samedi 28 juin 2014

César et Rosalie, Nantes



« Grâce » à la grève des contrôleurs du ciel, nous voilà en tout cas pour une soirée de plus à Nantes. L’occasion pour continuer la visite de cette très belle ville et de découvrir un autre établissement après ces quelques jours de ripaille… C’est en parcourant deux magasines, l’un de décoration d’intérieur « Coté Est » et l’autre de cuisine  « Saveurs », que j’avais repéré une nouvelle table à Nantes. Comme on peut aisément se l’imaginer, une association entre probablement un joli décor et une cuisine de qualité. Pas qu’il faille faire aveuglément confiance à tout ce qui s’écrit mais un pressentiment que cela avait l’air d’être intéressant.

C’est dans un quartier plutôt central en dans lequel l’on trouve plusieurs théâtres que se trouve  « César et Rosalie ». Un nom probablement lié au film de Claude Sautet de 1972 avec Yves Montand, et Romy Schneider ;  non pas les propriétaires de l’établissement… qui d’ailleurs s’appellent Xavier et Sandrine. Je n’avais pas vraiment d’idée précise sur le type de table mais c’est confiant que j’avais réservé le matin même.


Dans une rue plutôt peu commerçante, nous voici arrivés devant une terrasse et une devanture fraichement repeinte dans les tons bleus. Déjà depuis l’extérieure le lieu plait avec ces chaises de bistrots extérieures avec des variations de bleus. Mais c’est en franchissant la porte que l’on a l’impression de se trouver dans un endroit vraiment surprenant. Une bibliothèque avec des livres de cuisine dont celui de René Rezdepi, des bouteilles de jus de fruits de chez Alain Milliat, des bouteilles de vin d’agriculture biologique. Rien que cela et je me dis qu’il y a quelque chose de très juste dans tout cela… 


Sur la gauche la cuisine avec les ustensiles apparents, la vaisselle en dessous du comptoir et comme message… « Cuisine du marché, produits de saison »… Le message est clair et c’est tant mieux ! A l’intérieur de cette cuisine, un seul homme… Xavier.


La salle de restaurant de forme carrée est vraiment très belle avec ce charme presque d’une autre époque, tout dans les tons gris mais avec des parties de murs apparents, des lumières industrielles, des tables de bois et une série de chaises disparates mais en regardant bien, elles sont toutes dans le même style avec soit des revêtements de tissu comme les cousins le long des murs, soit un revêtement type cuir noir. Sur le mur au-dessus d’une banquette de velours gris, une série de photos de différentes dimensions qui au départ semblent être anodines mais en regardant de plus près, l’on s’aperçoit qu’il s’agit de la famille de Sandrine la femme du chef. Petite fille ; au ski ; peut-être avec ses parents… 



Avec un fond de musique de guitare, l’ambiance est presqu’envoutante avec cette décoration recherchée, cette envie que tout se marie visuellement. Un endroit vraiment cosy et calme vers 20 :00 se remplira rapidement par la suite, qui pourrait presque faire penser à une table d’hôtes.
 



Sandrine la femme du chef toute souriante et avec beaucoup de douceur nous explique la formule. Un menu unique ce soir à 28 euros comme d’ailleurs le vendredi. A noter que l’établissement n’ouvre donc que deux soirs par semaine et est ouvert du mardi au samedi à midi avec une carte affichée sur le côté droit de la fenêtre de la cuisine. Entrée, plat principal et desserts concoctés par Xavier qui gardera bien de nous dire ce que l’on va nous servir puisqu’il s’agit d’un menu « surprise » ! Sur les murs également des ardoises avec les vins bois soigneusement sélectionnés.

L’entrée qui nous sera apportée sera une nage de moules, citron confit, mangue verte, courgette jaune,  basilique-citron. Une première cuillerée et c’est vraiment l’explosion en bouche. Des associations qui fonctionnent avec le côté légèrement citronné, la nage crémeuse, les mangues une pointe croquantes. C’est vraiment une très belle assiette gourmande.


Nous serons comblés avec le plat principal, un carré de porc ibérique Bellota à l’origan et au chorizo, compote de petits légumes du sud, aubergine grillée, sauce pimentée. Le plat qui « sent le soleil » parfaitement exécuté, avec une cuisson pointue, des saveurs nettes. Un plat d’été comme nous les aimons, sans oublier la qualité irréprochable de cette magnifique viande qui vient d’Espagne.


En dessert une semoule à la vanille bourbon, fraises, framboises, coulis de fruits rouges et financier aux framboises. Sandrine nous dit…. « un simple dessert… ». Eh bien non, ce n’est pas simple. La semoule est absolument parfaite dans sa cuisson avec la meilleure vanille qu’il soit, les fraises et framboises sont probablement les meilleures que j’aie mangées cette année. Parfumées à souhait, belles… Le financier est un modèle du genre. Un dessert essentiel.


Avec ce repas un excellent Tête pourpre du domaine Rouaud, côte du Roussillon Villages 2009, des Pyrénées Orientales qui s’harmonisa à merveille avec le plat principal aux senteurs méditerranéennes. Un vin issu de l’agriculture biologique avec un nez expressif.


Un repas vraiment exceptionnel orchestré par un délicieux couple passionné par un concept ou l’on allie convivialité, esthétique, produits choisis et de saison, plats bistronomiques et gourmands. Hautement recommandé !

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