Ce ne sont
pas les jolies tables qui manquent à Chamonix et pour cette soirée nous avions
envie de découvrir un nouvel établissement qui s’est ouvert il y a environ six
mois de cela, « Chez Constant ». Pour la petite histoire, j’étais
allé il y a quelques années de cela dans un autre très bel établissement appelé
« La Ferme de Victorine » à Notre Dame de Bellecombe non loin
de Mégève. Un magnifique chalet magiquement décoré où le chef Denis Vinet propose
des spécialités régionales ainsi qu’une cuisine inventive basée sur des ingrédients
locaux. Si je ne me trompe pas d’histoire…. « Cette Victorine » était
la grand-mère de James Ansanay-Alex,
propriétaire de cet établissement et dont l’époux se prénommait Constant…
C’est donc récemment que James décida d’ouvrir un autre lieu à Chamonix
en l’honneur de son grand-père que vous pourrez voire en photo dans les
escaliers menant au premier niveau de ce restaurant.
La grande majorité des tables à Chamonix se trouvent dans la rue
principale et celle-ci ne déroge pas à la règle. Généralement lorsque l’on se
place dans un endroit que certains pourraient caractériser de stratégique,
immédiatement cela enclenche chez moi à tort ou à raison une certaine méfiance…
Mais connaissant Notre
Dame de Bellecombe, je ne pouvais m’imaginer quelque chose que je pourrais
qualifier de banal...
« Chez Constant » se trouve donc dans la rue commerciale entre
deux boutiques avec un extérieur qui a été remis au goût du jour avec du bois.
Deux
niveaux avec le premier qui donne sur un bar, décor boisé et tables plutôt très
proches les unes des autres, chaises en peau de vache. Lumière tamisée, une
agréable salle de restaurant propice à la discussion entre convives.
Le premier
sera peut-être un peu plus convivial et avec sa décoration boisée. A savoir que
le bois qui semble être ancien est un superbe procédé de bois vieillis selon
notre sympathique serveur. Tables plus
aérées, ambiance « chalet » mais plutôt chic. Banquette avec de gros
coussins imitation fourrure, table de bois et chaises recouvertes de semblant
de fourrure. Une ambiance très réussie et « cosy ».
Le monsieur
dans les escaliers étant comme précédemment dit, Constant « avant la
guerre » que l’on
peut retrouver sur la carte avec une grande barbe mais
cette fois-ci après la guerre.
Une carte avec
quelques plats savoyards, des menus plus inventifs, mais aussi des suggestions du jour très
alléchantes. Un menu coup de cœur à 31 euros et un autre appelé « plaisir
gourmand » à 42 euros.
En amuse-gueule
une verrine de crème de poireau au lard ; assez proche d’une vichyssoise,
parfaite pour une mise en appétit.
En entrée pour moi le risotto aux champignons et crème
de truffe. Un très bon riz bien cuit mais si je dois faire un reproche c’est
sur la qualité de ce riz. Probablement de l’arborio ou du vialone mais pour
moi, rien ne remplacera un carnaroli car ici le riz est un peu éclaté. Le goût
est là mais la texture peut être améliorée. Une jolie tuile de parmesan pour
agrémenter le tout.
Autre
entrée, le nem de reblochon fermier aux pommes granny smith, salade de crudité
aux pignons de pin. Deux rouleaux frits avec de la feuille de brick et le fromage
coulant, une sauce légèrement acide et rafraichissante que l’on verse au-dessus
et une salade composée de carottes, roquette, betterave et les pignons. Entrée très
plaisante avec une touche de créativité.
La
suggestion du jour plaira beaucoup, la Pastilla d’agneau, purée de fèves et jus
réduit. A la base un plat traditionnellement marocain réalisé avec du pigeon
(ou moins bien… avec du poulet) ; une sorte de feuilleté croustillant aux saveurs sucrées/salées. Ici on y utilisera de l’agneau et
reconnaitra les saveurs de la cannelle, amande et aussi un peu de menthe. La
sauce est gouteuse, la purée est un accompagnement à propos et original. Un
très beau plat.
Pour moi, le
filet de canette de la Dombes rôti aux
airelles, polenta moelleuse. La canette est moelleuse et cuite comme il se
doit ; rosée, le fond de sauce est agréablement équilibré avec la touche
acide des airelles. Une poêlée de légume avec entre autre carottes et chou de
Bruxelles. De nouveau c’est très bien cuisiné avec des cuissons précises.
Nous serons
assez impressionnés par les desserts qui seront de plus visuellement très aboutis.
La pomme caramel façon tatin sur sablé breton, glace caramel à la fleur de sel.
Le sablé sur lequel se trouve la pomme chaude beurrée, une très bonne tuile aux
amandes sur laquelle se trouve la glace bien crémeuse. Comme le dit l’intitulé,
une jolie réinterprétation de la tarte tatin.
Je serai
vraiment surpris par la Tarte citron, meringue au miel de romarin. Je ne m’attendais
pas à trouver un dessert aussi bien repensé. Un fin biscuit au fond avec du
pavot, une crème citronnée bien acide contrebalancée par cette meringue
confectionnée de miel un peu plus douce. Un très bon dessert presque original.
Un service
agréable, souriant tout au long du repas malgré quelques longueurs qui
devraient probablement se résoudre. Le restaurant était comble ce soir, le
succès est bien mérité.
Avec cet
étonnant repas, un très bon Crozes-Hermitage Domaine Mucyn 2011. Un vin avec
une très belle robe pourpre réalisé avec le cépage syrah ; un final
intense épicé.
Une très
belle découverte que cet établissement qui propose comme la carte le dit, une
bistronomie très bien pensée, une carte variée, des tarifs raisonnables et un
lieu tout à fait charmant.
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