Cela
devient presque difficile de s’y retrouver dans le panorama culinaire de
Barcelone avec tous ces changements liés à la pandémie. Evidemment plein de
fermetures mais également d’ouvertures ! Celle-ci est plutôt restée un peu
inaperçue bien que les locaux connaissant le cuisinier, n’ont pas manqué de
venir visiter sa nouvelle adresse dès son ouverture. Pas beaucoup de présence
sur les réseaux sociaux et l’on peut imaginer que c’est surement volontaire.
Ever
Cubilla d’origine paraguayenne, c’était avant tout le chef des très réputés Espai
Kru et Rias de Galicia, dans une gamme de restaurants de luxe, plutôt autour
des produits marins. Puis également à une époque, le très bon Senorito qui
était spécialisé dans la cuisine andalouse. Il se lança donc avec Laura
Menedero sa compagne qui est la responsable de salle et du bar, dans une offre de
menus de midi à des prix défiants toute concurrence pendant l’époque de fermeture
le soir des établissements. Maintenant avec l’assouplissement, on peut bien
évidemment y venir diner et même si on le souhaite prolonger la soirée dans l’établissement
d’â côté Cinema Teca qui appartiendrait à Laura.
Ils ont
donc repris le local d’un autre restaurant sans trop faire de bruit et au vu de
la situation actuelle toujours assez compliquée, se concentrent personnellement
sur cette proposition de restauration principalement adressée a une clientèle
de locaux. De la cuisine plutôt bistrotière, souvent espagnole mais tout de
même avec un certain nombre de clins d’œil éclectiques souvent liés à ses
voyages entre autres en Amérique du Sud.
L’intérieur est d’une très grande simplicité sans charme particulier, l’objectif étant probablement plutôt axé essentiellement sur les assiettes. Une taverne comme beaucoup d’autres, sans style particulier avec une entrée par le bar et une salle au fond.
Une carte qui propose une large sélection de plats avec aussi bien des tapas conventionnels que des mets parfois sud-américains mais aussi des classiques espagnols. Par exemple pour commencer cette salade de crevettes un peu dans l’esprit d’une salade russe avec des pommes de terre et de la mayonnaise.
Puis une
découverte avec les Chicharrón spéciaux de Cádiz qui ne ressemblent pas aux
habituels morceau de poitrine frits. On peut penser qu’il s’agit de quelque
chose de lourd mais au contraire, il s’agit d’un morceau de pancetta doré dans
du beurre épicé, puis découpé en tranche, ce qui ne résonne pas exactement
comme étant de la finesse. Cependant, lorsque vous les testez pour la première
fois, vous vous rendez compte que vous êtes face à un produit magique, beaucoup
moins gras que prévu. C’est comme une version délicate et aromatique du bacon,
idéal pour prendre dans cru comme le jambon ou profiter du porcelet
authentique. Ils sont servis en tranches et peuvent être pris seuls comme apéritif.
Un trio d’excellentes huitres, une nature, une au ponzu et la dernière en sauce type ceviche.
Une très
bonne croquette bien moelleuse à l’encre de seiche qui serait une recette d’Angel
Leon.
Un superbe
tiradito de poisson blanc, qui se trouve être du bar. C’est un plat péruvien de
poisson cru, coupé en forme de sahimi et
ressemblant à du carpaccio,dans une sauce piquante froide et acide. Un
plat qui reflète l’influence des immigrants japonais sur la cuisine péruvienne, et bien qu’il partage
avec le ceviche la « cuisson » dans
le jus de citron diffère de celui-ci dans la façon dont le poisson est coupé et
l’absence d’oignon. Certaines des variétés les plus populaires combinent le jus
de citron avec une crème d'aji jaune (en restant jaune), de rocoto (en restant
rouge comme ici). Une pointe d’avocat sur le dessus.
Très belle surprise avec cet aérien gaspacho à la cerise, ricotta et basilic.
Très bon
tartare de filet de bœuf bien apprêté servit je dois l’admettre avec d’excellentes
frites.
On ne pourra pas manquer le cochon de lait de Ségovie. Le cochinillo asado, ou cochon de lait rôti, est l’un des plats les plus typiques de la cuisine de Castille, en Espagne, en particulier de la ville de Ségovie. Les chefs sont fiers de la tendreté de leurs cochons rôtis et prouvent à quel point la viande est délicate en coupant le cochon avec une assiette au lieu d’un couteau. La technique est la même que la rôtisserie de plusieurs types de viande dans tout autre pays. Servit également avec des frites et des piments padron.
Puis un
dessert toujours classique mais immanquable, une torrija de carmona trempée
dans le lait, garnie de sucre et de cannelle de la province de Séville. Accompagnée
d’une crème glacée.
Très bon Finca
Moncloa 2016, un vin rouge au fût élaboré avec les variétés cabernet
sauvignon, merlot, tintilla de rota, syrah et petit verdot en V.T
Cadix (Andalousie).
Pour résumer,
une taverne offrant de la qualité et de bons produits, à des prix très
abordables et en attente de récupérer bientôt le public le plus gastronomique
qui a toujours admiré l’excellent cuisinier qu’est Ever. La bonne nouvelle est
que normalement à partir du mois de septembre, si tout va bien…Ever ouvrira un
second établissement au premier étage de cet établissement mais avec tout d’abord
un nom différent qui devrait être Étnik, où il pourrait rendre hommage à la
cuisine de rue des marchés de différents pays du monde comme par exemple des
plats inspirés du marché des imeño de Surquillo à Lima pour commence, puis par
la suite d’autres marchés dans le monde comme le Mexique, le Japon, sans
oublier évidemment celui que nous apprécions, la Boqueria ! Une offre qui
oscillera entre 50 et 60 euros, car cela sera un menu de dégustation.
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