Première
tentative que d’aller manger dans un restaurant asiatique à Barcelone, tout
simplement parce que fréquent voyageur vers l’Asie, jusqu’à présent je
n’éprouvais pas le besoin de tenter cette expérience. Néanmoins ce jour là, me
trouvant dans le Born en début d’après-midi, me voici tenté de tester « Mosquito ».
Parfois appelé « Mosquito Tapas », le nom peut franchement prêter à
confusion car ce ne sont vraiment pas des tapas au sens propre du terme mais
simplement une série de petits plats asiatiques que l’on peut ou non se
partager. Maintenant…allez savoir pourquoi il faut à tout prix ajouter ce mot
qui n’a que peu de sens ici. Première observation, le lieu est complet et après
inscription chez l’hôtesse, nous voici à attendre dehors car l’intérieur est
tellement contigu qu’il est impossible d’y rester.
Vingt
minutes à l’extérieur et nous voici convié à entrer, passer à l’une des tables
dans le fond. Indéniablement le lieu a du charme et ne correspond en rien à
quoi je m’attendais. Je voyais un lieu un peu aseptisé dans un style local, eh
bien non, on pourrait facilement se croire à Hong Kong dans l’un de ces
établissements bondés où l’on est tous serrés et le service est en continu. Tables minuscules, brouhaha, on essaie de
passer sans trop bousculer les personnes assises, on aime ou pas…pour moi c’est
cela de manger dans un vrais restaurant asiatique populaire.
Un décor
vraiment comme a Hong-Kong, dans ces endroits branchés de Soho que j’apprécie
particulièrement même si ici nous ne sommes que dans une copie, c’est plutôt
très réussi. Lampions discrets, bouteilles alignées contres les parois, tables
communautaires, c’est comme je l’ai dit bruyant mais cela vit !
Possibilité de manger le long du bar face aux armoires réfrigérées mais le fond
de salle reste plus confortable.
Dans un
coin, la cuisine où cela ne chôme pas avec une équipe en place qui a l’air
plutôt bien rôdée car cela débite de manière très rapide.
Et donc au
fond trois ou quatre tables de deux personnes.
Nous
commencerons avec des Pho qui est sans aucun doute le plat emblématique du
Vietnam et qui se décline en une multitude de recettes. Ce n’est pas qu’un
simple bouillon avec des pâtes plates de riz, du bœuf ou du poulet et un peu de
ciboule, mais une recette de longue haleine qui consiste à faire mijoter des
os, et des ingrédients orientaux tels
que cannelle, anis et cardamome.
Aux yeux
des vietnamiens, rien n’est meilleur qu’un bol de pho pour commencer la journée
en hiver. Ce plat apporte une sensation toute particulière avec la chaleur
et le parfum du bouillon qui réchauffe de l’intérieur au sein de la saison des
moussons, et la douceur des pâtes et des lamelles de viande. Dans le passé, en
raison de la vie difficile, on mangeait du pho sans viande. Bien qu’il y ait eu
cette absence de viande, ces bols de pho sont restés gravés dans la mémoire de
tous ceux qui en mangeaient grâce à sa chaleur qui réchauffait leur cœur dans
les situations difficile. Ici deux versions de Pho ; le Pho Bo « City »
et le Pho Bo « Country ». Je ne me rappelle plus vraiment de leur
différence à part que l’un est a base de bœuf et l’autre de poulet. Tout deux
seront accompagné de piments frais, de menthe, de pousses de soja et de citron
vert amenés sur des assiettes. Chaque Pho a une saveur bien distincte et servi
de manière généreuse. Des goûts authentiques, des bols gourmands et
irréprochables.
Autre plat
plutôt chinois avec un bœuf au poivre du Sichouan. Le tout est étonnement
compact et l’on se demande s’il y n’a pas un peu de riz pour agglomérer le
tout. Le goût est parfait, le poivre pas trop prenant ce qui peut-être le cas.
Le canard
frit est plutôt surprenant car charnu et tendre, ce qui est très rarement le cas
en Chine. Légèrement laqué, accompagné d’une sauce soja et miel, probablement
un magret pour être aussi moelleux que cela.
Quelques
raviolis avec tout d’abord des Guotie de bœuf. Ce sont donc des raviolis
chinois grillés du nord de la Chine (Pékin), préparés avec une pâte faite de
farine et d’eau et peuvent avoir différentes formes (demi-lune, bourse). Ils
sont en général farcis de porc et de chou ou ciboulette chinoise. La pâte pour
le Guotie est faite avec de l'eau bouillante et est déjà mi-cuite avant la
cuisson. Les raviolis classiques sont complètement fermés, tandis que les Guotie
sont ouverts sur les 2 extrémités. Cette pâte est faite sur place et fabriquée
avec de la farine bio. La farce est gouteuse et fraiche, ce qui à nouveau n’est
pas toujours le cas. On a vraiment l’impression de manger des produits réalisés
au dernier moment.
Comme le
lieu est spécialisé en bières artisanales, nous prendrons la recommendation du
jour qui est une « Guineu » Old Christmas Ale. Un nom de bière qui
signifie « renard » en catalan, bière ambrée sombre, un peu douce,
des arômes de fruits secs, de malte, de caramel et épices.
Expérience
plus que concluante que celle-ci avec une adresse qui se donne la peine de
proposer un joli assortiment de plats asiatiques authentiques et frais. Pas de
concessions au niveau des saveurs, c’est une cuisine de rue efficace, gourmande
et servie dans un cadre absolument idéal.
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