On peut
presque résumer la gastronomie savoyarde à un nombre limité de lieux comme
Megève, Chamonix et Annecy à peu de chose près. C’est d’ailleurs souvent dans
cette magnifique petite ville que je viens manger lorsque l’envie me vient de
manger à l’extérieure, pas forcément de manière gastronomique mais quelque
chose qui se positionnera entre le simple bistrot ou à alors un établissement
légèrement plus « chic ». Nombreuses sont les excellentes tables où
l’on en ressort satisfait avec un budget inférieur à une cinquantaine d’euros
vin compris.
Je n’étais
pas retourné à la « Courette du Faubourg » depuis 2012 mais en avait
gardé un très bon souvenir. Son emplacement est vraiment central et si l’on
n’en connait pas la réputation, il y a de forte chance que vous manquiez cet
établissement un peu noyé au milieu de tables touristiques plus que quelconques
pour ne pas dire autre chose… Soyez dans tous les cas sur que vous ayez réservé
votre table au préalable car l’établissement semble être toujours plein.
Tenu par un
couple qui je dois dire sont d’une très grande efficacité car le chef Gregory
est seul en cuisine et son épouse Marie assure également seule le service en
salle qui peut facilement compter une trentaine de couverts. Un service qui
aura été parfait sans jamais aucune attente.
La première
fois nous avions diné dans le petit patio à l’arrière mais cette fois-ci le
temps étant plus incertain nous nous sommes retrouvés dans la première salle
avec un mélange de murs de pierres et de murs blancs avec quelques décorations
végétales. Des tables simplement dressées, quelques lumières halogènes au
plafond et au fond la petite cuisine légèrement en contrebas où Gregory Bauquis
nous concocte ses assiettes avec des produits de saison.
A l’arrière
une seconde salle peut-être légèrement plus conviviale à mon goût car l’ensemble
des murs sont en pierres.
Une formule
avec plusieurs menus dont le « Sainte Claire » à moins de 32 euros
duquel l’on peut soustraire un plat si petite faim. Un choix parmi trois entrées,
trois plats principaux et une sélection de desserts. A première vue l’inspiration
de ce menu est très méditerranéenne avec des références souvent hispaniques.
Une fois la
commande passée, vous vous verrez offert d’ailleurs comme la première fois d’excellentes
moules bouchots à la tomate cuite dans une petite coupelle avec quelques herbes
fraiches ciselées au-dessus.
Pour l’un
en entrée, le thon et saumon mariné en
ceviche, roquette et mille-feuille de tomates, mozzarella di buffala. Le
poisson est juste mariné et non pas surcuit par le citron comme cela peut
arriver dans d’autres lieux, reconstitué comme un tartare et entouré de
verdure, d’une agréable sauce à base d’huile d’olive. Une assiette fraiche et
très plaisante. Mon seul reproche et qui restera valable pour l’ensemble de toute
les assiettes à venir, c’est l’inutile persil plat qui n’amène pas grand-chose et
qui rend le dressage un peu quelconque.
Pour moi les
copeaux de jambon pata negra, œuf poché sur pissaladière aux poivrons confits
et olives noires. A nouveau une belle assiette très fraiche avec des saveurs
méridionales justes. La fine tartelette en dessous apporte une touche très
gourmande à l’ensemble.
En met
principal, le filet de bœuf Simmental, piquillo farci de son écrasé de pommes
de terre au chorizo et mousse de chèvre. La viande est très tendre, la sauce
bien équilibrée avec sa touche de moutarde à l’ancienne. Ce fantastique petit
piment ou poivron espagnol est intelligemment farci avec des ingrédients eux
aussi d’origine espagnole. Un plat gourmand et réjouissant.
Pour moi le
secreto de cochon ibérique sur feuilleté à la ricotta, tomate et aubergines,
jus à la provençale. Une viande que l’on pourra classifier de plutôt à la mode
comme d’ailleurs la pluma mais qui est toujours un vrais régal. Généralement du
porc noir ; pièce assez grasse et très tendre qui se cuit soit à la
plancha ou poêlée 5 à 7 minutes selon l'épaisseur. Ou carrément plus
longuement, confite ou braisée, avec beaucoup de douceur pour respecter
l'extrême tendreté de cette viande juteuse : l'idéal est de l'appréhender comme
une pièce de bœuf persillée. La base à nouveau est en totale harmonie avec la
viande cuite à la perfection.
Comme
desserts, nous aurons un classique mais très plaisant fondant au chocolat avec
une compote d’abricots.
Et un très
bon baba au rhum accompagné d’une salade d’ananas et de crème fouettée.
Avec ce
repas, un Minervois du domaine de la Borie Blanche de Nicolas et Miren De Lorgeril.
Un vin en entrée de gamme de ce domaine
avec une robe grenat profond, un nez de pruneaux, cassis et griottes,
ponctué d’épices douces, une bouche ample et séduisante aux tanins ronds.
Un vrais bistrot où l’on trouve une cuisine de qualité réalisée avec de bons produits, des associations sans fautes et tout ceci servi avec le sourire. Toujours l’une des meilleures tables annéciennes dans sa catégorie.
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