Quelle
belle découverte que ce « Delaware and Hudson » qui propose une
cuisine américaine de ce que l’on appelle les états centraux du côté de l’Atlantique
de Baltimore à Buffalo, ce qui explique donc le nom de cet établissement avec
son état et cette rivière. Cela semblerait évident que de manger américain aux
Etats-Unis, eh bien pas tant que cela car les cuisines régionales sont souvent
oubliées ou négligées, et encore tout simplement pas encore de nouveau à la
mode. Mais il y a bon espoir que cela change puisque ce lieu se réjouir d’avoir
une étoile au Michelin.
Situé dans
le branché Williamsburg, ce petite gemme a été créé par la cheffe Patti Jackson
d’origine du nord de la Pennsylvanie et qui fait venir certains de ses produits
de fermes de la région et qui les travaille selon les traditions mais avec
beaucoup d’idées et de légèreté. L’extérieur est de saison avec ces courges
entourées de photophores et de quelques objets de brocante.
L’intérieur
est splendidement aménagé ave du goût ; murs gris, plafond haut, photos de
campagne ou de natures mortes élégamment encadrées, tables et chaises en bois,
mobilier paysan. Quelque chose de contemporain mais aussi de rural. Au fond les
cuisines et des étagères avec de nombreux flacons.
Ici on ne
mange qu’au menu avec un prix fixe de 58 USD, ce qui est plus que raisonnable
tenant compte de la magnifique prestation qui s’ensuivra. On vient ici en connaissance
de cause, ce menu semblant être mensuel et complètement aligné avec les
produits de la saison. Un concept vraiment unique car on commencera par une
série d’entrées que l’on se partagera et celles-ci sont au nombre de six. Certaines sont de simples mais exemplaires
réalisations de mets paysans ou traditionnels américains. Des produits bio
travaillés avec beaucoup de respect.
Nous commencerons
par une onctueuse crème ou soupe à la châtaigne. Dans un petit bol bien chaude,
réconfortante et d’une idéale consistance. Ni trop épaisse comme cela pourrait être
le cas et ni liquide, avec un assaisonnement bien équilibré.
Une petite
merveille que le Pretzel que nous nous rappellerons est d’origine Alsacienne et
Allemande et amenée par les pionniers au 19ème. Je ne me rappelle pas d’en
avoir mangé un aussi parfait et notre délicieux serveur nous en offrira encore quelques-uns
par la suite. Avec du beurre, cela devient encore plus magnifique.
Une tranche
de pain sur laquelle se trouve une pâte fumée maison de bluefish. Préparation
légère à base de poisson surmontée d’une croquante julienne de radis et
concombres.
Un autre
met campagnard avec le Bacon grillé, légumes verts braisés au bacon. Sorte de
lard américains ici braisé et doré servi avec quelques haricots verts poêlés
légèrement fumé. C’est malgré tout plutôt cuisiné de manière légère et servi
assez délicatement.
Autre
étonnante bouchée que l’Huitre frite de Bluepoint, cole slaw de chou rave. La pâte
à frire est légère, elle enrobe l’huitre encore tiède et moelleuse, qui est
déposée sur ce cole slow légèrement doux. Vraiment très bon.
Un vrai gâteau
américain que ce Pie aux tomates vertes. La pâte est parfaite, la garniture
entre douce et acide complète parfaitement. Quelque chose entre finalement un gâteau
sucré et salé. Une totale réussite que ces encas variés et dont l’harmonie fut
parfaite.
En premier
plat, des spaetzli au babeurre. On pourra se demander ce que font ces plats
avec leur côté un peu Européens, mais il faut se rappeler que par exemple les
Amish en Pennsylvanie originellement viennent du canton de Berne en Suisse et
que d’autres groupes comme mennonites ou quakers seraient aussi d’origine d’Allemagne
et d’Alsace. Donc ici de délicieux spaetzli d’une rare légèreté avec un peu de
chou finement ciselé et le fromage fondu sur le dessus. La courge elle aussi
aura été mélangée rendant l’appareil plutôt doux.
En plat
principal, un poisson qui est du doré de mer, de la famille du mérou,
accompagné d’une salade de pommes de terre chaude et de légumes de saison. Le
poisson est snacké, déposé sur du chou et au-dessus de cette salade aux
influences germaniques. C’est une assiette très bien réalisée et gourmande.
Pour moi de
la porchetta, légumes racines et verts braisés au cidre. Un met plutôt d’origine
du sud de l’Italie assez revisité car plus proche d’un gros rôti de porc roulée
et farci. La viande fond en bouche, la peau est croustillante et les légumes de
saisons sont délicieux.
Au vu des
sympathiques échanges avec notre très qualifié serveur, nous nous serons offert
un verre de vin des glaciers. Un Eiswein du cépage Scheurebe 2005 de Keimersheimer
Rotenfelds. Vin doux avec une belle longueur en bouche.
Comme dessert
un fondant au chocolat noir accompagné si je me rappelle bien mais je n’en suis
plus trop sur…d’une pana cota ou alors glace vanille. Dans tous les cas un
dessert rassurant et bien réalisé.
Quelques
sympathiques mignardises pour compléter ce repas, principalement autour du
chocolat.
Avec le
repas un très agréable Côte du Rhône Le Sablières du Domaine des Escaravailles
en 2014.
Epatante
soirée dans une ambiance vraiment très cosy, une cuisine vraiment bien
représentative de l’histoire des Etats-Unis et sans concessions. Une succession
de mets impeccablement réalisés dans une cadre très agréable. Tout est
gourmand, joliment présenté, presque finalement unique. Une très belle adresse
à découvrir afin d’explorer un peu d’histoire gastronomique américaine,
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