Ayant été
chez « ABaC » et « Angle », pourquoi ne pas découvrir « Ten’s
Tapas », le troisième restaurant de Jordi Cruz ? « A
Tempo » récemment fermé, c’est le seul établissement qui s’adresse à un
autre public avec une cuisine axée sur les tapas qui sont majoritairement
nouveaux et surtout une gamme de prix bien inférieure. Bien entendu on ne vient
pas ici pour retrouver le même niveau que dans les deux précédents restaurants,
cependant on peut s’attendre a une prestation d’un certain niveau. Le
concept ; « ce que devrait être les tapas selon Jordi », dans un
cadre moderne et avec des assiettes revisitées.
Situé dans
le quartier de El Born, l’établissement fait partie d’un hôtel, le « Park
Hotel », le restaurant se trouvant au rez de chaussée de l’immeuble. Un
intérieur moderne avec un certain nombre de fenêtres qui permettent de bien
voir à l’intérieur.
Une entrée
donc par l’hôtel avec un couloir qui vous emmène vers « Ten’s
Tapas ». Murs blancs, parquet, quelques fauteuils en tissus zèbre et une porte
métallique noire avant de pénétrer dans la salle principale.
Une salle
en longueur avec deux sections, la première étant la principale face aux
cuisines, la seconde une salle probablement privée pour les groupes ou grandes
tables. Le style est identique à l’entrée, beaucoup de blanc avec seulement une
paroi avec des couleurs portant le nom de l’établissement et qui protège la
cuisine. On aime ou non, mais il y a tout de même quelque chose d’un peu
« hôpital » dans cette décoration. Un accueil un peu lent, puis nous
voila à l’une des tables ou se trouve une banquette murale.
La cuisine
est donc partiellement ouverte sur la salle, on peut néanmoins manger face à la
brigade, probablement pas plus de 5 ou 6 couverts.
Deux choses
surprennent immédiatement, le service n’est pas attentif, on attend trop
longtemps, la clientèle est soit venue ici par hasard soit se dit « qu’elle
va manger la cuisine de Jordi Cruz » à moindre frais. Clientèle pas toujours correctement habillée
et plutôt focalisée sur leur smartphone qu’autre chose. Dans le fond de la
pièce, une salle donc réservée pour un comité d’entreprise.
Une carte
avec des tapas individuels ou à se partager, mais aussi deux menus de
dégustation ; le premier à 48 euros et le second plus large à 62 euros. Au
vu du nombre de plats, des prix des tapas individuels et de la volonté de
découvrir au mieux ces tapas, le grand menu semble être le plus adapté. Je
reviens sur le service qui n’est absolument pas à la hauteur de l’établissement.
Méconnaissance complète des plats, lenteurs agaçantes tout au long de la soirée
et qui s’empire au fil du temps. Visiblement, la serveuse à dû arriver la
veille…
Cela
commence avec un toast avec des anchois de Cantabrie « 00 », tomate
et ail noir. Le visuel comme on peut l’espérer est à la hauteur et le restera
pour l’ensemble des plats, la vaisselle est choisie, les ingrédients comme ici
de qualité. Le toast est une sorte de pâte-biscuit au goût de beurre, le filet
sur le dessus, en dessous une probable gelée d’eau de tomate taillée en
spaghettis, l’ail noir n’est pas trop perceptible.
Ensuite une
coca de maquereau avec une escalivada. La coca catalane est normalement une pâte
sur laquelle l’on trouve des ingrédients tels que fruits et légumes. Ici un morceau
de maquereau probablement cuit au chalumeau déposé sur une probable pâte elle
aussi grillée de la même manière, une arrête pour la décoration sur le dessus.
L’escalivada est plutôt une sace sur le côté à base des ingrédients nécessaires
pour réaliser cette dernière. C’est un tapas déstructuré et finalement qui nous
laisse un peu indifférent.
Plutôt
original, l’huitre avec une glace à la crème d’asperge et un beurre au plancton.
L’huitre est plus là pour sa texture que son goût un peu masqué par le reste.
