Dans aucun
guide, sur quasiment pas de sites web, juste le bouche à oreille, fréquenté exclusivement
pas des habitués locaux, un secret bien caché, voilà comment l’on peut résumer
ce qu’est « Agullers » simplement appelé du nom de la
rue. Une première tentative à Pâques avec une réservation confirmée mais un
lieu clos… Puis ce jour, sans réservation aux alentours des 14 :00 où le
lieu n’est pas encore plein, ce qui sera le cas une heure plus tard. Pourtant « Agullers »
se trouve dans le bas du quartier gothique et pourrait être envahi par les
touristes, eh bien non. Une ouverture que pour le déjeune et jusque 16 :00
et voilà. Petite arcade, une entrée par le bar et à gauche la salle à manger
avec places assises.
Bar plutôt
simple et conventionnel, pas franchement pittoresque et plutôt pratique qu’autre
chose. Assurément l’on ne vient pas ici pour la déco mais pour y trouver une
sincère cuisine catalane.
Dans la partie
gauche, cette salle de restaurant tout aussi conventionnelle ; tables et
chaises de bois sans charme particulier, murs roses, mobilier pour verres et
bouteilles.
Ici on ne
parle que Catalan ou éventuellement Castillan. Pas de carte, juste une feuille
de papier avec les plats du jour inscrits quelques instants auparavant à la
main. Donc soyez habitués à comprendre ce que sont les aliments dans ces
langues ou peut-être tomberez-vous sur cette jeune fille qui parle quelques
mots d’anglais. Pas de plats composés, juste l’énoncé de l’élément principal de
l’assiette.
Des artichauts
frits qui se présentent comme des chips. Simplement de petits artichauts
violets tranchés à la mandoline et plongés quelques secondes dans un bain de
friture. C’est croustillant, doré, parfumé, peut-être ici un poil trop gras.
Une
assiette plutôt particulière avec des champignons « rovellons ». Il s’agit
de « lactaires délicieux » que l'on trouve facilement dans les bois
de pins, de sapins ou les épicéas. La chair est colorée, ferme et cassante et
verdit sur les zones de blessures. Cuisiné ici avec un peu d'huile d'olive, du
persil et de l'ail. Ils peuvent parfois dégager une légère amertume mais ce ne
fut pas le cas ici.
Une
assiette qui me plaira beaucoup et si simple. Des pommes de terre au « mojo
picon », sauce typiquement canarienne aux nombreuses variantes. Celle-ci
est rouge, à base de poivron, de cumin, de vinaigre, huile et ail. On mange
simplement la pomme de terre avec la sauce.
Probablement
le plat le plus sophistiqué et une vraie merveille, qui pourrait se retrouver
sur une grande table. Le cannelloni à la brandade de morue, oignons confits et compote
de figues. La pâte maison est fine, la farce moelleuse et légère, les oignons
et figues amènent une touche finement douce. Sur le dessus quelques lamelles de
fromage.
Dans les
poissons, un morceau de thon grillé de première fraicheur et quelques tomates.
Des
desserts plutôt inattendus comme la « Cuajada » qui est un produit laitier à base de lait
caillé sous l'action d'une levure extraite de l'estomac d'un animal en
lactation ou d'une substance acide telle que le jus de citron ou le vinaigre.
Et une
autre étonnante préparation à base de lait, une espuma de yoghourt. Deux
desserts inhabituels et fameux pour terminer ce repas.
Un vin
blanc de la maison appelé Ca N’Estruc en 2016 sans particularité.
Une belle adresse
confidentielle avec une dame en cuisine qui vient discuter avec les habitués, une
cuisine journalière simple et délicieuse qu’avec des produits frais. Des mets
classiques et parfaitement réalisés avec des prix plus que raisonnables.
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