Mon
expérience dans l’établissement voisin « Mediamanga » s’était avérée
des plus concluantes et pour cette raison, un dîner chez « Mont Bar »
s’avéra être indispensable. Je dis cela car il s’agit en réalité des mêmes
propriétaires. Les deux établissements semblent se partager la cuisine,
« Mont Bar » étant le premier créé, un gastrobar vraiment cosy au
coin de la carrer de la Diputacio. Quelques tables à l’extérieur, un accueil
agréable et pas de chance, ma réservation n’a pas été enregistrée. Que cela ne
tienne, l’aimable personne qui me reçoit nous offre une coupe de cava pour nous
faire patienter. Une dizaine de minutes à l’extérieur et nous voilà convié à
s’installer à l’intérieur.
Ni un réel restaurant,
ni complètement un bar, quelque chose un peu entre les deux avec un côté presque
comme dans un appartement ou même une épicerie où l’on pourrait acheter du vin.
Les murs étant garnis d’étagères pleines de bouteilles. Une autre particularité
étant que le nombre de tables est limité à six ; une grande pour les
groupes, quelques chaises hautes le long du comptoir et quelques petites tables
de l’autre côté ou se trouve un joli cellier climatisé contre le mur avec une
paroi vitrée. Un lieu plein de charme avec un côté informel.
Ici, des
tapas ainsi que de petites assiettes plutôt sophistiquées et sans clichés. Une
carte avec une série de mets autour des produits et ingrédients de saison avec
quelques fois quelques ingrédients asiatiques. Une cuisine qui navigue entre
Catalogne, France et Asie ou Amérique latine. De plus, une très riche carte de vins avec
plus de 250 bouteilles. Et nous voici offerts quelques olives lors de la
lecture de cette carte.
Démarrage
avec des huitres françaises à l’achiote et pomme verte. Huitres de qualité avec
une réduction de cette épice de couleur rouge souvent transformée en pâte au
Mexique et que l’on trouve autour du crustacé avec un agréable concassé de
pommes pour la touche acidulée et un peu de zestes de citron vert.
Autre snack
avec un macaron à la betterave, horchata et truffe. Jolie pièce qui ressemble à
une mignardise avec une subtile farce à base d’une crème un peu douce réalisée avec
ce lait végétal sucré et enrichi par la saveur de la truffe. C’est bien pensé, entre local et créatif.
Troisième
snack avec un tartare de wagyu au chipotle. Un petit toast croustillant avec
une cuillère de cet excellente viande et quelques touches de cette sauce
pimentée sur le dessus. Jusqu’à présent beaucoup de finesse dans les saveurs et
de précision dans les préparations.
Bel exploit
visuel avec cette « Coca de vidre » au foie. Normalement une fine galette
de pain mais qui ici s’est vraiment transformé en « verre » avec du
sucre cristallisé avec des pignons. Deux fines lamelles au milieu desquelles se
trouve du foie gras que l’on croque à nouveau comme une mignardise. C’est
technique mais sans plus.
Beaucoup
plus séduit par le nigiri de Saint-Jacques à l’anguille. Une sorte de sushi
avec donc le riz recouvert d’une fine lamelle de Saint-Jacques et sur le dessus
l’anguille fumée. En accompagnement une sauce au sésame noir.
Ensuite des
spaghettis de betterave, sardines et raifort. Assiette aux saveurs presqu’un
peu nordiques ; les trois ingrédients sont souvent associés dans le nord
de l’Europe. On trouvera également quelques câpres.
Le plat le
plus gourmand sera le cannelloni de poulet avec une crème de foie gras et
champignons de saison. C’est juste parfait, la pâte est fine, la farce est
gouteuse, la sauce bien équilibrée avec le foie gras et les chanterelles de
qualité.
Passage aux
desserts avec le toast au sherry doux, abricot croustillant. Le terme toast n’est
peut-être pas le plus approprié et il me semble que cela ressemble plus à un « torrijas
catalan », sorte de pain perdu imbibé de ce vin andalou et accompagné d’une
sphère de chocolat blanc que l’on casse et dans laquelle se trouve une sauce à
l’abricot. Un joli dessert très bien réalisé.
Quelque
chose d’encore plus travaillé appelé, chocolat, sésame noir, yuzu et gingembre.
Une composition chocolatée de plusieurs textures, avec un gâteau au chocolat,
une ganache, une mousse au sésame de couleur grise et une crème glacée
chocolatée.
Avec ce
repas un remarquable Montsant de Vinyes Domènech, un Teixar Garnatxa Vella 2014.
L'un des rares vins catalans
avec la classification « Vin protégé Finca », élevé de manière écologique et
biodynamique, avec des souches de plus de 70 ans de Grenache poilue, une variété
indigène presque éteinte. Un vignoble en terrasses, un vin qui a séjourné 14
mois en fût de chêne avec beaucoup de complexité et d’élégance.
Ce n’est pas le
traditionnel bar à tapas que vous trouverez ici mais des petits plats souvent très
techniques et sophistiqués qui lorgnent vers le gastronomique. J’ai bien
apprécié ce côté assez informel, ce cadre très chaleureux, le service
irréprochable et cette ambiance très conviviale.
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