Quartier toujours en mouvement que celui de Sant Antoni avec de nouvelles tables mais aussi certaines qui disparaissent et qui sont remplacées par de nouvelles. C’est le cas par exemple pour « Benzina » qui a récemment repris les locaux de l’ancien « Lando ». Comme le nom le laisse supposer, nous voici maintenant dans un établissement qui nous propose une cuisine italienne ! Maintenant, « Benzina » ce n’est pas qu’une simple trattoria ou une autre pizzeria, mais un lieu bien plus intéressant que cela, qui se trouve donc dans le passatge de Père Calders.
Et une fois
arrivé à l’intérieur, il est vrai que la décoration a changé, que les
éclairages sont bien mieux placés qu’auparavant, que l’atmosphère est nettement
plus cosy. Un espace à mi-chemin entre industriel et rétro, très new yorkais.
En fait, à partir de là (en plus de son bar italien et de son bar à cocktails),
la devise de « Benzina » est « quand Rome rencontre Brooklyn ».
On prétend avoir transformé l’emplacement avec une atmosphère similaire à ce
que l’on pourrait trouver à NY mais ça c’est un peu le côté marketing, car on
pourrait aussi trouver ce style d’aménagement à Amsterdam ou Londres ; ce
qui bien évidemment n’enlève rien au charme de l’endroit.
Maintenant
on trouvera un espace légèrement surélevé qui amène un grand plus par rapport
au passé, avec sur les murs des œuvres modernes comme par exemple cette voiture
en feu ou des œuvres plus conceptuelles.
Le bar est
aussi bien plus convivial et idéal pour une fin de soirée avec ses confortables
tabourets et son éclairage presque intime.
A côté de
la cuisine, une série de tables pour groupes avec une vue plongeante sur la
brigade et le nom de l’établissement en grand sur la paroi. Le décor a vraiment
été très soigné et malgré le côté industriel, reste très chaleureux.
En cuisine le
chef Daniele Moretti qui rend hommage à ses origines de Rome. La carte se
divise en petits stuzzichini, antipasti, pâtes, poisson et viande et, bien sûr,
des desserts. Des plats style trattoria réalisés avec de très bon produits du
Lazio et d’autres régions d’Italie.
Mais avant
tout il faut féliciter le choix de l’établissement quant à son personnel, car
rarement nous avons eu autant de plaisir que d’être servis par le très
sympathique Berry d’origine Néerlandaise. Quelqu’un avec beaucoup d’humour, d’une
rare efficacité, passionné par ce qu’il fait et qui rendit la soirée assez
unique.
Passons aux
assiettes avec tout une première entrée avec une stracciata, langoustines et
poutargue. La « stracciata » produit typique des hauts du Molise, se présente
sous la forme d’une large bande plate pliée de manière linéaire, parfois
tressée. Légèrement salée et un
peu « beurrée » à l'extérieur, l'intérieur est plus cohérent avec des
notes piquantes au goût de lait plutôt agréable. Sur celle-ci, de
belles et fraiches langoustines crues et la « bottarga » ou poutargue
en français, considéré comme étant le « caviar méditerranéen », la bottarga peut être considéré comme la truffe
de la mer, car elle est généralement râpé sur des plats comme ici, tout comme
le champignon, ajoutant son arôme et sa saveur unique à de nombreuses recettes. Les œufs de poisson salés étaient pratiquement inconnus en dehors
des îles italiennes de Sicile et de Sardaigne jusqu'à une date relativement
récente, mais sont en train de devenir populaires dans le monde entier. Un
peu de zestes de citron vert et d’orange, un filet d’huile d’olive, en tout cas
c’est une belle assiette.
La foccacia
qui est offerte avec le repas est d’une formidable texture, aérienne, parfumée,
légèrement huileuse.
Superbe
autre entrée avec une melanzana au four, ou normalement « parmigiana
melanzana », classique italien qui combine les saveurs de l’aubergine, des
tomates, de la mozzarella et du parmesan. Elégamment présentée, fine en bouche,
pas huileuse et très gourmande.
Des pâtes
avec tout d’abord des fettucine au ragout « blanc ». On qualifie de « blanc »
car il n’y a pas de tomates… D’excellente pâtes « maison », la sauce « ragu »
est généralement l’association de diverses viandes hachées au choix (boeuf,
porc, veau, chair à saucisse), de vin et bien entendu, oignon, carotte, céleri,
herbes diverses, etc… Dans cette recette de pâtes on trouvera aussi des
asperges vertes, une branche de romarin sur le dessus. Plat de pâtes
parfaitement réalisé.
Autres
pâtes, cette fois-ci des gnocchis au poulpe et pecorino. Gnocchi une parfaite
texture, une sauce plus « marine » avec des tronçons de poulpe, des
tomates cerises, des olives noires, du persil plat et quelques feuilles de
basilic frais.
Comme vin,
ici bien entendu la sélection est italienne et cela sera un vin des Pouilles,
un Maru Negoramaro 2016 de Salento. Le terme « Maru » se traduit par
sombre ou sévère et décrit correctement certaines des caractéristiques du
cépage Negroamaro originaire des Pouilles.
Berry nous
proposera en fin de repas de déguster un verre de Alagna Baglio Baiata Sicilia.
De nez, assez aromatique mais sec. Un très bel équilibre entre doux et acide. Lisse, un final agréable qui laisse une belle impression en
bouche.
« Benzina »
est un bel ajout à la scène gastronomique italienne de Barcelone, vous
surprendra par ce très beau bar italien et cette trattoria peu typique où vous
pourrez déguster de bonnes entrées italiennes, de délicieuses pâtes fraîches et
des cocktails dans un cadre vraiment très agréable et un service exemplaire.
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