Toujours
aussi méfiant avec les tables Asiatiques de Barcelone, mais celle-ci incontestablement
mérite le détour. C’est assez simple, tout ce qui est souvent dans les quartiers
touristiques est la plupart du temps sans authenticité, car manque de produits
originaux et semblent être adapté aux goûts locaux. Allez savoir pourquoi mais « les
Coréens » ne semblent pas faire partie du lot et ne se posent pas la question
de savoir si cela va être au goût ou non des locaux ou des touristes, ils
cuisinent comme ils ont appris de le faire, un point c’est tout ! C’est d’ailleurs
un peu par hasard que j’ai découvert ce « Kimchi Mama », probablement
en consultant une liste de restaurants participants à un événement gastronomique
du quartier de Sants. Peu de réelle visibilité sur les réseaux sociaux, pas de
bloggers qui aient eu publiés quoi que ce soit mais de très jolies photos d’assiettes
en tombant ci et là sur quelques articles la plupart du temps élogieux. Donc c’est
dans le quartier de Sants que ce trouve cette table coréenne, dans une rue pas
forcément commerciale. On vient ici car l’on connait l’adresse et l’on n’y
vient pas par hasard !
Un
intérieur avec un peu de charme et non pas une salle sans atmosphère comme c’est
parfois le cas dans certains restaurants asiatiques. Tables en bois clair, sol
un peu dans le genre hydraulique du passé mais nouveau, murs blancs et quelques
décoration murales. A vrai dire on pourrait presque se croire dans un cadre
légèrement scandinave !
Dans le
fond le comptoir, la cuisine derrière et la charmante patronne qui s’est montré
d’une formidable aide, toujours souriante et de bon conseil. C’est d’ailleurs
son mari en cuisine qui ne manquera de nous saluer en fin de repas et de nous
demander si tout avait bien été.
A noter que
vous pouvez en plus de manger participer à des cours de cuisine comme
évidemment la préparation du Kimchi, cours affichés en face de ce comptoir.
La carte et
assez variée et plutôt bien faite car vous trouverez un petit dessein qui est censé
représenter le plat mais à nouveau si vous n’êtes pas familier avec cette cuisine,
il vaudra mieux se faire conseiller. Pa exemple nous commencerons avec deux
entrées, la première appelée « Tokbokki » aussi appelé « Tteokbokki »
qui est un "snack" coréen épicé qui se compose de nouilles au riz très
épaisses et d'une sauce au piment. La plupart des « Tteokbokki » sont généralement
mélangés comme ici avec du « eomuk » qui est un gâteau ou cake au
poisson. Les épices varient, mais c'est généralement
l'une des choses les plus épicées que l'on puisse manger en Corée. Le type de gâteau de riz varie également beaucoup avec le fait qu’à
Séoul celui-ci est typiquement maigre et que dans d'autres endroits ils sont
plus épais. La sauce épicée n’est pas mentionnée sur la carte mais j’imagine
que c’est à base de « gochujang » ou pâte de piment rouge, un
condiment fermenté savoureux, sucré et épicé fabriqué à partir de poudre de
chili, de riz gluant, de « Meju » (soja fermenté) en poudre,
yeotgireum (poudre de malt d'orge) et sel. On y aura ajouté quelques
légumes verts et graines de sésame.
Après ce
très bon encas, une seconde entrée, le « Haemul Jeon ». Pizza
coréenne aux légumes et fruits de mer. « Jeon » désigne un plat
préparé en assaisonnant du poisson, de la viande, des légumes, etc., en
tranches ou émincé, puis en les recouvrant de farine de froment et d'un lait de
poule avant de les faire frire dans l'huile. Le « Jeon » peut être
préparé avec des ingrédients comme du poisson, de la viande, de la volaille,
des fruits de mer comme ici et des légumes, et être servi en apéritif. Habituellement,
une combinaison de fruits de mer, tels que calamars, crevettes, moules, huîtres
et palourdes, peuvent est utilisée, mais vous pouvez simplement en utiliser un
(ou deux) comme ici moules et calamars. Un autre des snacks les plus appréciés
en Corée, parfaitement ici exécuté.
