Très à la
mode dans le monde en ce moment la cuisine mexicaine et plus particulièrement
les tacos. Peu a peu, remplacent les kebabs et autres fast food car oui, il s’agit
bien de fast food lorsque l’on parle de ce met. Le taco se mange à toute heure
et selon les régions mexicaines est confectionné de plus d’une manière, servis
dans ce que l’on appelle simplement des taquerias. C’est donc dans le quartier de El Born que s’est
donc ouvert une taqueria au nom de « Canta y No Llores » qui propose
une jolie sélection de ces plats mais aussi un certain nombre d’accompagnements.
Maintenant
il y a taco et taco, et au Mexique la qualité varie énormément d’un lieu à un
autre. Certains établissements sont spécialisés dans une certaine sorte de taco
et certaines personnes ne se déplacent rien que pour celui-ci. Même en dehors
du Mexique, il existe d’incroyables taquerias comme par exemple « Empellon »
à New-York ou même « Hija de Sanchez » à Copenhague. Il faut être
clair, nous sommes bien loin de ce type d’établissement et plus a un niveau de ce
que l’on peut trouver dans la rue au Mexique. Il faut considérer le lieu comme une
approche très classique de la préparation de ce met, la demande de sophistication
n’est probablement pas à l’agenda des établissements mexicains de Barcelone car
il n’y a pas vraiment de grosse colonie mexicaine en ville qui soit avide de
sophistication.
Cependant
il faut applaudir le fait qu’il ne s’agit pas d’un établissement de type Tex-Mex
que beaucoup confondent avec la cuisine mexicaine. Pas de plats américains
genre nachos et autres fajitas mais des mets classiques et fidèles à ce qu’ils
doivent être. Le chef, qui n’est pas là aujourd’hui s’appelle Alvaro Narváez,
est mexicain, tente de reproduire ce que l’on peut trouver dans une authentique
taqueria mexicaine avec des saveurs originelles. Pas que des tacos mais aussi quelques
plats typiques basés sur les recettes du pays. Les tortillas sont faites maison
ainsi que les sauces que l’on trouve généralement telles que la verte à base de
tomates vertes, le pico de gallo et la sauce rouge.
Dans tous
les cas l’extérieur de l’établissement est assez plaisant avec cette arcade
devant laquelle se trouve une série de cactus alignés sur des cageots en bois.
L’intérieur
en surprendra plus d’un car le décor assez original et un peu ludique. Pas la
taqueria que l’on peut s’imaginer mais plutôt un lieu à mi-chemin entre une
cantine, un fast-food, un restaurant au design très contemporain. Murs
recouverts de faïences blanches, néons ci et là, des inscriptions sur les murs,
inspirées par des chansons mexicaines typiques communiquant l’amour le plus pur
pour la nourriture. Des objets pouvant souvent rappeler le Mexique comme des
masques de catcheurs, des jouets, des poupées et statuettes, pour n’en citer
que quelques uns. Des tables et chaises de bois sans charme particulier,
dommage…cela aurait pu être un peu plus convivial.
On appréciera
les élégantes inscriptions sur ces tôles ondulées dans un des coins de l’établissement,
la vue sur la très belle rue, le juke box un peu kitsch dans un autre coin.
En ce qui
concerne la carte qui existe sur papier, elle est aussi mentionnée sur le mur
haut dessus de la cuisine ; sopecitos, tacos carnitas, cochon de lait rôti
... ne sont quelques-uns des plats que vous trouverez dans le menu, mais assurément
ce qui attire mon attention, c’est le tacos Pastor élaboré normalement avec du
porc cuit comme un kebab, préalablement mariné avec de l'achiote, du vinaigre,
des épices et du piment, cuit et coupé à la main, sans oublier l’ananas.
Choix donc
de tacos à la pièce ou même des trios, sans omettre tous les autres plats
sus-mentionnés. Pour commencer et comme il se doit, un très frais guacamole
accompagné de totopos. Guacamole plutôt bon mais qui manque étonnement de puissance
car tout d’abord il n’y a pas de coriandre fraiche, ce qui est un peu étonnant,
de plus je l’aurais souhaité un peu plus relevé avec du piment jalapeno. Les
totopos sont parfaits (et surtout ne parlez pas de nachos…cela serait une insulte).
Les sauces
sur la tables comme précédemment mentionnées sont fraiches, vertes, rouges, et
pico de gallo. Il y a tout de même sauce et sauce. Je ne suis pas convaincu que
la sauce verte soit préparée avec des tomatillos. La cuisine mexicaine ce sont
aussi les ingrédients. Maintenant je peux me tromper mais je n’ai pas reconnu
la saveur de ce légume. Les tomatillos (tomatille) vertes
entières ressemblent à des petites tomates vertes acidulées. Elles sont
l'un des ingrédients principaux de la sauce verte, ne sont pas des tomates
récoltées avant maturité, mais une variété de physalis. Ce fruit, d'un beau
vert vif, est emprisonné dans des feuilles parcheminées qu'il faut bien entendu
retirer avant préparation.
Les tacos
arrivent ensemble sur la table sur une unique assiette. Quatre tacos et deux
volcanes pour deux personnes. Visuellement très beaux et appétissants.
Le taco Cochinita
pibil, originaire du Yucatan. Cochinita signifie « cochon » ; quant
au terme « pibil », il fait référence à la méthode de cuisson :
la viande, après avoir mariné dans une préparation à base d’achiote, d’orange, d’ail
et de bien d’autres épices, est cuite lentement sur des braises, dans un trou
creusé à même la terre : le « pib ». Evidemment cela marche
aussi au four… Pas pimenté, un peu doux, parfumé et accompagné d’une excellente
tortilla et des traditionnels oignons rouges au vinaigre. On aurait tout de
même apprécié un peu de coriandre fraiche dessus.
Autre taco,
le Villamaron qui probablement est une création de l’établissement à base de
crevette, chorizo et chicharron. Association plaisante et plutôt inattendue.
Un met appelé
Volcanes, qui sont des tostadas de maïs grillée gratinées avec du fromage et
une viande au choix, ici du bœuf. Un peu
comme un taco recouvert d’une couche de fromage et sur le dessus des oignons et
du persil ciselé. Je ne veux pas être pénible…mais c’est de la coriandre que je
veux.
Puis arrive
le dernier et célèbre tacos al Pastor. Si je ne reproche rien à la viande,
par contre l’ananas…ce n’est pas cela. Il se doit d’être caramélisé, avoir cuit
sur la viande en tournant. Ici il a seulement été poêlé, ce qui n’est pas la
recette originale. Certes l’appareil n’est peut-être pas adapté pour une telle
cuisson ici mais le côté caramélisé fait toute la différence. Visiblement il n’y
a pas de coriandre fraiche et a été remplacée par du persil.
Celles et
ceux qui connaissent très bien la cuisine mexicaine et les tacos seront
peut-être un peu déçu par l’approximation des recettes. Il manque des
ingrédients, la touche finale qui transforme le met en quelque chose de
raffiné. Je ne peux pas dire que ce n’était pas bon, tout est frais et reste
surement ce qu’il y a de mieux à Barcelone, mais tout de même une déception car
je m’attendais a une authenticité réelle. Il y a peu pour rectifier le tir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire