dimanche 22 décembre 2024

Casa Güell, Barcelone

 

Si je pouvais créer une nouvelle catégorie de restaurant, j’appellerais cela « les restaurants de l’amour… ». Un peu étrange comme appellation mais pas tant que cela pour les justifications suivantes. Il y a certains restaurants où l’on sent que le chef met tous son amour dans la préparation de ses assiettes. Des plats où l’on sent de la passion, de la volonté à vouloir faire plaisir au client, de rendre le met absolument gourmand, de transformer quelques ingrédients en quelque chose de sublimé.


Puis il y a aussi l’attitude du chef, de son équipe en cuisine et en salle qui est là non pas pour être à la une des réseaux sociaux, ou encore que l’on parle de lui dans les revues spécialisées, mais plutôt là afin de rendre l’expérience d’un repas absolument magnifique. Un focus sur avant tout le client, sur son contentement, bref une forme d’amour…de la clientèle.


Ensuite, dans la salle, une ambiance tout aussi aimante de la clientèle qui s’abandonne dans les joies épicuriennes en mangeant mais pas simplement pour se nourrir mais pour se régaler, mais pour avoir une relation encore amoureuse avec la cuisine.


Eh bien rares sont ce type d’établissements à Barcelone et j’en connais trois… Granja Elena, Bar Iberia et ici chez Casa Güell. Seconde visite chez Jordi Lloberol qui a su rendre son établissement en peu de temps, l’un des incontournables établissements en ville. Ici on vient « manger », pas faire de la « dinette »… La clientèle est exclusivement locale et ne chipote pas devant la carte… Sur la plupart des tables, les plats défilent les uns après les autres, Jordi vient conseiller, c’est une vraie fête en salle et tout le monde fonctionne de la même manière.  Hedofoodia: Casa Güell, Barcelone


La cuisine de Jordi a première vue semble être plutôt classique, mais c’est une cuisine traditionnelle, du marché avec une signature. Par la je veux dire que chaque assiette semble être un peu connue mais après réflexion on se dit que l’on n’a jamais mangé ce plat de cette manière ! Sur la carte…cela peut-être du connu, mais en bouche c’est une tout autre expérience ! Il y a toujours la carte du restaurant qui est la même, mais aussi une carte du jour avec une dizaine de nouvelles assiettes à découvrir.



Le choix des ingrédients est primordial pour le chef car non seulement ils sont de saison, de qualité mais aussi parfois rares et quasiment jamais vus dans d’autres établissements ! Il faut se rappeler que le chef est originaire de Barcelone mais a longuement séjourné à Ibiza, donc familier avec d’autres produits.


On se rappellera qu’ici on peut retrouver quelques mets andalous comme par exemple la tortilla de camarones.  C’est l’une des recettes les plus populaires des côtes andalouses qui ne manque dans aucun bar de plage ou terrasse sur les plages de Cadix ou de Huelva et qui est la plus appréciée à la fois par les habitants de la région et les touristes. Les omelettes aux crevettes ont leur origine sur les côtes de Cadix entre le XVIe et le XVIIe siècle et sont le résultat du mélange entre la gastronomie andalouse et italienne. À cette époque, à Cadix, il y avait une importante population italienne de pêcheurs, en particulier de Génois. D’eux est née la « Farinata italienne », qui, avec les exquises crevettes du golfe de Cadix, a donné naissance à cette d’omelettes aux crevettes.


Et fabuleux...des crevettes cristal ou cristalline avec du zeste de citron vert. La crevette cristalline provient des côtes andalouses et a suscité ces dernières années un grand intérêt culinaire, non seulement dans les foyers, mais aussi dans les meilleures cuisines des restaurants. Ce qui a sûrement le plus attiré l’attention sur ce produit, c’est sa couleur caractéristique. D’un blanc nacré, presque transparent. Une teinte qui révèle la profondeur dans laquelle habite cette crevette. La crevette cristal ne dépasse pas huit centimètres de taille et sa saveur crue est assez sucrée. Bien que la crevette cristalline ou la crevette blanche, il est courant de la trouver frite, pour être mangée par poignée.


Des croquettes à l’iziadabal fumé et voile ibérique. Fromage typique de la région de Navarre et Pays Basque. 100% au lait cru de brebis autochtone. Intense, fumé, aromatique. Le voile de bacon ibérique est une fine tranche de poitrine de porc ibérique que l’on cuit à basse température pour obtenir une texture croustillante et transparente qui fond en bouche. Cet ingrédient est utilisé dans de nombreuses recettes de cuisine d’avant-garde et est particulièrement populaire dans la gastronomie espagnole. Cette croquette est probablement l’une des meilleures en ville.


Sur une table voisine…leur cannelloni à la volaille qui semble être extraordinaire ! A tester la prochaine fois !


Puis un pari…la Bomba de la Barceloneta. La bomba est une boule de pommes de terre bouillie farcie de viande hachée, panée et accompagnée d’aïoli et de sauce piquante. Cela semble simple, mais c’est l’un des tapas les plus appréciés de Barcelone. Elle a été inventée dans un bar historique de Barcelone. Il s’agit du restaurant La Cova Fumada, situé dans le quartier de la Barceloneta. Fondé en 19444, cet établissement a résisté à l’épreuve du temps et est devenu le lieu d’origine de cette célèbre tapa de la capitale catalane. Alors pour moi cela sera simplement la meilleure que j’aie mangé. Texture parfaite, pomme de terre où l’on sent encore des morceaux, réellement de la viande au centre, croustillante a l’extérieur et moelleuse au centre. Un aïoli vraiment excellent avec vraiment un gout d’ail et une sauce piquante absolument délicieuse et elle…vraiment piquante. Cela fait toute la différence !


Nous reprenons ces extraordinaires oeufs aux ris de veau et petites seiches. Comme déjà mentionné, un peu le concept des huevos estrellados ou huevos rotos qui sont l'un des nombreux plats espagnols à base d'œufs frits dans une grande quantité d'huile d'olive ou de toute autre huile, associé avec deux ingrédients parfaitement préparés et une sauce demi-glacé absolument délicieuse.


Encore un pari…une patte de cabri cuite à basse température. Un peu quelques appréhensions sur cette viande mais Jordi m’assure que c’est sublime, fondant et sans gout fort. La patte en réalité est le gigot. La viande de chevreau est l’une des plus demandées à cette période de l’année, et pourquoi pas, si c’est l’une des plus juteuses et des plus délicieuses qui puissent être servies à cette période et encore plus si c’est une bonne cuisse de chevreau rôtie. La cuisse de chèvre, ainsi que l’épaule, sont les morceaux de cet animal que les chefs demandent le plus pour préparer des plats traditionnels. Parmi les caractéristiques qui distinguent cette coupe de viande, il y a sa saveur et la maigreur de sa viande. L’un des avantages est qu’il s’agit d’un simple morceau pour la cuisson, car une pincée de sel, de poivre et de romarin suffisent à donner une bonne saveur à ce morceau. Eh bien ce fût absolument délicieux accompagné d’un parmentier de pommes de terre.



Un joli dessert avec une tarte au fromage et glace aux oranges confites.

Comme vin rouge, un Pesquera 2021 Crianza Ribera del Duero. Au nez, il déploie des arômes de cerises et de prunes à maturité, entrelacés de touches de cacao raffiné et d'une douce caresse de bois.

Une seconde visite qui conforte le fait que cette table est l’une des plus belles découvertes de 2024 où venir manger est une fête car on y trouve une cuisine certes de marché classique mais complètement revue et un peu corrigée avec des plats d’une incroyable gourmandise. Un repère pour les épicuriens.



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