Malgré ce
que l’on pourrait se l’imaginer, le nombre de tables asiatiques ne sont pas
nombreuses à Barcelone. Rares sont les restaurants chinois, vietnamiens,
cambodgiens et thaïlandais, quelques japonais, pas de malaysiens, indonésiens
et quelques très rares philippins. Pas difficile de comprendre
pourquoi…l’Espagne n’a jamais été présente dans ces pays donc pas vraiment de
migration et peu de restaurants. A part une ou deux adresses assez correctes,
c’est assez difficile de tomber bien sans avoir de recommendation. C’est avec
chance que je découvre un lieu assez récent appelé « Last Monkey »
dans le quartier de Sant Antoni.
Pas une
adresse habituelle où l’on sera accueilli par des une équipe en salle provenant
du pays représenté mais par une serveuse certes asiatique mais là n’est pas le
sujet. Le chef en cuisine qui est en cuisine est un peu un magicien car être
seul dans 4.5 m2 relève un peu de l’exploit. Ce chef s’appelle Stefano Mazza,
se trouve être d’origine italienne et propose dans son petit restaurant, une
série d’assiettes de divers pays asiatiques a des prix extrêmement
raisonnables.
Salle en
longueur, décor contemporain, néons qui pendent au plafond, tables alignées le
long des murs, assiettes, bols, baguettes et voila. Le néon étant plutôt un tuyau
LED qui dessine une forme sinueuse depuis le plafond et qui dégage une lumière plutôt
chaude.
Au fond, un
minuscule plan de travail avec les boissons, frigos et évier. En tout et pour
tout, une seule personne en salle qui effectue un service absolument
rigoureux ; pas d’attente et els assiettes arrivent avec un rythme
soutenu. Je rappelle qu’il n’y a qu’une seule personne en cuisine qui assume,
cuissons, dressages et nettoyage.
Une seule
table ronde dans l’un des coins de la salle pour autant qu’elle soit
disponible.
Le menu est
plutôt assez intéressant car on ne sait pas vraiment quelles sont les origines
des assiettes. Un peu de Chine, de Corée, de Japon, de Philippine mais aussi de
l’Espagne et de l’Italie. Pas ce que j’appellerais de la cuisine vraiment fusion
mais plutôt une cuisine inspirée par l’Asie par ses ingrédients avec une touche
de modernisme et même quelques fois des éléments catalans. On choisira un
éventail de petits plats type « street food » que l’on se partagera,
un peu comme des tapas. Mot d’ailleurs utilisé sur la carte. Plats donc
imaginés par Stefano suite à ses divers voyages en Asie et ses expérience en
tant que chef dans certains restaurants de Barcelone.
Comme
« finger food » par exemple ces tortellinis croustillants aux
épinards et à la ricotta, cuits à la vapeur et ensuite frits, mayonnaise à base
de kimchi et une sauce soja coréenne fermentée. Enfilés sur une brochette,
plutôt plaisants en bouche.
Autres
pâtes avec les wontons frits ; ii ouverts, avec une mayonnaise de sésame
grillé, une sauce « sofrito », et des moules en escabèche. Jolie et
intéressante association avec un clin d’œil à la cuisine locale.
Toujours
dans les wontons frits, le « Cha Ca », de l’épaule de porc effilochée juteuse, curcuma et aneth. Il y a presque un petit côté tostadas avec la
tendreté de la chair qui contraste avec le croustillant du wonton. Un concept
différent de ce que nous entendons par wonton.
Puis un tartare
de bœuf maturé à la coréenne, avec du soja, gingembre, piment gochujang, poires
chinoises, huile de sésame et croutons soufflés au sésame. Ce piment est en
réalisé une sauce piquante coréenne, C'est un plat légèrement épicé avec une
viande qui est coupée en petits cubes bien parfumés et à la saveur intense. La
poire chinoise nous a rappelé beaucoup la pomme.
Un plat à
nouveau chaud avec le veau fondant cuit à la manière philippine avec du curry
et du lait de coco. Plat assez semblable à ce que l’on pourrait trouver en
Indonésie ou Malaisie, une viande qui est bien moelleuse dans une sauce onctueuse,
quelques pousses de soja et de la coriandre.
Des boulettes
de porc dans une sauce crémeuse au lait de coco et tamarin, cacahouètes rôties.
Curry de type massaman, donc inspiré par l’Inde mais néanmoins un plat
normalement musulmans de Thaïlande, excepté évidemment le porc.
Un curry
thaï de calamars dans leur encre. Une sorte de recette influencée par le pays
basque et la Thaïlande. Plat complètement noir à la saveur assez caractéristique
en Espagne avec une pointe de saveur thaï à cause du lait de coco et de la pâte
de curry. J’aurais préféré un peu plus de saveurs asiatiques pour ce plat.
La choix
des vins est très limité et notre bouteille sera ce soir un Nietro de
Sommos 2016, vin de la région de Aragon
à base de grenache.
Un endroit
pour une expérience fort intéressante et surprenante. Des mets de « marché
asiatique » que l’on mange sans fioritures, une belle palette de saveurs
différentes dans un lieu sans complication et informel, des recettes bien
inspirées et étonnement équilibrées lorsque l’on pense aux références
italiennes, espagnoles et asiatiques variées. Des mets avec pleins de textures
et de senteurs diverses servis dans une ambiance décontractée.
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