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samedi 18 décembre 2021

Bodega Amposta, Barcelone

 

A chaque retour à Barcelone, cela devient presqu’un rituel que de retourner à la Bodega Amposta. Deux années sans y être retourné pour des raisons de problématiques de voyage comme on le sait mais cette fois-ci c’est la bonne, surtout que l’accès est bien pratique en arrivant de l’aéroport car c’est tout proche de la place d’Espagne. La Bodega Amposta, c’est tout simplement la bodega idéale où l’on y vient et y retourne parce que c’est bon, très bon…très sympathique et bien plus gourmand que certaines de ces adresses plus centrales. En réalité, on n’en parle plus autant que par le passé, tout simplement parce que cet établissement n’a absolument pas besoin de publicité, c’est plein à chaque fois que j’y vais. Pas de touristes, pas de public venu par hasard mais une clientèle d’habitués qui ne se trompent pas sur la qualité de ce que l’on trouve dans les assiettes, les produits que l’on y serre, le beau choix de flacons. Vous trouverez toute l’histoire du chef et de son historique barcelonais dans de précédentes publications.

Une bodega donc dans un coin de rue, toujours aussi accueillante, un comptoir comme dans tout établissement, une salle en longueur, une cuisine ouverte avec toute la gamme des produits du jour et le chef qui est bien affairé. Il existe une salle au premier mais je n’y sui jamais allé mais sans aucun doute pour de grandes tables. Bref, c’est l’espace du rez de chaussée qui est le plus animé avec ce ballet de serveurs qui est d’une vraie efficacité. A noter que la cave qui change fréquemment et qui est d’une rare qualité est exposée sur l’une des parois avec une très belle sélection de bouteilles.




La carte de change pas vraiment mais il y a toujours des plats du jour, des suggestions. C’est une cuisine classique, des plats connus mais ici…ils ont quelque chose de différent, de sublimé. Jamais d’erreur, c’est parfaitement cuisiné, les ingrédients sont tout bonnement excellents. Souvent des produits de l’instant comme par exemple en ce moment des bolets et de la truffe. On n’oubliera pas de mentionner que certaines cuissons sont réalisées avec le four Josper, ce qui contribue largement aussi aux saveurs des plats. J’oubliais de dire qu’il y a également au fond une petite cuisine cachée pour les fritures.



Bien sur la classique bomba mais franchement, je ne me rappelle pas d’en avoir mangé une aussi bonne à Barcelone, et ce n’est pas peu dire ! Réalisée avec du fondant de bœuf et non pas de la viande hachée comme c’est souvent le cas, croustillante, la parfaite couche de purée de pomme de terre et surtout une belle quantité de viande, sans oublier le fond de sauce qui est un intense jus de viande ou demi-glacé.


Ici les croquettes de calamars sont vraiment délicieuses avec un réel goût de produit de la mer. En fait c’est aussi à l’encre de seiche puisqu’elles sont noires. Parfaite texture le croustillant attendu et surtout elles sont chaudes…cela semble évident mais combien de fois c’est juste tiède…

Un des grands classiques de la maison, les pois chiches aux Carabineros. Cela peut sembler simple mais détrompez-vous, la qualité du pois-chiche est magnifique, gros, moelleux, dans un fond de sauce type poisson et crustacé avec des saveurs enivrantes. Et sur le dessus probablement les meilleures crevettes qu’il soit. Une grande espèce de crevette de haute mer qui vient de l'Atlantique Est et se jette dans la mer Méditerranée. Ils sont réputés pour leur taille énorme et leur couleur rouge vif frappante. « Carabineros » se traduit par « police » en espagnol. Apparemment, parce que la couleur de leurs coquilles correspondait à celle de la police des douanes espagnole. Leur couleur rouge distincte ne change pas à la cuisson. Plus distinctes et plus robustes que les autres crevettes ou langoustines, elles sont également convoitées pour leur grande taille. Bien que leur chair réside dans la queue, leurs céphalothorax (la tête et le corps) ne doivent pas être négligés et sont excellents pour la préparation de soupes et de sauces claires comme ici. Aucune partie de ces crevettes ne devrait être gaspillée et n’oubliez pas que le goût de leur tête que l’on aspire est un « mets délicat ».

Puis ces fameuses boulettes de viandes et petits calamars, elles aussi dans une sauce bien noire avec de l’encre. Boulettes moelleuses, c’est d’une grande gourmandise.

Puis à nouveau un grand classique, le cannelloni de poulet de Pagès, cependant aujourd’hui il est servi avec de la truffe râpée qui semblerait provient de Catalogne. Grosse truffe qui arrive dans un bocal et qui est ajoutée sur le plat au dernier moment.


La pâte est fine, la farce gouteuse et la sauce béchamel d’une parfaite consistance, le tour légèrement gratiné.

