mercredi 13 mai 2015

Le Bistro du Rhône, Annecy



Retour à l’un de mes bistrots préférés de la jolie cité d’Annecy. Je ne sais pas pourquoi mais je devrais penser à y venir un peu plus souvent car cet endroit est vraiment fantastique dans sa catégorie. Certes pas au milieu du vieil Annecy touristique et encore moins dans coin qui est très engageant et  rien ne laisse penser que cette table est vraiment unique.

Sur un tout petit square coincé entre un débit à kebabs et un cabinet de recrutement, voici « le Bistro du Rhône » où le tout Annecy gourmand vient se restaurer. Une fois le pas de porte franchis vous serez surpris par la joliesse de cette salle à manger et surtout l’accueil exemplaire de Sophie Cavoret. Exemplaire car c’est avec un grand sourire que vous serez placé à l’une des tables et c’est plutôt devenu rare de nos jours…


Une salle très contemporaine,  des murs couleur caramel, qui semblent avoir été récemment égayés par de nouveaux tableaux plus lumineux et colorés. Un ensemble de tables en bois contemporaines type bouleau qui sont simplement apprêtées avec de la vaisselle et verres; au fond la cuisine et le bar.




Ce qui vous frappera également c’est aussi que Sophie tout au long de ce repas sera d’une extrême amabilité, gentillesse et efficacité pour une salle pleine d’environ une quarantaine de couverts et également de bon conseil.

Soit l’on peut manger à la carte soit au menu (qui d’ailleurs se trouve sur leur site). Le chef Patrice Cavoret et son équipe vous proposent donc un menu du marché à 24.70 euros en trois plats composé en fonction des produits de saison et un second appelé menu-carte du bistro à 39 euros avec également trois plats mais au choix. Quatre entrées, quatre mets principaux et quatre desserts.

Le type de cuisine pourrait être qualifié de « bistronomique », avec évidement des produits de saison, des dressages étudiés, des inspirations culinaires parfois méditerranéennes et parfois simplement régionales mais toujours avec la petite touche qui veut montrer que l’on souhaite amener un peu de créativité aux assiettes. 

Après avoir été offert du pain grillé avec un peu de rillettes de porc et ensuite une petite crème d’asperges bien goûteuse sur un mélange de Philadelphia aux herbes nous avons reçu nos entrées.



La première intitulée la raie ; l’aile en terrine pressée aux poireaux sauce hollandaise et petite salade. Quel bonheur de trouver ce poisson dans un établissement car tout d’abord c’est une délicatesse et deuxièmement il est toujours un peu apprêté de la même manière, à savoir aux beurre et câpres. Ici on chamboule la donne avec une terrine de poisson très délicate avec des strates de poisson et de jeunes poireaux. Sur le côté quelques vertes et tendres asperges et la sauce hollandaise déposée sur l’ardoise. Une entrée fine et légère, printanière.


J’ai  choisi le crabe ; la chair sauce pil-pil dressée en cannelloni et accompagné d’un condiment pomme verte et gingembre. Sur une assiette noire le cannelloni froid se retrouve farci de la chaire du crabe à laquelle a été intégrée cette célèbre sauce. La sauce pil-pil que l'on accompagne généralement avec crevettes ou morue à l'origine semble être espagnole (plus précisément du pays Basque), préparée avec de l'huile d'olive, de l'ail et du piment. C’est original et gourmand et de plus enrichi d’une touche fraiche, acide, sucrée, croquante et avec une subtile influence asiatique par l’utilisation parcimonieuse du gingembre.



En met principal l’agneau ; la selle désossée farcie à la tapenade purée d’aubergines et jus au romarin. Le genre de plat que l’adore manger dans le sud mais tout de même ici revisité, presque proche de ce que l’on pourrait parfois trouver par exemple en Turquie. La crème d’aubergine est fine, l’agneau a une cuisson parfaite avec un agréable goût d’olive, une asperge pour le côté végétal et le jus certes classique est parfait. 


Pour moi la volaille ; suprême fermier rôti, mousseline de pois gourmands, chips de parmesan et jus de viande perlé à l’huile d’olive. On appréciera la qualité de ce suprême rôti à la perfection car la peau est croustillante et la viande encore moelleuse. La mousseline est vraiment surprenante car « il fallait avoir l’idée » et de plus s’avère être délicieuse, balancée par le goût plus prononcé de cette tuile de fromage amenant une touche croustillante au tout.   

            
Deux très jolis desserts classiques mais qui ne sont pas toujours aussi réussis qu’ici avec un excellent sablé fraise, framboise, pistache. A noter que la pistache se présente sous forme de taches de crème comme d’ailleurs le coulis rouge additionnel.



Et  un baba « bouchon » au rhum et chantilly. Appelé de cette manière en raison de sa forme, il sera accompagné d’une petite carafe qui contiendra du rhum que l’on versera selon ses envies. A nouveau un dessert classique et irréprochable.



La carte des vins est vraiment très intéressante, privilégie les vins de propriétaires principalement de la vallée du Rhône, Languedoc-Roussillon et autres vignobles du sud. Un choix précis avec de très bons propriétaires qui illustre parfaitement la volonté de se distinguer des établissements où l’on laisse les fournisseurs faire l’assortiment… Nous sélectionnerons un Les Creisses en 2013 de Philippe Chesnelong. La renommée du Domaine des Creisses n'est plus à faire et je prends souvent ce vin lorsque je le trouve sur les cartes. Présent sur les grandes tables gastronomiques de France, c’est un vin qui s'exprime avec du fruit, de la longueur et une superbe finesse.


Voici une sensationnelle adresse que celle de Sophie et Patrice Cavoret, à l’écart de l’effervescence de la vieille ville d’Annecy où l’on est toujours magnifiquement accueilli avec une cuisine pleine de justesse, de saveur, gourmande et tout ceci dans une ambiance très agréable.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire