Italie, évidement
pays du café mais Turin fait figure un peu d’ « outsider » dans le sens où l’on y trouvera
un certain nombre de cafés historiques devenus des lieux de mémoire. Non
seulement ce sont des centres gourmands et culturels, mais aussi de par leur
situation, leur architecture et leur décoration intérieure, ils font
aujourd’hui partie du patrimoine de la ville.
Souvent
avec un merveilleux goût rétro et des décorations chargées d’histoire, ces cafés turinois dont la tradition est plus que
bicentenaire n’ont peut-être d’équivalents que seuls les cafés de Vienne en Autriche.
Parcourir Turin c’est aussi s’arrêter dans ces multiples cafés, peut-être
simplement pour quelques minutes au bar où l’on dégustera un mémorable expresso
ou autre boisson à base de café mais ce sont aussi des lieux pour une petite
faim autour d’un « bicerin » (café chocolat crème de lait comme le
buvait Cavour que je décrirai dans un autre billet) ou d’une pâtisserie, voir
un chocolat comme le « cuneese » au rhum, des marrons glacés, ou les « droneresi »
à la saveur meringuée chocolatée.
Au 19 ème
siècle, ce sont des espaces où l’on se rencontre, discute politique, parle de
littérature ou même conspire… Mais ce sont comme décrit précédemment des lieux
gourmands !
Le premier
visité sera le « Caffè Mulassano » qui sera selon mes goûts celui où
nous aurons bu le meilleur expresso. Situé en plein centre face au « Palazzo
reale », c’est peut-être le plus petit et le plus charmant de la ville. La majorité des gens n’y restent que quelques
minutes pour prendre ce café mais il est également possible de s’asseoir à l’une
des tables sur le côté.
Ouvert en
1907, un minuscule café style art nouveau, il s’inspire du style Liberty
anglais et son plafond en cuir de Madère est superbe. L’art nouveau
apparaît en Italie à la fin du 19ème siècle et le nom Liberty s’inspire du
magasin londonien. Il fut le point de
rencontre habituel des notables de la cour et des artistes du théâtre Regio
voisin et c’est ici qu’a été inventé, en 1925, le « tramezzino », petit
encas réalisé avec deux tranches de pain de mie triangulaires entre lesquels l’on
peut y trouver diverses chose comme du jambon, du fromage ou d’autres
ingrédients. Il peut être servi chaud ou froid ; c’est un peu l’ancêtre du
club sandwich. Mais ici ils seront plutôt sophistiqués avec par exemple à la
truffe et à l’anchois, au vitello tonnato, tomate et mozzarelle, la liste est
longue…. (Comptez 3.5 € le « tramezzino »).
Ici tout
est flamboyant ; les boiseries, les miroirs, les dorures et sa somptueuse
fontaine. Il y a toujours beaucoup de monde mais je vous conseille tout de même
de vous asseoir pour contempler ce lieu quelques instants. Un expresso puis on
se laisse tenter les petites viennoiseries et prenons un croissant au chocolat.
Une pâte croustillante et pas trop
beurrée mais surtout une délicieuse préparation chocolatée à base de
noisettes du Piémont qui sont indéniablement parmi les meilleures qui existent.
Un moment à
ne pas manquer lors de la visite du centre historique.
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