Seconde
soirée à Bruges avec de la famille et un choix d’une table qui se devait être
de qualité mais sans être dans les hautes-sphères de la gastronomie. Après
quelques recherches plutôt longues, c’est une table au nom plutôt amusant de
« Sans Cravate » que mon attention s’est portée. Un établissement
étoilé qui me semblait à priori proposer une cuisine plutôt bistronomique et
assez sophistiquée. Une réservation plutôt tardive et une réponse la semaine
avant, l’établissement étant fermé pour des raisons de vacances estivales.
C’est donc
à l’est de Bruges que se trouves « Sans Cravate », une table avec une
étoile au guide Michelin qui a une très bonne réputation. Première erreur de ma
part, je me dirige vers la mauvaise adresse. En réalité, cette table propose
quelques chambres en face dont l’enseigne peut prêter à confusion « La
Suite Sans Cravate ». Après avoir réalisé qu’il s’agit de l’hôtel et non
du restaurant, en regardant juste en face vous trouverez la table dont le nom
n’est pas franchement apparent.
Une
devanture plutôt très moderne dans une maison dans le style classique le plus
pur.
L’intérieur
est vraiment très bien agencé. Un décor contemporain et une ambiance informelle
plutôt très plaisante. Une structure en même temps moderne et qui a la justesse
d’incorporer des éléments plus traditionnels comme un billot de boucher dans un
coin ou alors des structures boisées assez scandinaves. Des jeux de lumières
bien placés dont des bougies un peu partout pour avoir juste assez d’intimité.
Deux salles
juxtaposées avec sur la droite une partie de la cuisine qui sert pour le
dressage et les cuissons telles que celles sur le grill. Les couleurs des
parois peuvent osciller du vert au rouge en passant par le bleu mais c’est
vraiment extrêmement bien pensé, avec certains murs de briques qui ont été conservé afin de rappeler que nous
sommes dans une vieille maison.
Les tables
sont plutôt simplement dressées mais à nouveau beaucoup de goût afin de donner
l’illusion que nous sommes dans un lieu simple mais également très sophistiqué.
Le chef Henk
Van Oudenhove passe d’une salle à l’autre car la cuisine se trouve en réalité
au milieu des deux pièces avec plusieurs ouvertures.
Non loin de
ma table, l’élégant bouteiller qui s’intègre parfaitement au décor.
Une fois
attablé, un des serveurs nous amène une carafe d’eau avec un morceau de
charbon japonais qui est sensé purifier
l’eau… Je veux bien mais...et alors ?
Arrivent
les éléments de bases tels qu’un excellent pain maison, un beurre fumé,
quelques olives plutôt de types espagnoles et un saucisson assez gouteux.
Le samedi
soir, le menu unique peut se décliner en 6 ou 7 plats avec ou sans fromage, toujours est-il que nous avons
choisis celui à 89 euros. Un menu
surprise dont l’énoncé des plats ne sera pas proposé de manière imprimée en fin
de repas, ce qui est serait un strict minimum pour un tel établissement. Un peu comme le service qui sera décousu avec
une anecdote plutôt peu justifiable quant aux vins que je relaterai à la fin du
billet. Cela sera donc de mémoire que j’essaierai de me rappeler l’intitulé des
mets qui nous furent servis.
Quelques
diverses et amusantes bouchées pour commencer avec des cubes de pastèque sur
lesquels l’on retrouvera une préparation type tapenade d’olive noire mais
séchée et quelques feuilles de pistou.
Une boulette de viande épicée avec quelques cornichons plutôt doux.
Une vichyssoise
qui si je me rappelle bien n’était pas de pomme de terre ou alors associée avec
un autre légume et même relevée avec une épice spéciale.
Un
« matjes », qui est le célèbre hareng que l’on déguste plutôt aux Pays-Bas
accompagné ici de quelques petits légumes de saison frais et de pain de seigle.
Une belle sélection d’amuse-bouche avec
un thème qui est principalement celui des produits et recettes belges.
Première
entrée avec un rouget en écaille de courgette, sauce romesco, artichaut en deux
façons ; à la vapeur et en tempura.
Sur le dessus une bisque émulsionnée réalisées avec des crevettes. Une très
jolie présentation, un poisson parfaitement cuit qui est relevé par le goût
prononcé de cette bisque. On y associe la sauce romesco d’origine catalane qui
semble être plutôt très mode en ce moment, froide à base de tomates, amandes, ail et
d'autres ingrédients. Un poisson vraiment très bien cuisiné qui aussi est
enrichi d’un légume à la friture.
Nous poursuivrons
avec de délicieux calamars sautés purée de petits pois et jeunes pommes de
terre. A nouveaux une cuisson très précise, le calamar est très tendre, la
sauce d’une très belle fraicheur. C’est tout simplement parfait.
En met
principal, le pigeon en deux cuissons, carottes caramélisée et crème de courge.
La volaille est rosée comme il se doit, le fond réalisé avec les carcasses est
gouteux et l’accompagnement plus classique reste gourmand.
Plutôt très
impressionné par les desserts avec pour commencer une glace au lait de chèvre
et fromage de chèvre, sorbet avocat, crème citron, feuille de capucine, terre
réalisée avec du biscuit et des olives noires. Les associations sont parfaites,
un dessert pas trop sucré et tonique pour cette fin de repas.
Second
dessert fraises sur un sablé breton, rhubarbe. Toujours aussi gourmand et
visuellement attirant.
S’ensuivent
une série de très bonnes mignardises avec des sortes de galettes et crème citronnée.
Et ensuite des madeleines à la pistache, des biscuits aux amandes caramélisées
semblables à des tuiles et des truffes au chocolat.
Un très bon
repas avec un certain nombre de belles idées, des associations bien pensées,
des dressages plutôt esthétiques.
Quelques
problèmes avec le service. Tout d’abord la première bouteille de vin nous fut
servie après avoir déjà bien entamé le repas. Une carte de vin certes variée,
internationale mais avec des prix surélevés qui ne sont pas justifiés. Les
bouteilles de moins de 60 euros sont plutôt rares pour illustrer mon propos. D’ailleurs
trois fois de suite le sommelier est revenu en nous disant que les bouteilles
choisies n’étaient plus disponibles ! Situation totalement inacceptable
car soit en tant qu’établissement vous vous assurez de la tenue du stock et n’invoquez
pas comme la fait ce sommelier « qu’ils revenaient de vacances il y a une semaine…. ».
Argument irrecevable et assurément pas le problème du client… Deuxièmement vous
inscrivez au crayon que la bouteille est épuisée…ou encore vous enlevez la
fiche de cette référence (il s’agit ici non pas d’une carte traditionnelle mais
d’un système de cartes). Evidement ce sont les bouteilles « à un prix
raisonnable » qui ne sont plus disponibles….tout de même très étrange… Je complèterai que facturer un café à 8 euros frise tout de même presque l’arnaque…
Ce fut donc
un Crozes-Hermitage David Reynaud 2011 qui ne nous a pas franchement plu ;
un de ces vins biodynamiques qui somme toute laissait une impression d’acidité
en bouche.
Puis pour
essayer de rattraper le coup et toujours après des choix qui ne purent être
retenus, un vin espagnol Las Uvas de la Ira, El Real de San Vincente, Daniel
Gomez Jimenez-Landi, vraiment très plaisant.
Le lieu est
vraiment très agréable et informel comme précédemment indiqué, la cuisine vraiment
gourmande et ingénieuse, maintenant on peut reprocher le manque de sérieux dans
la tenue de la carte des vins, ses prix démesurés et un service branlant.
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