mardi 14 janvier 2014

La Table de Tee, Bangkok



Toujours à l’affut de belles et originales tables à Bangkok, je me suis laissé tenter par celle de Tee qui semblait sortir des sentiers battus. Certes probablement pas au niveau d’un Sra Bua by Kiin Kiin mais également un chef qui souhaite en quelques sortes moderniser ou plutôt transformer la cuisine Thaïlandaise en y apportant une touche Française. A vrais dire je ne savais pas à quoi trop m’attendre et me suis dit que cela pouvait être fantastique ou l’opposé…complètement surfait et inintéressant.

Etant un peu « bloqué » par les accès en ce moment à Bangkok, je me suis dit pourquoi pas. Peut-être pas un premier choix mais la réputation me semblait être plutôt positive. C’est donc non loin de Silom et Sathon que je me suis rendu dans la petite rue Sala  Daeng ou se trouvent plusieurs restaurants. 


Un enseigne dans les couleurs roses vous indiquera la « Table de Tee ».  C’est dans une rue perpendiculaire et pas forcément engageante que se trouve cet établissement. 


Une fois à l’intérieur vous serez plutôt étonné par ce décor plutôt moderne avec ces grandes photos de Bangkok et ces lumières assez douces. Une petite salle d’approximativement une vingtaine de couverts qui se remplira rapidement et toutes tables réservées.




Tee est donc le nom de ce jeune chef qui passa quelques temps entre autre à Londres et qui revint à Bangkok pour proposer une cuisine probablement plus occidentale mais avec des produits et des saveurs locales. 

Un seul menu est proposé en cinq plats à 1150 BHT (plus 10% services) avec les deux plats centraux au choix. En lisant ce menu, je m’aperçois qu’il y aura toujours une référence thaïlandaise dans chacun des plats.

Pour commencer un Saint-Pierre et citronnelle. Arrive une belle assiette sur laquelle se trouve tout d’abord un ravioli de ce poisson avec une pâte plutôt fine, un morceau de Saint-Pierre frit, des légumes croquants et des poireaux croustillants. Quelques feuilles de salade pour donner un côté coloré et surtout un délicieux  velouté avec le Saint-Pierre,  de la citronnelle et des herbes. On alterne les deux plats et l’association est vraiment réussie. Je suis assez épaté par ce velouté qui serait plutôt classique mais à la saveur nette de la citronnelle. Tout de suite me vient à l’esprit la cuisine de Jean Bardet à l’époque, à tours lorsque ce dernier s’inspirait des saveurs thaïlandaises.



Seconde entrée avec  la cuisse de canard à l’aneth.  Le canard a été mariné dans l’aneth et poêlé, accompagné d’une crème à l’ail, d’une marmelade de tomates, de feuilles de salade, avec un fond de canard épicé. Un peu moins convaincu par l’assiette bien que le fond soit excellent. C’est trop classique et légèrement fade.


Très belle surprise par contre avec le thon au galanga sauvage. Une tranche de thon juste snackée, des crevettes rôties, herbes fraiches et jus de poisson au galanga. Le thon est cuit à la perfection avec un côté grillée et l’autre presque cru : la peau du poisson en tant que chips sur le dessus, des crevettes saisies à la seconde et surtout une magnifique sauce aux saveurs bien prononcées de la racine et parfaitement épicée.



Un plat principal avec le Porc Kurobota et ananas.  Il s’agit d’un porc noir japonais qui serait un peu le pendant du bœuf wagyu. Une tranche de filet poêlée, une croquette de pomme de terre, une tuile de porc croustillante, de la crème de pommes de terre, jus de porc à l’ananas et curry. Une belle assiette mais les pommes de terre ne m’emballent pas plus que cela. A nouveau les sauces sont parfaites.


Comme dessert une mousse au chocolat noir, biscuit amandes croustillantes et noix de coco, glace macadamia qui est un bon dessert mais pas avec grand-chose de thaïlandais à part la noix de coco et peut-être les noix.


En fin une gelée de fruits tropicale et un plaisant macaron à la cacahouète.


Alors que dire… Tout d’abord la clientèle est exclusivement française ou en tout cas de langue francophone. C’est une cuisine appliquée, bien maitrisée qui selon moi s’adresse à deux catégories de personnes. La première étant les touristes dont la vue d’une seule épice ou piment leur donnent déjà des sueurs froides. La seconde les expatriés qui en auront marre de la cuisine thaï après quelques mois. C’est bien cuisiné ; le chef se donne beaucoup de peine et avec succès mais probablement pas la table de ceux qui recherchent en quelques jours le dépaysement et  souhaitent découvrir une vraie cuisine thaïlandaise.

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