Cela
faisait quelques années que je n’étais pas monté sur le Salève, lieu réputé
pour entre autre la très jolie vue sur le bassin, le coucher de soleil derrière
le jura par beau temps sans oublier les parapentistes qui sont légions lorsque
le temps le permet. Passé Collonges-sous-Salève, prenez la direction « Le
Coin » et ensuite « La Croisette ». Une route bien pentue et
sinueuse qui vous amènera au sommet en moins de vingt minutes et une fois
arrivé au village vous prendrez la direction de la tour hertzienne pendant
quelques kilomètres.
Paysage
forestier, suivi d’un plateau avant d’arriver au très grand parking aux pieds
de cette tour qui est utilisée entre autre pour la TNT française. Immanquablement nous irons contempler la vue
sur le bassin lémanique et avec un peu de chance observer le coucher de soleil
si l’on est à la bonne heure…
A droite « l’observatoire »
qui selon ce que j’ai lu daterait de 1913 et dont l’histoire est plutôt assez
intéressante, liée à un certain « Assan Farid Dina » riche propriétaire
à une époque du château des Avenières, ingénieur et spécialiste en
hydroélectricité qui voulait installer un télescope géant sur le Salève dans
cet observatoire astronomique, mais
malheureusement l’atmosphère n’étaient pas propices à de telles observations,
ce télescope fut installé en 1928 dans la région de Forcalquier.
Il
semblerait que la construction de ce bâtiment fût à l’origine un laboratoire de
cinq mètres sur dix, complétait la tour circulaire abritant un miroir
parabolique et pendant la seconde guerre mondiale l'observatoire se trouvant
sur France et n'étant plus accessible par les astronomes fut partiellement
vandalisé ; en effet, "le bruit courut que l'installation avait été
financée par des Allemands dans un but d'espionnage à l'aide de signaux
lumineux". Après la guerre fût le
bâtiment loué et par la suite transformé
en restaurant en 1949.
Une
apparence extérieure « presqu’à l’américaine » avec son néon que l’on
pourrait trouver le long d’une route d’Arizona, une bâtisse d’apparence boisée
avec deux très belle terrasses qui doivent
être bien agréables lors de forte chaleurs.
Une fois à
l’intérieur vous serez assurément très surpris de l’ambiance et du décor qui y
règne… Un endroit plutôt unique qui pourrait ne pas avoir été réellement changé
depuis l’ouverture en 1949… Un décor d’un autre temps, boisé, intime,
rassurant, intemporel, presqu’un peu magique…
Ce lieu devrait
vous envouter car rien ne vous laisse penser que vous êtes en 2015 et dans « la
région Genevoise »… La structure de ce lieu est plutôt très surprenante
car vous y trouverez trois sections de taille respectable. La salle à manger,
le salon où l’on démarre sa soirée face au bar dans le « canapé de papy et
mamy… » et une autre salle type banquet. Malgré une très grande capacité
vous ne serez pas perdu dans une foule car le soir tout se fait sur
réservation.
Trois
sympathiques jeunes qui à tour de rôle passent de la cuisine en salle et inversement
mènent rondement cette affaire depuis environ deux ans en limitant le nombre de
convives en fonction de leur disponibilité ; à savoir parfois 20, 30, ou
40 couverts. Donc une réservation indispensable en tout cas le soir et si je me
rappelle bien du mercredi au samedi mais à confirmer en regardant leur site.
Ce soir l’accueil
et le service sera assuré par la pétillante Laura qui nous installera dans ce
salon absolument incroyablement décoré avec ces meubles et objets probablement
de brocante.
Une grande baie vitrée à travers de laquelle l’on pourra voir le
soleil descendre derrière le jura et derrière le bar décoré d’anciennes pendules
murales, Jean-Pierre avec son look de
marin qui prépare des cocktails pour une clientèle venue passer un moment assez
exceptionnel.
Une fois
dans un des sofas, Laura nous amènera les ardoises avec les suggestions du
jour. Ici les plats changent tous les jours en fonction des arrivages et
évidement des humeurs de l’équipe en cuisine. Généralement trois nouvelles
entrées, trois plats principaux et desserts mais aussi une série de classiques
qui sont décrit dans le menu au design d’un autre temps.
Le « hit »
ici c’est le burger qui est représenté en taille géante sur une ardoise à l’entrée
mais il ne faut surtout pas négliger ces suggestions du jour imaginées et
concoctées par nos chefs…
Mais en
attendant de passer à table nous choisirons le cocktail de la maison appelé 12/50
et qui est un mélange de limonade maison avec du gin. Une boisson bien dosée
dans laquelle nous retrouverons également une cerise confite.
Musique de
fond très agréable, jeu de lumière subtil entre soleil couchant, bougies et
éclairages atténués. Quelques fleurs ci et là, tout est intelligemment pensé.
Passage en
salle avec ses tables et son carrelage de bistrot. Dans un coin un autre comptoir
avec la carte sur une ardoise murale et la liste des vins de chez Duvernay inscrite
sur les poutres transversales !
Les
suggestions du jour sont vraiment alléchantes et originales car proposer un lard
confit, purée de cèleri et pickles n’est pas monnaie courante. Une cuisson lente a rendu cette viande bien
moelleuse et parfumée, accompagnée par le côté crémeux et terreux du cèleri
avec une touche acidulée due aux pommes qui ont probablement mariné dans du
vinaigre. Accompagné de pain croustillant, c’est une très sympathique entrée
pour les amateurs de charcuteries soignées.
Une
surprenante et délicieuse terrine de foie gras de canard maison et ses toasts
aux figues car ce n’est pas toujours simple de proposer une telle entrée si
celui-ci est mal cuisiné… Ce qui n’est pas le cas ici car il est encore un peu
moelleux, assaisonné à la perfection et servi avec un pain légèrement doux.
En plat
principal, un gigot d’agneau en fines tranches
et son jus au thym. Plat certes
simple mais la viande est tendre, cuite parfaitement, le jus concentré et
parfumé. Un accompagnement qui est composé de pommes de terre et légumes de
saison tels que carotte, navets, haricots verts et petits pois.
Pour moi le
magret de canard du sud-ouest sauce griotte. Ici aussi une cuisson
parfaite avec sauce aigre-douce bien
dosée. La viande elle aussi est tendre ce qui n’est pas toujours le cas pour le
magret. L’accompagnement est identique pour toutes les assiettes.
En
desserts, un moelleux aux pommes et amandes.
Et un sympathique
brownies avec sa sauce vanille comme dans un établissement américain…
Avec le
repas une bouteille de Vacqueyras 2014
du Domaine les Ondines peut-être un peu fermé et trop jeune.
Eh bien voilà
un endroit vraiment étonnant, rondement mené par une jeune équipe plein d’enthousiasme.
Un lieu vraiment exceptionnel dans le bassin lémanique ou l’on est un peu en
dehors du temps et où l’on passera un délicieux moment en appréciant une cuisine
bistrotière réalisée avec maitrise.
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