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samedi 29 août 2015

La Courette du Faubourg, Annecy



On peut presque résumer la gastronomie savoyarde à un nombre limité de lieux comme Megève, Chamonix et Annecy à peu de chose près. C’est d’ailleurs souvent dans cette magnifique petite ville que je viens manger lorsque l’envie me vient de manger à l’extérieure, pas forcément de manière gastronomique mais quelque chose qui se positionnera entre le simple bistrot ou à alors un établissement légèrement plus « chic ». Nombreuses sont les excellentes tables où l’on en ressort satisfait avec un budget inférieur à une cinquantaine d’euros vin compris.

Je n’étais pas retourné à la « Courette du Faubourg » depuis 2012 mais en avait gardé un très bon souvenir. Son emplacement est vraiment central et si l’on n’en connait pas la réputation, il y a de forte chance que vous manquiez cet établissement un peu noyé au milieu de tables touristiques plus que quelconques pour ne pas dire autre chose… Soyez dans tous les cas sur que vous ayez réservé votre table au préalable car l’établissement semble être toujours plein.


Tenu par un couple qui je dois dire sont d’une très grande efficacité car le chef Gregory est seul en cuisine et son épouse Marie assure également seule le service en salle qui peut facilement compter une trentaine de couverts. Un service qui aura été parfait sans jamais aucune attente.

La première fois nous avions diné dans le petit patio à l’arrière mais cette fois-ci le temps étant plus incertain nous nous sommes retrouvés dans la première salle avec un mélange de murs de pierres et de murs blancs avec quelques décorations végétales. Des tables simplement dressées, quelques lumières halogènes au plafond et au fond la petite cuisine légèrement en contrebas où Gregory Bauquis nous concocte ses assiettes avec des produits de saison.





A l’arrière une seconde salle peut-être légèrement plus conviviale à mon goût car l’ensemble des murs sont en pierres.
 

Une formule avec plusieurs menus dont le « Sainte Claire » à moins de 32 euros duquel l’on peut soustraire un plat si petite faim. Un choix parmi trois entrées, trois plats principaux et une sélection de desserts. A première vue l’inspiration de ce menu est très méditerranéenne avec des références souvent hispaniques.

Une fois la commande passée, vous vous verrez offert d’ailleurs comme la première fois d’excellentes moules bouchots à la tomate cuite dans une petite coupelle avec quelques herbes fraiches ciselées au-dessus.


Pour l’un en entrée, le thon  et saumon mariné en ceviche, roquette et mille-feuille de tomates, mozzarella di buffala. Le poisson est juste mariné et non pas surcuit par le citron comme cela peut arriver dans d’autres lieux, reconstitué comme un tartare et entouré de verdure, d’une agréable sauce à base d’huile d’olive. Une assiette fraiche et très plaisante. Mon seul reproche et qui restera valable pour l’ensemble de toute les assiettes à venir, c’est l’inutile persil plat qui n’amène pas grand-chose et qui rend le dressage un peu quelconque. 


Pour moi les copeaux de jambon pata negra, œuf poché sur pissaladière aux poivrons confits et olives noires. A nouveau une belle assiette très fraiche avec des saveurs méridionales justes. La fine tartelette en dessous apporte une touche très gourmande à l’ensemble.


En met principal, le filet de bœuf Simmental, piquillo farci de son écrasé de pommes de terre au chorizo et mousse de chèvre. La viande est très tendre, la sauce bien équilibrée avec sa touche de moutarde à l’ancienne. Ce fantastique petit piment ou poivron espagnol est intelligemment farci avec des ingrédients eux aussi d’origine espagnole. Un plat gourmand et réjouissant.


Pour moi le secreto de cochon ibérique sur feuilleté à la ricotta, tomate et aubergines, jus à la provençale. Une viande que l’on pourra classifier de plutôt à la mode comme d’ailleurs la pluma mais qui est toujours un vrais régal. Généralement du porc noir ; pièce assez grasse et très tendre qui se cuit soit à la plancha ou poêlée 5 à 7 minutes selon l'épaisseur. Ou carrément plus longuement, confite ou braisée, avec beaucoup de douceur pour respecter l'extrême tendreté de cette viande juteuse : l'idéal est de l'appréhender comme une pièce de bœuf persillée. La base à nouveau est en totale harmonie avec la viande cuite à la perfection.


Comme desserts, nous aurons un classique mais très plaisant fondant au chocolat avec une compote d’abricots.


Et un très bon baba au rhum accompagné d’une salade d’ananas et de crème fouettée.


Avec ce repas, un Minervois du domaine de la Borie Blanche de Nicolas et Miren De Lorgeril. Un vin en entrée de gamme de ce domaine  avec une robe grenat profond, un nez de pruneaux, cassis et griottes, ponctué d’épices douces, une bouche ample et séduisante aux tanins ronds.