En plat
principal, le classique « Bibimbap », un plat coréen très populaire composé
d'un bol de riz, de légumes sautés et assaisonnés d'un peu de pâte de piment
fort et généralement d'un peu de bœuf cru assaisonné. « Bibim « se
traduit par « mélangé » et « bap » signifiant « riz cuit ». Bibimbap
signifie donc littéralement « riz mélangé ». Avant de le consommer, vous devez donc
tout mélanger. Il existe aussi de nombreuses variantes de ce plat, du plus
simple au plus élaboré. Même si nous mélangeons le « bibimbap » avant
de le manger, chaque ingrédient doit être préparé avec soin et individualité,
en faisant ressortir leurs saveurs, leurs textures et leurs couleurs uniques
afin qu'ils se marient à la perfection dans le bol et dans la bouche. Les différents
ingrédients ne sont pas aléatoires, ils sont choisis parce qu'ils
s'équilibrent, s'harmonisent et se compensent. Cela prend du temps à faire et l’on
trouvera ici des carottes, des pousses de soja, des épinards, des courgettes, des
champignons shiitake, de la viande hachée, un œuf frit, peut-être du « gosari »,
des graines de sésame noires et blanches, le riz en dessous. La sauce est une
probable combinaison d’huile de sésame, sucre, sel, sauce soja ail et poivre
noir. Le plat est servi sur un plateau accompagné de petits bols ou ce que l’on
appelle communément « Banchan ».
Dans le
premier, un délicieux « Kimchi » maison qui me plait beaucoup plus
que d’autres déjà mangés ici soit trop acides, soit trop pimenté. Celui-ci est d’un
parfait équilibre.
Du « Kongnamool Muchim
» ou salade de pousse de soja coréenne, bien fraiche, parfaite avec les saveurs
du « Kimchi ». A base de soja ébouillanté, sauce soja, huile de
sésame, piment, ail, vinaigre de riz. C'est l'un des plats d'accompagnement les
plus couramment servis chez les particuliers coréens. C'est aussi l'un des légumes classiques utilisés dans le « bibimbap ».
Troisième
bol avec du « Dubu Muchim » qui à l’origine provient des temples
Coréens. Une recette à base de tofu et de broccoli. Cuit, détaillé en petits
morceaux, associé au tofu réduit en brisures, huile de sésame et sel.
Et pour
terminer du probable « Mu Saenchae », salade de radis épicée. Normalement le radis coréen est une variété de
radis blanc (alias daikon), à la chair ferme et croquante, au goût légèrement
sucré et poivré. Ici avec des flocons de piment coréens ou « Gochugaru »,
sauce de poisson et sésame. Toujours l’un des classiques accompagnement du « Bibimbap ».
Autre plat
servi également sur un plateau, le « Jaeyuk », du porc mariné et légumes
sautés dans une sauce épicée souvent à base des éléments suivants, le « gochujang »
décrit ci-dessus, de la sauce soja, du sucre, du gingembre, de l’ail, de l’huile
de sésame, du vin de riz. Avec des légumes comme oignons, oignons verts, carottes,
chou. Le porc mariné avec ces épices est donc sauté avec les légumes et servi
avec du riz. Comme le précédent plat avec ces petits bols. On trouvera aussi
des feuilles de salade et une sauce pimentée complémentaire.
Il sera
recommandé d’apprécier cette viande en sauce dans une des feuilles de salade en
y ajoutant encore un peu de sauce.
Une belle
surprise avec les desserts car le chef ne s’est pas laissé aller ! Un
délicieux et surprenant Tiramisu au thé vert présenté dans un petit bocal. La
couche de biscuit est en réalité une sorte de biscuit dans lequel l’on a ajouté
ce thé vert.
Puis à part
un café un fabuleux thé au gingembre préparé « maison », boisson
traditionnelle que l’on prépare en faisant tout d’abord mariner du gingembre
frais avec du miel que l’on conserve dans un bocal. On y ajoutera de l’eau
chaude et du citron.
Voila ce
que j’appelle un « authentique » repas Asiatique, ici donc coréen,
réalisé avec passion, sans concession et avec beaucoup de délicatesse. Ce couple
a réussi l’exploit de cuisiner des plats gourmands, avec des saveurs parfaites
et une présentation soignée. Le service fut irréprochable, la gentillesse du
personnel et bien entendu des patrons un modèle du genre. Une superbe adresse à
découvrir !
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