. De plus l’endroit est très agréable, le
service efficace et disponible. Un très bel endroit à San Francisco à
ne pas manquer !
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