Un vrais bistrot où l’on trouve une cuisine de qualité réalisée avec de bons produits, des associations sans fautes et tout ceci servi avec le sourire. Toujours l’une des meilleures tables annéciennes dans sa catégorie.

samedi 30 juin 2012

La Courette du Faubourg, Annecy


Ce qui est remarquable c’est qu’Annecy semble être une ville intarissable en tables et cela avec toutes les gammes de prix pensables, imaginables. Je ne fais pas allusion évidemment à la pléthore de restaurants à touristes se trouvant le long de la rivière ou il y a de forte chance de tomber sur quelque chose de médiocre, mais à ces petites perles cachées dans la ville et dieu sait si elles sont nombreuses !


C’est un peu à l’écart de la vielle-ville que se trouve cette Courette ; un établissement se trouvant dans une des rues piétonnes à 100 mètres de la place ou se trouve le fabuleux marché à la brocante qui est organisé tous les derniers samedi de chaque mois. On pénètre dans une première salle avec des murs de pierres apparentes et vielle poutres au plafond, avec une décoration plutôt de bon goûts, moderne.


Au fond sur la droite le chef, tout seul…semble être bien occupé dans sa cuisine visible. L’accueil de sa femme est des plus délicieux, une femme toute souriante, des plus arrangeante et qui aussi sera seule en salle pendant toute la soirée, ce qui est plutôt un exploit sachant que nous n’avons jamais eu l’impression d’attendre. J’insiste encore sur le coté accueillant de cette dame car cela devient plutôt rare et contribue au plaisir que nous pouvons avoir lors d’un repas.


Le chef Grégory Bauquis est loin d’être en novice dans la restauration. Des séjours chez Pic, aux Terrasses d’Uriage à Grenoble et même le Parc des Eaux-vives à Genève lui ont donné une belle expérience. C’est avec gentillesse qu’il me montre avec fierté sa petite cuisine, où tout d’abord je vois son piano Lacanche mais surtout ce four inox à plusieurs niveaux ou au milieu se trouve des braises incandescentes et sur le dessus un « sur-four » dans laquelle se passe des cuissons (ou même des fumaisons) avec l’odeur et la chaleur du bois du dessous. Je vous donne ces détails car son saumon fumé est préparé dans ce four, ses viandes y sont cuites également ainsi que d’autres mets. La cuisine au bois dans ces conditions est généralement quelque chose de fabuleux.



Après avoir traversé une autre salle arrière, vous voici dans cette fameuse courette, une sorte de tout petit patio ou il est préférable de manger par grandes chaleurs. Rien de grandiose car l’endroit n’a aucune vue mais reste agréable pour un repas « à la fraiche ».



La carte est très réduite ; un menu « sainte Claire » en 3 plats à 29,80 euros avec des alternatives, et 3 plats additionnels à la carte. A prime abord cela semble plutôt restreint mais finalement vous y sans aucun doute trouverez votre bonheur.

Tout démarre avec une charmante attention, un amuse-bouche : quelques moules bouchots à la tomate cuite à la braise. Le goût fumé du bois relève magnifiquement ce plat.


Nous avons donc choisi deux entrées différentes de ce menu : le canelloni de saumon fumé frais, tomates confites et olives noires sur pointes d’asperges vertes et le nougat de foie gras avec sa fine gelée de porto, chutney de poires et saladine aux herbes. Une première belle assiette avec un très bon saumon fumé farci au fromage, déposé sur une délicate tuile de parmesan, quelques asperges bien croquantes et un joli mesclun presque original car contenant du persil plat. C’est frais, visuellement joli et gourmand. Je dois dire que généralement je ne suis pas trop amateur de ces foies gras sur-travaillé mais je dois reconnaitre que cette tranche où l’on retrouve de la figue, des pistaches, des pignons et peut-être d’autres fruits sec m’a complètement bluffé. Le foie ne perd pas de sa saveur en étant masqué et sa cuisson était parfaite. Le chutney et gelée plutôt classiques, étaient parfaitement réalisés, c'est-à-dire pas trop sucrés ou acides.



Nous nous sommes décidés pour un des plats plutôt classique de la carte, la côte de bœuf cuite à la braise accompagnée de pommes de terre nouvelles rissolées et sa béarnaise. Une magnifique côte de bœuf du Simmental d’un kg cuite parfaitement, tendre et légèrement parfumée au bois. Quelques délicieuses rates sur les cotés, quelques feuilles de verdures et finalement deux sauces : la béarnaise et un jus de viande. C’est simple mais parfaitement exécuté, la qualité de la viande étant primordiale dans ce type de mets.




Nous avons été un peu moins emballés avec les deux desserts, la tarte Tatin et un macaron chocolat et sa glace pistache, probablement que ce ne sont pas des desserts trop de saison et le macaron un peu trop gommeux, mais rien de dramatique. Pour information le menu change à chaque saison.



Le tout accompagné d'un Gigondas Domaine Carobelle 2011 à la robe sombre et aux saveurs de fruits rouges.

Nous avons grandement apprécié cette envie de faire-plaisir par ce sympathique couple qui fait tout pour contenter sa clientèle. Il y a une réelle volonté de se surpasser et cet établissement mérite d’avoir du succès. D’ailleurs, c’est toujours plein. La cuisine est franche et goûteuse, l’endroit est charmant, une des « tables sympas » d’Annecy.