mardi 12 décembre 2017

Mosquito, Barcelone


Première tentative que d’aller manger dans un restaurant asiatique à Barcelone, tout simplement parce que fréquent voyageur vers l’Asie, jusqu’à présent je n’éprouvais pas le besoin de tenter cette expérience. Néanmoins ce jour là, me trouvant dans le Born en début d’après-midi, me voici tenté de tester « Mosquito ». Parfois appelé « Mosquito Tapas », le nom peut franchement prêter à confusion car ce ne sont vraiment pas des tapas au sens propre du terme mais simplement une série de petits plats asiatiques que l’on peut ou non se partager. Maintenant…allez savoir pourquoi il faut à tout prix ajouter ce mot qui n’a que peu de sens ici. Première observation, le lieu est complet et après inscription chez l’hôtesse, nous voici à attendre dehors car l’intérieur est tellement contigu qu’il est impossible d’y rester.


Vingt minutes à l’extérieur et nous voici convié à entrer, passer à l’une des tables dans le fond. Indéniablement le lieu a du charme et ne correspond en rien à quoi je m’attendais. Je voyais un lieu un peu aseptisé dans un style local, eh bien non, on pourrait facilement se croire à Hong Kong dans l’un de ces établissements bondés où l’on est tous serrés et le service est en continu.  Tables minuscules, brouhaha, on essaie de passer sans trop bousculer les personnes assises, on aime ou pas…pour moi c’est cela de manger dans un vrais restaurant asiatique populaire.


Un décor vraiment comme a Hong-Kong, dans ces endroits branchés de Soho que j’apprécie particulièrement même si ici nous ne sommes que dans une copie, c’est plutôt très réussi. Lampions discrets, bouteilles alignées contres les parois, tables communautaires, c’est comme je l’ai dit bruyant mais cela vit ! Possibilité de manger le long du bar face aux armoires réfrigérées mais le fond de salle reste plus confortable.




Dans un coin, la cuisine où cela ne chôme pas avec une équipe en place qui a l’air plutôt bien rôdée car cela débite de manière très rapide.



Et donc au fond trois ou quatre tables de deux personnes.



La cuisine de « Mosquito » est asiatique au sens large mais avec un focus sur la Chine-Hong Kong, un peu de vietnamien et peut-être de coréen. On vous tendra comme d’ailleurs en Asie, un bout de papier qui officie de carte sur lequel vous cocherez ce que vous souhaitez ainsi que le nombre de plats. Des raviolis, des nouilles, des soupes, des plats chauds ou froids, il y en a pour tous les goûts et a des tarifs bien raisonnables. On passe sa commande et attendez-vous a recevoir les plats dans aucun précis et pas forcement en séquence.

Nous commencerons avec des Pho qui est sans aucun doute le plat emblématique du Vietnam et qui se décline en une multitude de recettes. Ce n’est pas qu’un simple bouillon avec des pâtes plates de riz, du bœuf ou du poulet et un peu de ciboule, mais une recette de longue haleine qui consiste à faire mijoter des os,  et des ingrédients orientaux tels que cannelle, anis et cardamome.


Aux yeux des vietnamiens, rien n’est meilleur qu’un bol de pho pour commencer la journée en hiver. Ce plat apporte une sensation toute particulière avec la chaleur et le parfum du bouillon qui réchauffe de l’intérieur au sein de la saison des moussons, et la douceur des pâtes et des lamelles de viande. Dans le passé, en raison de la vie difficile, on mangeait du pho sans viande. Bien qu’il y ait eu cette absence de viande, ces bols de pho sont restés gravés dans la mémoire de tous ceux qui en mangeaient grâce à sa chaleur qui réchauffait leur cœur dans les situations difficile. Ici deux versions de Pho ; le Pho Bo « City » et le Pho Bo « Country ». Je ne me rappelle plus vraiment de leur différence à part que l’un est a base de bœuf et l’autre de poulet. Tout deux seront accompagné de piments frais, de menthe, de pousses de soja et de citron vert amenés sur des assiettes. Chaque Pho a une saveur bien distincte et servi de manière généreuse. Des goûts authentiques, des bols gourmands et irréprochables.



Autre plat plutôt chinois avec un bœuf au poivre du Sichouan. Le tout est étonnement compact et l’on se demande s’il y n’a pas un peu de riz pour agglomérer le tout. Le goût est parfait, le poivre pas trop prenant ce qui peut-être le cas.


Le canard frit est plutôt surprenant car charnu et tendre, ce qui est très rarement le cas en Chine. Légèrement laqué, accompagné d’une sauce soja et miel, probablement un magret pour être aussi moelleux que cela.


Quelques raviolis avec tout d’abord des Guotie de bœuf. Ce sont donc des raviolis chinois grillés du nord de la Chine (Pékin), préparés avec une pâte faite de farine et d’eau et peuvent avoir différentes formes (demi-lune, bourse). Ils sont en général farcis de porc et de chou ou ciboulette chinoise. La pâte pour le Guotie est faite avec de l'eau bouillante et est déjà mi-cuite avant la cuisson. Les raviolis classiques sont complètement fermés, tandis que les Guotie sont ouverts sur les 2 extrémités. Cette pâte est faite sur place et fabriquée avec de la farine bio. La farce est gouteuse et fraiche, ce qui à nouveau n’est pas toujours le cas. On a vraiment l’impression de manger des produits réalisés au dernier moment.


Comme le lieu est spécialisé en bières artisanales, nous prendrons la recommendation du jour qui est une « Guineu » Old Christmas Ale. Un nom de bière qui signifie « renard » en catalan, bière ambrée sombre, un peu douce, des arômes de fruits secs, de malte, de caramel et épices.


Expérience plus que concluante que celle-ci avec une adresse qui se donne la peine de proposer un joli assortiment de plats asiatiques authentiques et frais. Pas de concessions au niveau des saveurs, c’est une cuisine de rue efficace, gourmande et servie dans un cadre absolument idéal.

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