dimanche 25 juillet 2021

Claris 118, Barcelone

 

Cela devient presque difficile de s’y retrouver dans le panorama culinaire de Barcelone avec tous ces changements liés à la pandémie. Evidemment plein de fermetures mais également d’ouvertures ! Celle-ci est plutôt restée un peu inaperçue bien que les locaux connaissant le cuisinier, n’ont pas manqué de venir visiter sa nouvelle adresse dès son ouverture. Pas beaucoup de présence sur les réseaux sociaux et l’on peut imaginer que c’est surement volontaire.

Ever Cubilla d’origine paraguayenne, c’était avant tout le chef des très réputés Espai Kru et Rias de Galicia, dans une gamme de restaurants de luxe, plutôt autour des produits marins. Puis également à une époque, le très bon Senorito qui était spécialisé dans la cuisine andalouse. Il se lança donc avec Laura Menedero sa compagne qui est la responsable de salle et du bar, dans une offre de menus de midi à des prix défiants toute concurrence pendant l’époque de fermeture le soir des établissements. Maintenant avec l’assouplissement, on peut bien évidemment y venir diner et même si on le souhaite prolonger la soirée dans l’établissement d’â côté Cinema Teca qui appartiendrait à Laura.

Ils ont donc repris le local d’un autre restaurant sans trop faire de bruit et au vu de la situation actuelle toujours assez compliquée, se concentrent personnellement sur cette proposition de restauration principalement adressée a une clientèle de locaux. De la cuisine plutôt bistrotière, souvent espagnole mais tout de même avec un certain nombre de clins d’œil éclectiques souvent liés à ses voyages entre autres en Amérique du Sud.

L’intérieur est d’une très grande simplicité sans charme particulier, l’objectif étant probablement plutôt axé essentiellement sur les assiettes. Une taverne comme beaucoup d’autres, sans style particulier avec une entrée par le bar et une salle au fond.

Une carte qui propose une large sélection de plats avec aussi bien des tapas conventionnels que des mets parfois sud-américains mais aussi des classiques espagnols. Par exemple pour commencer cette salade de crevettes un peu dans l’esprit d’une salade russe avec des pommes de terre et de la mayonnaise.

Puis une découverte avec les Chicharrón spéciaux de Cádiz qui ne ressemblent pas aux habituels morceau de poitrine frits. On peut penser qu’il s’agit de quelque chose de lourd mais au contraire, il s’agit d’un morceau de pancetta doré dans du beurre épicé, puis découpé en tranche, ce qui ne résonne pas exactement comme étant de la finesse. Cependant, lorsque vous les testez pour la première fois, vous vous rendez compte que vous êtes face à un produit magique, beaucoup moins gras que prévu. C’est comme une version délicate et aromatique du bacon, idéal pour prendre dans cru comme le jambon ou profiter du porcelet authentique. Ils sont servis en tranches et peuvent être pris seuls comme apéritif.

Un trio d’excellentes huitres, une nature, une au ponzu et la dernière en sauce type ceviche.

Une très bonne croquette bien moelleuse à l’encre de seiche qui serait une recette d’Angel Leon.

Un superbe tiradito de poisson blanc, qui se trouve être du bar. C’est un plat péruvien de poisson cru, coupé en forme de sahimi et ressemblant à du carpaccio,dans une sauce piquante froide et acide. Un plat qui reflète l’influence des immigrants japonais sur la cuisine péruvienne, et bien qu’il partage avec le ceviche la « cuisson » dans le jus de citron diffère de celui-ci dans la façon dont le poisson est coupé et l’absence d’oignon. Certaines des variétés les plus populaires combinent le jus de citron avec une crème d'aji jaune (en restant jaune), de rocoto (en restant rouge comme ici). Une pointe d’avocat sur le dessus.

Très belle surprise avec cet aérien gaspacho à la cerise, ricotta et basilic.

Très bon tartare de filet de bœuf bien apprêté servit je dois l’admettre avec d’excellentes frites.

On ne pourra pas manquer le cochon de lait de Ségovie. Le cochinillo asado, ou cochon de lait rôti, est l’un des plats les plus typiques de la cuisine de Castille, en Espagne, en particulier de la ville de Ségovie. Les chefs sont fiers de la tendreté de leurs cochons rôtis et prouvent à quel point la viande est délicate en coupant le cochon avec une assiette au lieu d’un couteau. La technique est la même que la rôtisserie de plusieurs types de viande dans tout autre pays. Servit également avec des frites et des piments padron.



Puis un dessert toujours classique mais immanquable, une torrija de carmona trempée dans le lait, garnie de sucre et de cannelle de la province de Séville. Accompagnée d’une crème glacée.

Très bon Finca Moncloa 2016, un vin rouge au fût élaboré avec les variétés cabernet sauvignon, merlot, tintilla de rota, syrah et petit verdot en V.T Cadix (Andalousie).

Pour résumer, une taverne offrant de la qualité et de bons produits, à des prix très abordables et en attente de récupérer bientôt le public le plus gastronomique qui a toujours admiré l’excellent cuisinier qu’est Ever. La bonne nouvelle est que normalement à partir du mois de septembre, si tout va bien…Ever ouvrira un second établissement au premier étage de cet établissement mais avec tout d’abord un nom différent qui devrait être Étnik, où il pourrait rendre hommage à la cuisine de rue des marchés de différents pays du monde comme par exemple des plats inspirés du marché des imeño de Surquillo à Lima pour commence, puis par la suite d’autres marchés dans le monde comme le Mexique, le Japon, sans oublier évidemment celui que nous apprécions, la Boqueria ! Une offre qui oscillera entre 50 et 60 euros, car cela sera un menu de dégustation.

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