Une adresse
toute nouvelle et presque confidentielle que celle de « Makan Makan »
dans le Raval, pas celui a vingt mètres de la Rambla mais celui qui se mérite
avec ses adresses bien cachées. Un nom qui me fait « tilt » car
« makan » signifie « manger en « bahasa indonesia »,
l’indonésien. Deux fois car normalement signifie un pluriel et tout s’explique
par le fait que le chef en cuisine est Indonésien, d’origine chinoise, mais de
Surabaya. Une cuisine malheureusement peu fréquente et des plus connue, excepté
dans le pays et bien-entendu aux Pays-bas. Carrer Luna, juste au coin, a première vue on
dirait un bar mais non, il y a bien quelques tables en face de celui-ci.
Le plus
incroyable c’est d’apprendre que le chef en cuisine s’appelle Andrey Finanta, à
la base un chimiste et que ce dernier fût tout également un acteur ! Connu
pour quelques séries espagnoles comme La embajada (2016), The Ministry of Time
(2015) et A la deriva (2009). Descriptions de deux-ci sur la toile, évidemment.
Alors, on peut se demander comment un acteur devient chef…eh bien je n’en sais
rien et le peu que je sache, c’est qu’à l’origine il s’agissait d’une passion
et maintenant le voila derrière les fourneaux !
Maintenant
Andrey ne cuisine pas qu’Indonésien, probablement que la demande n’est pas si
importante et comme je l’ai déjà mentionné, c’est une cuisine un peu inconnue
encore plus en Espagne. Une cuisine donc asiatique avec des plats d’Indonésie,
de Thaïlande et même du Vietnam. A noter qu’il s’agit plutôt d’une cuisine de
rue comme on l’appelle souvent dans ces pays qu’une cuisine sophistiquée avec
des plats complexes. Un menu
hebdomadaire et un plat du jour.
Entrée donc
dans cet établissement et comme précédemment dit, on aurait l’impression de se
trouver dans un bar avec l’alignement des bouteilles sur les étagères et de
certains produits asiatiques, une jolie fresque représentant la jungle derrière.
C’est Maria en salle qui assurera avec le sourire le service tout au long de la
soirée.
Trois ou
quatre tables face donc à ce bar et la cuisine au fond. Cuisine probablement
assez réduite en taille ou Andrey est seul et assume préparation des plats. Un
avantage car tout n’arrive pas ensemble sur votre table mais en fonction des
commandes.
Trois
entrées, deux salades et deux plats principaux. Une carte très courte qui
normalement change en fonction des semaines. Pour commencer des lumpia, rouleaux
de légumes, avec des champignons shiitake. Forme indonésienne du rouleau de
printemps, importé par des immigrants de la province du Fujian du sud de la
chine. Il contient parfois de la viande ou des crustacés, mais ici des légumes
dont les champignons, carottes et pousses de soja. Bien croustillants, pas
gras et fidèles à ce qu’ils doivent être.
De Canton,
des pangsit Goreng, petits wontons en forme de triangle, frits et avec une
farce à base de porc. Même si la carte mentionne Canton, c’est un snack que l’on
mange beaucoup en Indonésie. Ils se doivent d’être dorés et croustillant comme
d’ailleurs ici, souvent accompagnés d’une sauce pimentée.
Des shao
mai, raviolis cuits à la vapeur avec une farce de maquereau, crevettes et épaule
de porc. Snack chinois de la famille des dim-sum, mais je sais qu’en Indonésie
il y a une variante car l’on utilise du poisson comme ici. L’utilisation du
porc étant rare en relation avec la religion musulmane présente. Ici nous dirons
que nous avons une version mixte. Farce fine, bonne consistance, on les
trempera dans une sauce de type soja.
Le plat du
jour qui n’est pas dans le menu mais que l’on peut commander ce soir, l’incontournable
nasi goreng ou rit frit. Il s’agit normalement de riz précuit qu’ensuite l’on
frit, auquel l’on ajoute du kecap manis (sauce soja épaisse et sucrée), des
échalotes, de l’ail, de la pâte de crevettes, du tamarin, du piment. Evidement
les recettes varient en fonction des cuisiniers mais cela reste les ingrédients
de base. A celui-ci on peut ajouter, de l’œuf, du poulet et des crevettes. Son
goût diffère des autres riz frits asiatiques par le côté plus parfumé et un peu
caramélisé. Plat national Indonésien, que l’on mange très souvent dans des
stands le long des routes dans le pays. Comme ici, il est accompagné de salade
et de légumes au vinaigre un peu doux.
Un plat
appelé Makan Makan selon une recette originale de Andrey avec du poulet, sauté
avec des poivrons, un sambal fait
maison et du basilic. Un sambal est une sauce pimentée à base d’une multitude d’ingrédients
tels que pâte de crevette, sauce de poisson, gingembre, échalottes, jus de
citron vert, sucre de palme et j’en passe sans oublier les piments ! Donc
sauté au wok, les poivrons, le poulet, le sambal et le tout servi avec un riz
genre parfumé. Un petit détail mais qui est général à Barcelone et qui n’est
pas à attribuer à l’établissement, la pauvreté du chois des herbes asiatiques. A
part coriandre et menthe, on ne trouve rien… Cela doit être du basilic thaï ou
indonésien et non pas du méditerranéen qui n’a aucune ressemblance. A nouveau,
le problème c’est le manque d’ingrédients à disposition.
Eh bien
pour un restaurant de quartier original et inattendu, voila une jolie
découverte avec une cuisine ce soir plutôt Indonésienne et authentique, axée
sur les snacks et de classiques plats familiers. Tout est frais, préparé à la
minute, le service est souriant et le chef se fait très plaisir en cuisine. Une
belle découverte !
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