Rien que le
mot tandoor me met l’eau à la bouche ainsi que l’idée de pouvoir manger quelque
chose qui sort de ce four particulier, pas toujours présent dans la plupart des
restaurants indiens ou pakistanais. C’est d’ailleurs le nom d’une table qui se
trouve dans l’Eixample et qui semble avoir une bonne réputation. Maintenant en
préambule, la cuisine indienne est selon moi l’une des meilleures au monde et
d’une très grande richesse. Ayant
parcouru plusieurs fois l’Inde du nord au sud, j’ai eu la chance de découvrir
un certain nombre de belles tables. Mais il ne faut pas oublier la Grande-Bretagne
et surtout Londres dont la réputation des restaurants n’est plus à refaire.
Maintenant
je considère que la cuisine indienne a diverses formes en fonction des régions
d’origines et que cette cuisine a pu subir quelques évolutions au fil des
années comme « Indian Accent » à New Dehli ou « Gaggan » à
Bangkok, ou encore « Rasoi » à Londres, pour ne citer que quelques
uns d’entre eux qui ont amené une touche de modernisme, parfois même un peu des
traces de moléculaires. Donc a priori il faut être plutôt très doués pour que
cela devienne une réussite que de transformer une telle cuisine. J’apprends un
peu sur place que « Tandoor » est une cuisine indienne traditionnelle
mais avec de l’innovation. Donc, à voir… La définition de leur cuisine, c’est
des plats indiens adaptés au palais méditerranéens… Pas sur de bien comprendre
ce que cela signifie…car il faut différencier « épicé » de « fort/pimenté »,
deux choses bien différentes souvent complètement mécomprises. L’un ne signifie
pas l’autre ; un plat peu avoir des épices et pas ou peu de piment, donc
tout a fait supportable pour celles et ceux qui n’apprécient pas le piment. J’apprends aussi que c’est la famille Surinder
qui amena la cuisine indienne à Barcelone vers 1986 et que le chef Ivan Surinder
réinterprète cette cuisine chez « Tandoor ».
L’intérieur
de cet établissement est une vraie réussite car pas du tout le genre de
restaurant indien un peu kitsch mais un style moderne et contemporain, très
branché avec des matériaux bruts comme du béton mais aussi du bois. Un couloir,
dus béton ciré au sol, une paroi avec des peintures aux couleurs vives, le
lieu est assez original et particulièrement bien décoré.
Un passage
devant la cuisine qui elle aussi est dans une structure assez moderne avec un
mélange d’inox et de structures boisées.
La salle
principale est plutôt très grande, peut donc accueillir un certain nombre de convives,
soit a des tables individuelles ou de groupes. Un probable entrepôt où l’on a
conservé les structures, certains murs en briques, un petit côté tout de même
cafétéria en fonction d’où l’on se trouve, une table centrale pour la
vaisselle, des lumières simples au plafond. Pas tout à fait brut, pas tout à
fait indien, un mélange plutôt bien fait.
Dans
certains coins, quelques éléments de la culture indienne comme des statues mais
rien d’exagéré ou de réellement kitsch.
A la
lecture de la carte, les noms des mets sont plutôt classiques et familiers ;
rien ne laisse supposer quelque modification des plats originaux et l’on se
réjouira de trouver certains plats. Comme à l’accoutumée, pour patienter
quelques papadums servos avec une raita sans particularité et un chutney de
mangue un peu industriel.
Première
entrée des « Baignan Bartha », normalement de l’aubergine comme le
baba ganoush du moyen-orient, travaillée au gril, mélangées avec pleins d’épices,
d’oignon, de gingembre, de cumin, de coriandre et j’en passe. Ici je reste un
peu étonné de me trouver face a quelque chose d’un peu travaillé visuellement ;
cela ressemble a des tacos avec une purée verte qui est de l’aubergine fumée
cuite au tandoor avec des graines de tomate en compote sur le dessus, un caviaroli
au basilic, pomme et crème de fromage. Pas sur de savoir ce qu’est un caviaroli…
alors une sorte d’aïoli ? Ce n’est pas franchement mauvais mais je n’ai
pas vraiment l’impression de retrouver les saveurs du platsde base et c’est un
peu fade, sans grand intérêt.
On de décrira
pas ce qu’est un « Sheek Kebab », mais ici se retrouver avec une
sorte de taco de bœuf épicé, avec une base de salade iceberg, mangue et chutney
d’avocat, ce n’est pas franchement à ce quoi je m’attendais. Déjà cela devrait
etre de l’agneau ! Ici le bœuf est trop sec, la feuille de salade est un
peu flétrie sur le côté, le tout manque de saveur et pour 10 euros, vraiment petit.
Cela ne s’améliore
pas avec « Tandoor Chicken », poitrine de poulet marinées dans le
yoghourt, mélange d’épices et gingembre. Je ne sais pas ce que c’est ce mélange
d’épice ou cette sauce sur le dessous, mais c’est douceâtre, n’a pas
franchement un goût indien mais me rappelle vraiment de la nourriture
américaine…Sauce sucrée vraiment pas bonne sur le dessus.
Comme ce
soir il n’a y a plus d’agneau au menu… (ah..), eh bien cela sera du poulet !
Le « Chikken Tikka Masala » poulet cuit au tandoor, gingembre, garam
masala, coriandre et piment, est joliment présenté mais ne me laissera pas un
souvenir impérissable. Même constatation pour la sauce vraiment trop
européanisée.
Même
observation mais peut être pire avec le « Chicken Korma » poulet au
lait de coco, curcuma, crème et noix de cajou. Il y a un vague goût de banane
ou d’ananas, ce genre de curry pour touristes ou ce qui se prépare en Allemagne/Suisse
Alémanique et que l’on appelle curry…
Par contre les
nans à l’ail sont particulièrement bons. Il est vrai que c’est un peu
difficile que de massacrer cela.
Le « riz
pulao » est une catastrophe, on dirait un riz sauté avec des légumes
surgelés en morceaux.
Le « Dal
Makhani », mélange de lentilles et d’haricots noirs d’Inde. Ce plat quand
correctement fait est un pur régal, je dois dire qu’ici il est plutôt bien fait
mais peut être parfois plus onctueux et avec moins d’haricots rouges.
En dessert,
un « kulfi » vraiment délicieux avec tout ce que j’aime, la saveur de
la cardamome, des amandes, du safran. Ici il est particulièrement bon.
Avec ce
repas une bière anglo-indienne toujours appréciable, la Cobra.
Avis très
mitigé pour cette table qui ne contentera probablement pas celles et ceux qui
connaissent bien la cuisine indienne que cela soit dans le pays lui-même ou
dans de grandes villes comme Londres. Beaucoup de peine à reconnaître certains
plats ; tout est aménagé pour probablement plaire à la clientèle locale qui
n’a peut-être pas eu la chance de voyager dans ce pays ou gouter autre chose.
Même si l’on essaie de voir cela sous un autre angle avec du modernisme, cela reste
vraiment très édulcoré et surtout sans grand intérêt. Un des grands chefs, bien connu de la ville a su transformer
certaines cuisines étrangères comme péruvienne ou mexicaine en quelque chose de
sublimé mais néanmoins fidèle à l’esprit d’origine. Nous sommes bien loin de
la.
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