Il est fort
de constater que finalement rares sont les restaurants exotiques à Barcelone où
l’on trouve une cuisine vraiment authentique des pays d’origine. Il y a toujours
un côté fusion où que cela soit. Japonais, Indien, Thaï, Mexicain, Vénézuélien
et j’en passe, il y a toujours quelque chose de non conforme à ce que devrait
être certains plats. Souvent on me répond que cela correspond au goûts et
attentes de la clientèle et je me demande si simplement, il n’y a pas une
simple méconnaissance de certaines cuisines, donc tout est permis face à une clientèle
plus en mode découverte que dans d’autres grandes villes européennes. Pour ces
probables raisons, les restaurants de type fusion asiatiques commence a éclore
un peu partout, et la plupart du temps sont menés non pas forcément par des
cuisinier originels de ces pays mais par d’autres nationalités, ce qui n’est
pas un problème en soi. Certains établissements à ramen sont gérés par des
scandinaves, d’autres asiatiques par des italiens, ainsi de suite.
« Elephant,
Crocodile, Monkey » étant l’un d’entre eux. Situé via de les Corts
Catalanes, cet établissement fait partie de l’hôtel Casa Bonay. En cuisine,
un chef argentin au nom de Estanislao Carenzo qui se trouvait initialement
à Madrid et qui arriva à Barcelone en 2016, avec une ouverture en 2017. La cuisine
qu’il propose étant inspirée de l’Asie du sud-est, c’est-à dire de plats de
divers pays avec un ajout personnel, donc comme précédemment dit, plutôt un
concept de cuisine fusion. Un extérieur très engageant avec un grand nombre de
bacs à plantes qui confèrent immédiatement au lieu un charme exotique.
L’intérieur
est très bien aménagé avec un mobilier moderne en bois, les traditionnels murs
de briques ici peints en blanc, un comptoir et quelques pots, plantes vertes ci
et là le long des parois.
Un bar donc
avec la cuisine sur le derrière.
La carte
est plutôt courte avec environ une vingtaine de plats. Les prix sont plutôt élevés
pour ce type de cuisine, surtout les plats principaux qui dépassent les 20
euros, mais tout dépend évidemment des quantités et s’il s’agit de plats pour
deux personnes ou non. Plats inspirés donc par le Vietnam, la Corée, la Thaïlande, la Malaisie et le Japon. On identifiera certains ingrédients plutôt
locaux comme par exemple des viandes de porc ibériques ou méditerranéens, mais
aussi des éléments des pays d’Asie. En guise de bienvenue, cela démarre
vraiment très bien avec une originale salade de calçots assaisonnée avec une
sauce à la saveur bien asiatique et quelques herbes fraiches sur le dessus. C’est
plutôt bien dressé et laisse présager un beau niveau de présentation des plats
qui suivront.
Pour commencer,
des rouleaux de printemps vietnamiens au porc local, boudin et champignons sauvages.
Une belle assiette avec deux rouleaux vraiment croustillants et goûteux avec la
particularité de sentir la butifarra, le boudin noir catalan. Pas gras
ce qui est important, accompagné comme il se doit de salade et d’herbes qui ne
sont pas toutes asiatiques (il faut relever que trouver des herbes à Barcelone
relève de l’exploit et surtout des herbes asiatiques et en plus
vietnamiennes…quasiment impossible). Un peu de basilic méditerranéen, de l’aneth,
des lamelles de radis. Une sauce pour tremper les nems et quelques carottes et
navets marinés dans une sauce vinaigrée un peu douce.
Plat
suivant avec de très bons raviolis chinois au porc et chou chinois avec leur
huile pimentée spéciale. C’est à nouveau gourmand, bien cuisinés, des saveurs
authentiques et une farce de qualité. On trouvera un peu de feuilles de
coriandre, de la ciboulette et du sésame noir.
Premier
plat principal qui se partage sans problème car de plus copieux, le porc
ibérique tonkatsu avec une sauce BBQ à la pomme et une mayonnaise aux algues
hijiki. Plat qui illustre bien le côté fusion, peut-être un peu américanisé ;
le porc est absolument fondant en bouche, une panure panko autour, avec sur le
dessus de l’oignon fane. On apprécie ce pat avec ce chutney et cette sauce à
base d’algues noires et plates. L'hijiki est une sorte d'algue
sauvage riche en umami qui pousse le long des côtes du Japon et d'autres pays
asiatiques.
Retour a du
plus classique avec un curry léger orange avec du maigre et des coques. Un peu
d’influences thaïlandaises, un peu méditerranées. Les saveurs restent
classiques. Dommage de ne pas trouver du basilic thaï mais classique. On en
revient au problème des herbes à Barcelone.
Un bol de riz
parfumé avec un peu de sésame noir pour accompagnement.
Il y a
aussi une seconde carte pour les desserts, certains plutôt intéressants comme
le riz au lait de coco et sorbet de saison. Inspiré par le riz sucré
thaïlandais que l’on accompagne généralement de mangue, ici un peu amélioré
avec une croute de sucre brulée comme une crème catalane, un sorbet à l’orange
sanguine qui est parfait et une sorte de chips sucrée avec un peu d’aneth. Très
joli dessert peu courant et original.
Une sélection
de vin de qualité ; une découverte avec un Sang de Corb, Lo Vi Fa Sang.
Vin élégant de couleur cerise, notes délicates de fruits rouges, des notes de
violette et d'épices.
Un repas
asiatique plutôt raffiné et gourmand, de jolies assiettes, quelques notes
fusion mais finalement assez discrètes et bien pensées, un lieu très aéré et
agréable. Une belle adresse si l’on recherche une cuisine réalisée avec de bons
produits et qui propose diverses saveurs d’Asie.
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