Quoi que de
plus difficile que de trouver des restaurants indonésiens en Europe. A part aux
Pays-Bas peu de chance que de découvriez et encore…une vraie et authentique
cuisine de ce pays qui finalement n’est pas aussi connue que cela. Si l’on me
demande de la décrire, je serais tenté de dire, « quelque chose entre la
thaïlandaise et l’indienne » mais c’est vraiment pour simplifier. Une
utilisation des épices, souvent du lait de coco, des cuissons parfois longues
ou à l’opposé saisies, beaucoup de fraicheur avec des légumes et fruits. Le
restaurant que je vais décrire à un peu un nom qui prête à confusion car
certains parlerons de « Potato Head » et d’autres de « Kaum ».
En réalité le premier est un concept que l’on trouve à Bali et Singapour, le
second le nom du restaurant indonésien de ce concept. Je ne connais pas celui à
Bali mais toujours est-il qu’à Hong Kong vous trouverez l’enseigne un peu a l’ouest
de Central dans une rue appelée Sai Ying Pun et vous pourrez trouver l’enseigne
au coin d’une rue finalement pas trop fréquentée.
Le « Potato
Head » comme je le disais est un concept avec bar et restaurant. On entre
dans une pièce qui est un bar avec une série de cocktails plutôt intéressant et
certaines bières assez inhabituelles.
Dans ce bar
ou plutôt lounge, un coin style sofas, un DJ et néanmoins un coin où l’on peut
manger, quoique cela ne soit pas vraiment le restaurant principal et j’imagine
que compte tenu du succès de « Kaum », on a ajouté une table dans l’autre
partie.
Un DJ qui
passe de la musique entre funk eighties, groove et morceaux plus anciens, une
décoration assez contemporaine assez loft, tout est vraiment bien étudié et
agréable à l’œil.
Le mobilier
a quelque chose des années 70, on a un peu l’impression de se retrouver dans un
appartement privé avec une chaine stéréo, des bibliothèques et ses bibelots
préférés.
En
attendant d’autres convives, je choisirai une bière japonaise plutôt assez
spéciale de la brasserie « Hitachino
Nest », « Saison du Japon », brassée avec de l'orge local
et du Koji (riz malté) qui est l’ingrédient clé de la fabrication du saké. On
appréciera la saveur douce et unique du Koji ainsi qu’une acidité naturel
causée par la fermentation.
Une fois
passé dans l’autre pièce un peu dissimulée derrière un rideau vous découvrirez
une structure de restaurant assez particulière et assez inhabituelle mais en
tout cas très contemporaine. Sur la gauche les cuisines en longueur devant
laquelle l’on peut manger mais surtout la grande table d’hôte unique face à
celles-ci. Table unique où l’on peut côtoyer de chaque côté des inconnus. Une
réalisation de l’architecte japonais Sou Fujimoto’s. Fournitures en bois et
métalliques créant un espace très convivial.
Et dans la
troisième pièce, une très belle autre pièce avec ici des tables plus
conventionnelles mais surtout un très beau plafond indonésien ou plutôt Toraja
de l’ile des Célèbes.
Un repas
indonésien est toujours une succession de petits plats à se partager et surtout
ne mentionnez pas le nom de tapas complètement galvaudé car concrètement ce n’en
sont pas. Simplement une série de mets que l’on se partage dans la bonne
humeur. Tout d’abord un « Burung Dara Penyet », pigeon frit croustillant
servi avec une sauce pimentée et des légumes frais du jardin comme concombres
et tomates ; le tout servi sur une feuille de bananier.
Il est
coutume en Indonésie d’accompagner un repas de sambal qui sont des sauce la
plupart du temps piquante et à base de piments souvent écrasés au mortier. On
les trouve en bocaux mais rien ne vaut évidemment celles préparés au dernier
moment comme ici le « Sambal Matah » à base d’échalote, de citronnelle,
de gingembre, de piments bec d’oiseau et d’un d’huile de noix de coco. Recette
balinaise réalisée avec des ingrédients laissés crus.
Second avec
un « Sambal Rica Rica » à base de piments, citronnelle, gingembre et
d’une sauce au citron vert. Recette ici de Manado dans le nord de Sulawesi qui
se trouve être plutôt épicée
Dans les
plats nous poursuivrons avec « Sate Ayam Bumbu Kacang », satés de
poulet servis sur des bâtons de bambou avec des cakes de riz et une sauce
mélangée à base entre autres de cacahouètes.
Puis un « Ayang
Kampung Berantakan », poulet frit sur lequel l’on trouve de fines lamelles
d’ail frites, des feuilles de curry frites, des champignons huitres hachés, du
piment rouge et des flocons de noix de coco toastés.
Ensuite quelques
« Batagor », des dumplings javanais frits à base de crevettes et
maquereaux, servis avec une sauce à base de noix de cachou rôties, des oignons
verts et de la coriandre fraiche. Le mot batagor est une abréviation de baso
tahu goreng, baso signifiant boulette de viande mais ici poisson, tahu signifie
tofu et goreng est le classique mot pour frit.
Un
classique « Nasi Goreng Udang », riz frit avec des crevettes
fraiches, de la pâte de crevettes fermentées, des feuilles de basilic et des
haricots fermentés.
Dans les
légumes, le « Telong Balado », aubergines frites puis cuites avec du
piment rouge, de l’ail et un sambal à l’échalote. Un autre plat épicé qui est
moelleux et gourmand.
Dans les
féculents, le « Mie Gomak », nouilles sautées au wok avec du poulet
haché, des épices andaliman, des feuilles de curry et du lait de coco. Curry
jaune pas trop épicé de la région de Medan
Et pour
conclure, des « Iga Kambing Muda », côtelettes d’agneau lentement
rôties, avec de l’ail, de la coriandre et de la noix de muscade.
Agneau servis
avec une sauce à bas de kecap manis, sauce soja assez douce.
Un repas
tout à la bière, une « Gwei.Lo »
Pale Ale. Nom cantonais qui désigne un certain nombre de choses
expliquées sur la bouteille elle-même souvent associé à l’hédonisme.
La cuisine
de « Kraum » est des plus fidèle à ce que j’ai pu découvrir dans ce
pays. Une cuisine authentiquement préparée qui sera sans aucun doute une
découverte pour ceux qui ne seront jamais allé dans le pays. Rien de comparable
en Europe, avec des saveurs franches, des cuissons parfaites, des saveurs qui m’auront
rappelé de bons souvenirs.
Une fois le
repas terminé vous pourrez toujours trainer u bar en écoutant de la musique ou
alors le weekend quand ouvert, vous diriger vers cette salle un peu
particulière complètement cachée et accessible par une succession de couloirs
dans l’établissement. Salle ressemblant un peu à une discothèque des années 70.
Un très
beau concept ce « Potato Head » parfait à plusieurs niveaux, pour
prendre des verres en début de soirée, diner indonésien et terminer sa soirée
au bar.
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