Avec la truffe, cela devient royal !

Puis un vin blanc de Catalogne, un Clos Bartolomé Blanc 2020 Bellmunt del Priorat, de couleur jaune pâle. Au nez, la personnalité marquée du macabeo et du grenache blanc Prioratina, avec des notes caractéristiques de fleurs et de fruits blancs, de pêche et de fenouil.

Un repas toujours aussi festif, des plats d’une belle justesse dans les réalisations, des produits de qualité et tout ceci dans une ambiance toujours aussi conviviale.

dimanche 8 décembre 2019

Bodega Amposta, Barcelone


Je ne reviendrai sur l’excellence déjà mentionnée plus d’une fois de la « Bodega Amposta » sur mon blog et sa cuisine toujours parfaite axée autour de très bon produits, de l’ambiance festive et du service amical et impeccable.


J’aime son côté authentique, sa décoration simple mais qui d’emblée laisse supposer qu’ici l’on vient pour festoyer, avec des produits un peu partout, des chapelets d’aulx, des saucisses, des piments qui pendent au plafond.



Une chef toujours en cuisine et qui n’arrête pas, comme dans une course contre la montre. Ici on n’attend jamais et les assiettes défilent à un rythme parfait.



Et n’oublions pas le choix de vin qui est magnifique, soigneusement sélectionné par Alain le sommelier et gardien de la salle.


La coutumière ardoise en entrant à droite avec les produits du marché puis les vitrines devant l’atelier de cuisine.


Comme d’accoutumée des plats hors-cartes, comme par exemple ces délicieuses cèpes avec un linceul de papada de porc est l'une des parties les plus grasses du porc et a une grande tradition gastronomique dans la cuisine de montagne Catalane. Elle a une partie maigre et une partie grasse en bonne quantité, très savoureuse, souvent très utilisée pour faire des saucisses. Elle a une grande douceur en bouche et beaucoup de tendresse, ce qui a fait que de nombreux cuisiniers connaisseurs, l’ont incorporé sur leur carte comme ici, Les types de différentes races de porcs utilisés sont souvent le Duroc ou l’Ibérique. Les cèpes grillés au four Josper, un peu de ciboulette, un vrai délice.


Puis probablement l’un des plats les plus classique avec ces tripes « cap i pota ». Il arrive que quelque fois on trouve ajouté aux tripes du pied et de la tête. La sauce a un goût exceptionnel, tout est extrêmement tendre. Chorizo et pois-chiche bien évidemment.


On ne pourra pas manquer de prendre ces superbes gros anchois toujours grillés avec un peu d’huile d’olive, de persil plat et d’ail.


Toujours en suggestion, un petit turbot à la Donostiarra, grand classique Basque,  sauce à base d’huile d’olive, de vinaigre ou cidre et d’ail, puis toujours avec des pommes de terre.


Comme vin blanc, un Emma Vega Aixala Garnatxa Blanca, vin écologique élevé à 900 mètres d’altitude. De vieilles vignes en terrasses sises sur le Montsant, une superbe cuvée de grenache blanc, macéré treize jours, frais, assez dense et complexe. Une très belle réussite.


De nouveau un superbe repas exclusivement axé sur les suggestions du jour, des produits toujours magnifiques, des plats gourmands, des saveurs comme dans de rares endroits. On sortira de chez « Bodega Amposta » toujours comblés !

dimanche 17 novembre 2019

Bodega Amposta, Barcelone


On y vient et y revient sans jamais se lasser à la « Bodega Amposta ». Tout d’abord l’agréable accueil d’Alain toujours disponible pour des recommandations non seulement de cuisine mais aussi œnologique qui est l’une de ses passions, ensuite cette ambiance finalement assez unique car trouver une bodega qui sert non pas une cuisine classique et souvent grasse mais une cuisine exclusivement basée sur le produit, cela ne court pas les rues à Barcelone.


On viendra pour simplement prendre un verre au bar ou alors manger soit dans la salle du fond soit au premier. Mais pour vivre la pleine expérience je recommande plutôt ces quelques tables face au coin cuisine. Petite vitrine réfrigérée où sont exposés les produits de la mer, puis remarquez que l’espace pour cuisine est des plus réduits même s’il y a un autre coin cuisine à l’arrière où sont concoctées les préparations de base et peut-être les fritures.


Toujours présent, le chef Txema Martinez concocte les petits plats qui souvent sont cuits à la braise dans leur four Josper.


Les produits du marché et bien entendu du jour sont toujours affichés sur l’ardoise murale à droite de l’entrée. Pas d’intitulés de plats mais seulement « le produit » qui bien entendu peut rapidement être épuisé. Bien entendu on vous expliquera comme celui-ci sera cuisiné.


