dimanche 8 septembre 2013

Le Clos du Château, Pringy

Une bien belle table qui m’était jusqu’alors inconnue dans la région annecéenne. Ce ne sont pas les petits restaurants qui manquent en ville mais se rendre jusque Pringy en vaut bien la peine. Egalement en provenance de Genève, l’avant dernière sortie de l’autoroute vous permettra d’atteindre facilement ce petit village au milieu duquel se trouve un château. Aucune idée de son histoire ou de sa période mais toujours est-il que le « Clos du Château » semble à priori être une dépendance qui aura été totalement rénovée. A première vue depuis l’arrière on se croirait devant une école, mais le devant avec sa petite terrasse et son côté plutôt bar lounge vous fera tout de suite changer d’avis.



J’ai été surpris par l’intérieur qui a semble-t-il été réalisé récemment dans des couleurs rouges et grises avec des éclairages indirects créeant une atmosphère plutôt intime. Des tables joliment dressées avec des nappes assorties aux couleurs ambiantes : clairement cela a été fait avec du goût et l’on aimera ou non les quelques tableaux modernes qui égaient les murs.







L’accueil est souriant, réalisé par une dame qui semble être la responsable de salle ; en guise de bienvenue quelques minutes après, une tuile au fromage d’abondance et son sablé type breton bien friable réalisé également avec ce fromage. La carte nous est présentée où l’on peut choisir l’un des menus. Nous avons donc pris le menu "L'Eté" et le menu "du Clos" respectivement à 35 et 44 euros.

En attendant les entrées, charmante attention avec un petit gaspacho avec une mousse de fromage de chèvre, quelques pignons rissolés et quelques goutes d’huiles d’olive. Raffraichissant et plaisant.



En entrée pour certains un saumon confit, yaourt et concombre comme une tzatziki. Un peu proche de l’esprit du gravlax mais sans le coté éventuellement sucré-salé ; une interprétation peut-être un peu scandinave avec ce saumon presque cru accompagné de ce yoghourt. Une entrée tout à fait agréable avec les côtés croquants des filaments de pommes vertes et de courgettes.



Pour moi le foie gras de canard maison, fraise et rhubarbe. Présenté comme un dessert, le foie est peut être un peu trop froid et j’y ai décelé une pointe d’acidité. L’association avec le coté fruité est plus amusant que vraiment surprenant.



Pour suivre, un filet de féra, condiment de tomate confite, spaghetti de courgettes minute. Le poisson est cuit à la perfection et encore sur la peau ce qui illustre qu’il ne s’agit probablement pas de filets achetés tout préparés mais de poisson frais où le travail a été accompli sur place….mais là je m’avance… Toujours est-t-il que c’est très bien préparé et joliment accompagné de petites pommes de terre poêlées et de légumes sautés avec un peu de pistou comme fond.



Je reste impressionné par mon plat le quasi de veau, condiment cresson/citron confit et girolles. Un plat à la base classique mais idéalement interprété et vraiment bien présenté. La viande fond dans la bouche et semble avoir cuit à basse température, le fond de sauce a des saveurs équilibrées, les chanterelles sont sautées à la minutes sans être grasses et le condiment est une belle création. On sent le goût si particulier du citron confit dans cette purée de cresson, apportant à l’assiette un coté « vert » et acide. Une assiette parfaitement maitrisée dans l’équilibre des saveurs.



Autre très belle assiette bien dressée, l’épaule d’agneau confite 7 heures, abricot et patates douces. C’est gourmand, fondant en bouche et l’ajout de cette purée est plutôt judicieuse. Un plat qui lorgne vers l’afrique du nord mais sans tomber dans dans les extrêmes.




Un joli choix de dessert avec le « Pimm’s » maison, chocolat et orange sanguine. A nouveau le dressage est plutôt sophistiqué ; les associations de saveurs orange-chocolat sont présentes. C’est plutôt fin et subtil en bouche avec une touche rafraichissante : le sorbet orange.


Encore une belle assiette avec la tarte fine à ma façon, crème légère vanillée et fruits frais. C’est simple mais efficacement réalisé avec beaucoup de légèreté. Il doit probablement y avoir un pâtissier en cuisine.



Autre dessert, l’entremet fraicheur des bois (mousse fromage blanc, citron et fruits rouges). Un dessert assez classique sans surprise mais magnifiquement réalisé.



Avec ce repas une excellente bouteille de vin de pays d'Oc Les Creisses 2011 parfaitement recommandée par le jeune et compétent sommelier qui a l’air tout à fait passionné par son métier. Je suis ravi de voir autant de motivation dans du personnel de bouche.



Voici une table où l’on sent que l’on se donne beaucoup de peine pour sortir de belles assiettes avec des produits de qualité. Des présentations et cuissons maitrisées ; une créativité un peu timide mais il y a fort à parier que cette table évoluera. Une salle pleine qui démontre que le succès est la avec des tarifs très raisonnnables, un service attentif et une décoration très plaisante. Il faudra compter sur le « Clos du Château » et l’inclure dans la liste des tables prometteuses annecéennes.

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