jeudi 1 mars 2018

Last Monkey, Barcelone


Malgré ce que l’on pourrait se l’imaginer, le nombre de tables asiatiques ne sont pas nombreuses à Barcelone. Rares sont les restaurants chinois, vietnamiens, cambodgiens et thaïlandais, quelques japonais, pas de malaysiens, indonésiens et quelques très rares philippins. Pas difficile de comprendre pourquoi…l’Espagne n’a jamais été présente dans ces pays donc pas vraiment de migration et peu de restaurants. A part une ou deux adresses assez correctes, c’est assez difficile de tomber bien sans avoir de recommendation. C’est avec chance que je découvre un lieu assez récent appelé « Last Monkey » dans le quartier de Sant Antoni.


Pas une adresse habituelle où l’on sera accueilli par des une équipe en salle provenant du pays représenté mais par une serveuse certes asiatique mais là n’est pas le sujet. Le chef en cuisine qui est en cuisine est un peu un magicien car être seul dans 4.5 m2 relève un peu de l’exploit. Ce chef s’appelle Stefano Mazza, se trouve être d’origine italienne et propose dans son petit restaurant, une série d’assiettes de divers pays asiatiques a des prix extrêmement raisonnables.

Salle en longueur, décor contemporain, néons qui pendent au plafond, tables alignées le long des murs, assiettes, bols, baguettes et voila. Le néon étant plutôt un tuyau LED qui dessine une forme sinueuse depuis le plafond et qui dégage une lumière plutôt chaude.


Au fond, un minuscule plan de travail avec les boissons, frigos et évier. En tout et pour tout, une seule personne en salle qui effectue un service absolument rigoureux ; pas d’attente et els assiettes arrivent avec un rythme soutenu. Je rappelle qu’il n’y a qu’une seule personne en cuisine qui assume, cuissons, dressages et nettoyage.


Une seule table ronde dans l’un des coins de la salle pour autant qu’elle soit disponible.


Le menu est plutôt assez intéressant car on ne sait pas vraiment quelles sont les origines des assiettes. Un peu de Chine, de Corée, de Japon, de Philippine mais aussi de l’Espagne et de l’Italie. Pas ce que j’appellerais de la cuisine vraiment fusion mais plutôt une cuisine inspirée par l’Asie par ses ingrédients avec une touche de modernisme et même quelques fois des éléments catalans. On choisira un éventail de petits plats type « street food » que l’on se partagera, un peu comme des tapas. Mot d’ailleurs utilisé sur la carte. Plats donc imaginés par Stefano suite à ses divers voyages en Asie et ses expérience en tant que chef dans certains restaurants de Barcelone.

Comme « finger food » par exemple ces tortellinis croustillants aux épinards et à la ricotta, cuits à la vapeur et ensuite frits, mayonnaise à base de kimchi et une sauce soja coréenne fermentée. Enfilés sur une brochette, plutôt plaisants en bouche.


Autres pâtes avec les wontons frits ; ii ouverts, avec une mayonnaise de sésame grillé, une sauce « sofrito », et des moules en escabèche. Jolie et intéressante association avec un clin d’œil à la cuisine locale.


Toujours dans les wontons frits, le « Cha Ca », de l’épaule de porc effilochée juteuse, curcuma et aneth. Il y a presque un petit côté tostadas avec la tendreté de la chair qui contraste avec le croustillant du wonton. Un concept différent de ce que nous entendons par wonton.


Puis un tartare de bœuf maturé à la coréenne, avec du soja, gingembre, piment gochujang, poires chinoises, huile de sésame et croutons soufflés au sésame. Ce piment est en réalisé une sauce piquante coréenne, C'est un plat légèrement épicé avec une viande qui est coupée en petits cubes bien parfumés et à la saveur intense. La poire chinoise nous a rappelé beaucoup la pomme.


Un plat à nouveau chaud avec le veau fondant cuit à la manière philippine avec du curry et du lait de coco. Plat assez semblable à ce que l’on pourrait trouver en Indonésie ou Malaisie, une viande qui est bien moelleuse dans une sauce onctueuse, quelques pousses de soja et de la coriandre.


Des boulettes de porc dans une sauce crémeuse au lait de coco et tamarin, cacahouètes rôties. Curry de type massaman, donc inspiré par l’Inde mais néanmoins un plat normalement musulmans de Thaïlande, excepté évidemment le porc.


Un curry thaï de calamars dans leur encre. Une sorte de recette influencée par le pays basque et la Thaïlande. Plat complètement noir à la saveur assez caractéristique en Espagne avec une pointe de saveur thaï à cause du lait de coco et de la pâte de curry. J’aurais préféré un peu plus de saveurs asiatiques pour ce plat.


La choix des vins est très limité et notre bouteille sera ce soir un Nietro de Sommos  2016, vin de la région de Aragon à base de grenache.


Un endroit pour une expérience fort intéressante et surprenante. Des mets de « marché asiatique » que l’on mange sans fioritures, une belle palette de saveurs différentes dans un lieu sans complication et informel, des recettes bien inspirées et étonnement équilibrées lorsque l’on pense aux références italiennes, espagnoles et asiatiques variées. Des mets avec pleins de textures et de senteurs diverses servis dans une ambiance décontractée.

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