Produits donc exposés derrière une vitrine avec leur pièce de bœuf, moules, coques et autres coquillages, qui peuvent aider au choix de votre repas.


Au plafond, des jambons type paleta de bellota raza iberica.


En exposition, le fameux Chuleton, Chuleta, Txuleton, Txuleta qui sont les mêmes steaks galiciens que vous avez peut-être eu la chance de manger dans le nord de l'Espagne et dans les cidreries basques. Ces darnes sont composées de vaches laitières âgées de 8 à 16 ans élevées dans des pâturages situés autour des frontières portugaise et galicienne. Ils présentent une marbrure de graisse superbement distribuée dans la viande et souvent une quantité impressionnante de graisse jaune entourant le steak, ce qui donne à la viande une saveur délicieuse de bœuf intense et profonde. Ce sont des steaks pleins de caractère, de texture et de saveur.


Ou encore ces « carabineros » qui sont des crustacés de la même famille que les gambas, de couleur rouge vif, avec une tête plus longue que les gambas et pouvant atteindre jusqu’à 25 cm! En bref ce sont des mégas crevettes et il serait vraiment dommage de s’en priver! En général les carabineros se dégustent façon tapas, simplement cuisinés à la plancha avec un peu d’huile d’olive et de fleur de sel… Et il ne faut surtout pas manquer de manger la tête, c’est une concentration de saveurs exceptionnelles, il faut bien tout manger jusqu’à la dernière goutte ! Ici comme énoncé, cuisiné avec des pois-chiches.


Autrement, de magnifiques calamars.


De superbes « boquerones » ou anchois à l’huile et vinaigre.


Difficile ici de passer outre leur pain à la tomate car il est vraiment superbement préparé. Pain grillé, belle qualité de tomate et excellente huile d’olive.


Nous prendrons pour la première fois ici leurs croquettes qui sont délicieuses avec une belle texture et savoureuses. Croquettes au jambon ibérique.


Ces excellents « boquerones » servis avec quelques olives.


Première fois que l’on goute ces « sepionets » qui sont si je comprends bien des petites seiches. Généralement grillé à la plancha, il est typique des régions de Valence. On le trouve souvent dans les bars comme tapas. C'est une minuscule seiche. La principale différence entre sépia et sépionet, la taille et la texture plus tendre. La sauce ici qui les accompagne est sublime, à base d’oignons caramélisés.


Puis cet impressionnant thon rouge Balfégo. Pour les Balfégo, pêcheurs de père en fils depuis plus d'un siècle, le thon rouge est plus qu'un simple poisson. Il a fait leur héritage, leur renommée. Leur histoire commence à l'Ametlla de Mar, un petit port de pêche au sud de Barcelone. C'est là que les hommes de la famille ont façonné pas à pas leur réussite, d'abord au filet dérivant, à main nue. Avec le temps, les barques de pêche ont été remplacées par des bateaux plus grands. Longtemps confrontés à la raréfaction de la ressource, ils sont aujourd'hui à l'avant-garde de la préservation de l'espèce soumise à une politique sévère de quotas. Un thon fondant à souhait juste snacké quelques instants. Lorsque l’on déguste un tel produit comme cette ventrèche, on se demande si l’on avait mangé du vrai thon auparavant…Bien entendu un produit de luxe.


Le tout accompagné d’une belle salade de tomates qui pour une fois a du goût. Huile d’olive et oignons.


Bon la, je ne vais pas faire le malin car je ne me rappelle plus de quel plat il s’agissait… Assurément un plat hors carte qui ne doit pas être servi tous les jours !


Comme Alain est un sommelier expert, il nous propose en dessert de déguster un superbe vin doux fortifié, un Terrenal d’Aubert Ranci Vila-Seca de la région de Tarragone, type xerès doux.



Pas de desserts ce soir mais quelques mignardises telles que truffes et ce qui ressemble à des tranches de pains séchés sont en réalité les carquinyolis. Ces petits biscuits aux amandes sont confectionnés un peu comme une biscotte. Côté recette, le pain sucré est enrichi d’amandes, de noix ou pistaches puis il est cuit et coupé en tranches. On remet les tranches au four pour les faire griller et les transformer en carquinyolis.


Avec ce repas, un blanc de la région du Penedes, un Can Sumoi 2018 cépage Xarello, vin profond et sincère. Au nez prédominent les fruits blancs frais, avec des notes florales et d’herbes méditerranéennes. En bouche, il est gras et agile à la fois, avec une finale longue et rafraîchissante.

Un repas comme on les apprécie, centré autour du produit de qualité, des cuissons précises et des saveurs gourmandes. Et le tout dans une ambiance festive et authentique. Toujours l’une des plus belles adresses en ville.