J’avais
gardé le meilleur pour la fin… Dans la série des cafés historiques, « Al
Bicerin » est sans aucun doute un « must » peut-être pas pour le
décor mais pour boire un « Bicerin » ! Certes la plupart des
anciens cafés proposent tous cette boisson mais l’original a été créé ici. Une
boisson turinoise qui est un mélange de café expresso, de chocolat noir chaud,
de lait et de crème fleurette servi dans un petit verre appelé
« Bicerin »… Trois étages distincts.
La recette
fut donc mise au point en 1763 dans ce café-pâtisserie-confiserie et
originellement serait une adaptation d’une autre boisson appelée
« Bavareisa » où les mêmes ingrédients étaient mélangés au lieu
d’être superposés.
A noter que
la vraie recette semble être un secret et il se peut qu’il y ait également de
la gousse de vanille et du sucre cassonade…
Le « Bicerin »
(prononcez "bitchérinn ", signifiant "petit verre" en
piémontais) est une boisson baroque parfaitement assortie à l’architecture
turinoise.
Depuis l’an
1800, cette boisson se dégustait pour le petit déjeuner dans les cafés
historiques de la ville et il était particulièrement apprécié par la
bourgeoisie. Alexandre Dumas, Ernest Hemingway et tant d'autres en furent
passionnés.
Cette
boisson également joua un rôle fondamental dans l'histoire des coutumes de
l'époque en consentant aux dames "per bene" qui ne pouvaient
absolument pas mettre les pieds dans un café, de faire un écart à la règle. Les
cafés se transformèrent en salon mondain pour des conversations entre dames,
perdant la caractéristique des lieux exclusivement réservés aux hommes pour y
parler de politique.
Au 18ème,
de nouveaux types de biscuits apparurent plus adaptés pour définir l'époque et
les coutumes gastronomiques du « Bicerin ». A côté des « torcetti »
du le Val d'Aoste et le Piémont, d’anciens biscuits qui se gardent longtemps, légers
et croustillants caractérisés par une pâte à pain et... du beurre, enrobée
de sucre, les « savoiardi » biscuit à la cuillère, le « garibaldi »
petits biscuits aux fruits secs avec
leur coté fondant/croustillant et la légère caramélisation. Biscuits qui
pourront donc accompagner le fameux breuvage.
C’est donc sur la place della Consolata que vous trouverez le célèbre
établissement avec au choix la terrasse ou l’intérieur. A côté l’épicerie-confiserie
ou vous pourrez également acheter les « gianduiotto » qui est un chocolat produit
avec du gianduja et aussi une liqueur aux saveurs de ce chocolat.
Vous ne
serez probablement pas seul car évidement tout le monde veut goûter ce nectar mais
malgré que de nombreux touristes fassent la file vous observerez que les locaux
n’ont pas du tout fuit le lieu et que les dames à l’intérieure sont d’une
extrême courtoisie.
Un tout
petit salon boisé où l’on espère qu’une table se libère, ce qui est souvent le
cas puisque la plupart de clients ne font que passer pour boire un « Bicerin ».
Petites
tables de marbre, banquettes et chaises de bois ; au fond le comptoir où l’on
passe commande et la cuisine juste derrière ou le breuvage secret…est concocté.
Pâtisseries
et biscuits se trouvant à droite de ce comptoir dans un ancien meuble vitré.
Eh bien la
réputation n’est pas surfaite car cette boisson est vraiment délicieuse, à
mi-chemin entre un chocolat chaud gourmand et un café bien fort. Un autre lieu incontournable de la ville pour
quelques instants de douceur…
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