On peut
toujours s’attendre à l’inattendu… à Barcelone, surtout avec un bar comme
celui-ci. Certes pas inconnu des amateurs d’art kitsch et du réalisateur Pedro
Almodóvar, ce lieu du quartier Gothique reste toujours aussi unique, plaisant
et amusant surtout la première fois que l’on y va.
Très coloré,
assez brut, grandiosement fou, sauvage et merveilleusement poisseux, « Sor
Rita » amène le kitsch à un tout autre niveau et cela commencera dès l’entrée
du bar avec cet ensemble de bougies et d ’ex-votos.
Les
imprimés léopard et zèbre abondent, les sous-vêtements en dentelle sont tendus
à travers les murs et les icônes observent de tous les coins et recoins.
Les fondateurs Cecilia et José ont donc créé un lieu
digne de notre réalisateur d'Almodóvar et quelque part je dirais même de Nina
Hagen pour celles et ceux qui s’en rappellent. Question justement musique, la
bande sonore est elle aussi tout à fait rétro-kitsch, donc en parfaite harmonie
avec l’endroit. Des thèmes sonores qui ne laissent personne indifférents,
oscillant entre vieille variété espagnole style Julio et morceaux assez
sixties.
On combine
ici, des affiches de Jésus, des perruques, des bustes, des photos d'actrices
célèbres, des images d’une esthétique indéchiffrable, des poupées Barbie
suspendues aux lumières, également positionnées dans des poses de Kama Sutra
ainsi que divers clins d’oeils aux films de Pedro sur chacun des murs. Des images religieuses mélangées avec des
icônes de la culture pop comme James Dean, Marilyn Monroe et Audrey Hepburn.
Ailleurs
vaisselle horrible de grand-maman et bijouterie toc.
Un mélange
étrange, malsain et qui fonctionne à merveille !
Le plafond fait également partie
de ce délire, avec d'innombrables paires de chaussures et talons collés à ces
dernières. De probables références à d’autres personnages tels que Carmen de
Mairena et Monica Coronado del Raval.
Et ce n’est
pas tour, des culottes à vendre, et surtout ne pas oublier d’aller se recueillir
devant l’autel de « Sor Rita » merveilleusement illuminée au fond de
l’établissement. Vous pourrez laisser une prière dans la boîte aux lettres et
faire pipi dans le WC confessionnel.
Certaines
soirées sont dédiées a du karaoke, du tarot et bien plus encore…
Quelques
bières, des cocktails, le temps passe agréablement…
Quintessence
du kitsch, un monde alternatif envoutant, un lieu incontournable et de plus
authentique. A savoir pour finir que le nom de ce bar sonne également comme « zorrita »
qui signifierait « petite salope ». Cela résume parfaitement le
mélange de références religieuses du bar avec les péchés humains.
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