lundi 30 décembre 2024

Ca l'Isidre, Barcelone

 

Il y a des restaurants comme cela…avec une superbe réputation, devant lesquels je suis passé des dizaines de fois en me disant que j’y irais assurément…Mais le temps passe et cela ne se fait pas…Mais voila qu’un jour un ami proche me dit d’absolument y aller, alors voilà…je réserve dans cet emblématique établissement..


Ca l’Isidre n’est pas une découverte mais une adresse légendaire de Barcelone qui n’a aucun besoin de se faire connaitre car c’est une adresse connue par la majorité des gourmets locaux, des habitués et même les experts internationaux. Ici ce sont parfois des stars, des personnes telles que des hommes d’affaires, mais aussi des familles et comme ce soir un groupe de jeunes. C’est une table qui est hautement respectée pour sa cuisine Catalane que je pourrais qualifier de légèrement revisitée.


Situé dans une rue calme du Raval et non loin de Paral.lel, ce n’est pas une adresse avec un très grande visibilité dans la rue. On connait l’adresse, on n’y vient non pas par hasard et bien entendu avec une réservation. Aller chez Ca l’Isidre se fait en connaissance de cause. Devanture assez anodine, on pousse une porte vitrée afin d’arriver dans l’intérieur que l’on ne voit pas justement de l’extérieur.


La salle de restaurant est tout ce que l’on peut attendre d’un établissement chic et classique. De belles tables avec des nappes blanches, des tableaux sur les murs, et un service exemplaire avec de très professionnels serveurs habillés avec des vestes blanches tombantes, un dressage de table, un charme un peu d’autrefois qui fait vraiment plaisir car un peu perdu dans les bonnes pratiques d’aujourd’hui. Service de grande qualité mais je tiens à préciser, pas du tout rigide ou ostentatoire.


La carte est très variée avec des plats Catalans qui peuvent être issus aussi bien d’une cuisine bourgeoise que d’une cuisine familiale. Il n’y a pas de distinction réellement faite et tout le monde trouvera e qu’il recherche. Si j’ai bien compris, en cuisine Núria Gironés fille de Isidré Gironés défend le travail qu’elle développe entre la cuisine salée, la cuisine sucrée, les vins et la salle à manger de Ca l’Isidre, du restaurant fondé par ses parents en 1970.


L’amour de la cuisine que sa grand-mère Àngela lui a transmis et l’admiration de son père pour la cuisine française l’ont amené à poursuivre sa formation en France et en Suisse où elle s’est rendue dans certaines des meilleures cuisines d’Europe à l’époque. Plus tard, elle suivra des cours de pâtisserie en France. A l’issue de cette étape, il rejoint Ca l’Isidre et cela explique pourquoi l’on peu aussi trouver une pâte ou des techniques se rapprochant aussi de la cuisine française.


Alors nous choisirons, des raviolis au foie gras de canard et boutifarre, à la truffe noire. Un plat qui tout d’un coup me plonge dans le passé, plutôt même en Italie avec ces raviolis dans un bouillon. Mais ici ce sont plutôt des demi-lunes avec une pâte peut-être légèrement trop épaisse, la farce est délicieuse, assez ferme, le bouillon vraiment délicieux et la truffe de Teruel est exceptionnelle.



Un poisson avec un turbot sauvage style Santurce aux petits légumes. Le style Santurce du Pays basque, c’est cuit dans l’huile d’olive avec de l’ail. Le turbot doit être gros comme ici, donc c’est une partie qui est servie. Il faut donc de l’’ail et normalement du paprika et  peut-être d’un peu de poivre de Cayenne et de vinaigre. Les morceaux de turbot sont dorés à feu très vif pour qu’ils brunissent ; Ils doivent être légèrement crus. A noter que j’ai demandé expressément au serveur de ne pas avoir une surcuisson! La sauce, c’est normalement de l’huile d’olive, des gousses d’ail émincées. Lorsque l’ail commence à dorer on y ajoute immédiatement du vinaigre pus l’on ajoute le paprika et le poivre de Cayenne lorsque cela se passe à Bilbao même. En tout cas ceci me semble très proche de cela car on voit le vinaigre. C’est servi avec d’excellents petits légumes encore croquants!


Puis une autre délicatesse avec la patte ou le gigot de petit cabris au four aux oignons de Figueras. La viande est fondante, le jus de sauce type demi-glacé exceptionnel avec un fin gout de romarin.

Pour terminer, un classique de la maison, les tripes de Ca l’Isidre au chorizo et pois chiches. Un plat de cuisine familiale parfaitement réussi.

Je sais que les desserts sont un point fort de la maison, mais l’absence ce soir de la magnifique torrija nous fera passer le côté sucré du repas.

Avec ce repas, un Finca L’Argata Joan D’Anguera 2021 vin rouge juteux et lactique, plein d'arômes de fruits et de fleurs. Il présente une couleur rouge cerise, d'intensité moyenne, complétée par un nez fruité (pêche, orange). En bouche, il est puissant et charnu, noble, avec une finale épicée, longue et agréable.

Un lieu de pèlerinage pour les amateurs de tables raffinées, de cuisine classique mais allégée, de qualité de produits, de service irréprochable, d’un certain luxe parfaitement naturel sans exagération. L’une des grandes tables emblématiques de la ville.

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