Pour
suivre, le taco – steak tartare avec une glace à la moutarde et des légumes au
vinaigre. Plus un morceau de coca de vidre qu’un taco, dans lequel on trouve un
tartare plutôt bien assaisonné, la glace sur le côté . C’est assez original et
plaisant.
Un plat un
peu plus savoureux avec l’oeuf, anguille fumée, purée de topinambours avec un
beurre à la truffe blanche. Les associations de saveurs fonctionnent bien, l’oeuf est mollet ou cuit comme l’on dit « parfait », l’anguille amène une
saveur fumée, la crème de racine au fond est gourmande. Par contre, ce n’est
pas de la truffe blanche, mais de la
noire…légèrement râpée sur le dessus.
Visuelle Saint
Jacques, texture d’artichauts, oursin, perles de soja parfumées à l’orange. Dans
sa coquille, elle est snackée, l’oursin sur le côté, l’artichaut soit en chips
soit en crème, pas sur d’avoir compris ce que sont ces perles. Bon produit mais
finalement un peu une association d’éléments qu’autre chose.
Un chorizo
au poulpe Feira qui rappellera ce que l’on peut trouver chez « Aponiente »,
en fait un chorizo réalisé avec le fruit de mer. A l’aveugle, vraiment
difficile de trouver qu’il s’agit de poisson car la saveur et texture est
identique é celle du porc. Plus ludique qu’autre chose.
Saucisse
accompagnée de pain grillé à l’huile d’olive.
Pas
vraiment convaincu par le requin chien frit accompagné d’une mayonnaise
mousseuse adobo. Pourquoi utiliser ce poisson qui devrait être protégé car de
toute manière la croute est tellement épaisse qu’il est impossible d’identifier
quel type de poisson se trouve à l’intérieur. Un peu un beignet plutôt grossier
avec une mayonnaise pimentée.
Une agréable
soupe à l’oignon avec un bouillon bien parfumé, un jaune d’œuf dont on ne saura
jamais si c’est de la caille ou autre chose car impossible d’avoir une réponse
de la serveuse. Accompagné d’un petit chausson avec une tuile de fromage.
En plat probablement plus ce que l’on pourrait qualifier de principal, du cabri avec
une duxelle et des aubergines grillées avec un miso. Viande fondante, aubergines
comme une lasagne, fond de sauce parfumé. La duxelle se trouve au centre de la
viande. Saveurs classiques et plat gourmand.
Un show à
table avec le Cocktail nitro. Certes c’est déjà vu car si l’on va chez « ABaC »
ou « Angle » on a aussi le droit a ce mélange de nitrogen avec un jus
pour le transformer en glace. Par contre les recettes des autres établissements
sont bien plus sophistiquées, je me passerais donc de commenter ce dessert.
L’autre
dessert vraiment « girly », le Begonia panthère rose nous laisse
complètement indifférent, sorte de cake cuit au micro-onde, rose, glace rose…quelques
fraises sans goût.
Le Café
style italien est en réalité un dessert que l’on mange dans une cafetière et
qui s’avère être parfumé au café et avec de la texture de gateau. C’est plutôt
réussi.
Pas franchement
séduits par ces petits fours, sorte de crêpes de riz avec des noix confites à l’intérieur.
Un
excellent Priorat blanc que j’ai déjà eu l’occasion de boire ailleurs, le Les Brugueres 2016.
Une
prestation vraiment très moyenne pour ce prix. Un service de piètre qualité,
des assiettes souvent privilégiant le visuel que la recherche au niveau des
saveurs ou des textures. Certes ce n’est pas une table étoilée, on l’a compris
mais pour 62 euros, il existe bien mieux dans ce type de cuisine, à savoir des
tapas inventifs. C’est un peu un défilé d’assiettes délivrées sans grand
enthousiasme. Je dirais même que pour 38 euros supplémentaires, vous allez chez
« Angle » avec une toute autre offre bien plus sérieuse et qui finalement
rapport qualité/prix est grandement supérieure. L’idée de base est plutôt bonne
mais selon moi, un établissement qui vit sur le nom du chef et qui mériterait
une reprise en main par ce dernier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire