Voici le
type d’endroit que l’on se doit de visiter lorsque l’on vient à Bourg-en-Bresse
car déjà cette brasserie style 1900 est
classée pour son plafond dans l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
« Le
Français » ou aussi appelé « le café français » est un magnifique établissement d’une autre
époque car remonte au 19ème puisque la
date de sa création est 1897. Situé dans l’avenue Alsace Lorraine, vous ne
pourrez pas manquer les grandes fenêtres sous la devanture rouge où est inscrit
le nom de l’établissement.
Cette devanture est un auvent vitré que l'on peut généralement trouver au-dessus d'une fenêtre, d'un perron ou d'une entrée. L'une de ses fonctions est de protéger de la pluie. Appelé marquise, elle peut être faite avec une, deux ou trois pentes, et présente le plus souvent une forme rectangulaire comme ici. Si elle n'est pas vitrée, la marquise peut être en métal, en bois. Certaines marquises, comme celles que l'on trouve sur les quais de gare, sont très esthétiques parce que finement travaillées et ici nous sommes face à une marquise de style Art Déco datant de 1928, en fer forgé et qui accompagne une lustrerie intérieure de même style.
Une fois à
l’intérieur vous serez immédiatement impressionné par le côté majestueux et la
beauté du lieu. Une grande salle de restaurant rectangulaire totalement
recouverte par des boiseries et des stucs vernis dans les tons écrus et un peu
partout de grands miroirs encadrés par des colonnes.
Le plafond
lui étant classé, il vaut mieux le contempler en début de repas au risque que
de ne regarder que son assiette… Dans un style identique, ce sont six sections
pleines de moulures qui représentent des végétaux et qui dans les coins sont
décorées de pendentifs. De grands lustres rococo avec des lampes en forme de
boules éclairent chaque section.
C’est donc
en 1952 que ce café se transforme en brasserie, le sol de pierre est remplacé
par du carrelage. Dans un coin de la salle un très beau comptoir recouvert de
laiton comme d’ailleurs les protections qui sont censées protéger les boiseries
des murs et un ensemble de tables joliment et impeccablement dressées avec
leurs nappes roses bien propres et des chaises style bistrotières. Egalement
des tables le long de banquette de velours.
Donc ne pas
non plus oublier d’aller contempler ce très beau comptoir sur le côté droite de
cette salle.
Une
institution qui appartient à la famille Ramboz qui a su de génération en
génération perpétuer le savoir-faire en proposant les grands classiques de la
cuisine de terroir bressane ainsi que de classiques mets de brasserie.
On vient
pour y apprécier les volailles de Bresse à la crème, les quenelles de brochet,
des fruits de mer ainsi que des grenouilles parmi d’autres mets.
Une fois
accueilli par un personnel souriant et qualifié, nous voici installé à l’une
des tables ou l’on nous apporte deux petites crèmes froides de pois cassés
ainsi que du beurre de qualité d’Isigny.
Le choix ne
sera pas trop difficile car nous sommes venus pour manger ces plats que
finalement l’on ne trouve pas si facilement si l’on n’est pas dans une grande
ville comme Paris, Lyon ou évidement en Bresse. Un des convives choisira pour
commencer les grenouilles sauvages fraiches à la persillade (300 g). Elles sont
aussi servies dans l’un des menus mais évidemment dans des quantités moindres.
Arrive une généreuse corbeille de citrons et les grenouilles. Celles-ci
viennent de Turquie car il faut savoir que l’on ne trouve plus de grenouilles
en France (ou si peu…) et que le seul moyen de satisfaire la clientèle et de de
se les procurer soit dans ce pays ou d’Albanie. Selon notre maitre d’hôtel, ce
plat risque de disparaitre en raison de l’assèchement de la plupart des marais
dans le monde. La qualité est irréprochable ; bien charnues, un
assaisonnement adéquat à base d’ail et de persil mais s’il y a une chose qu’il
faut bien regretter, c’est la quantité superflue de beurre fondu dans la
cassolette qui doit bien avoir un cm de hauteur. On peut dire « que cela
baigne un peu trop… ».
Pour moi
des quenelles de brochet sauce Nantua. Je qualifierai le plat de simplement
correct car les quenelles qui ne sont pas maison mais de la réputée boutique
Giraudet n’ont
pas un goût de brochet très prononcé mais surtout la consistance est trop ferme.
Elles manquent un peu de légèreté mais la sauce est plutôt très réussie, bien
que crémeuse elle est légère et agréablement enrichie de petits morceaux d’écrevisses.
En plat
principal, impossible de manquer les ris de veau à la crème ! Une
généreuse portion de ris tout d’abord poêlés dans le beurre, nappés d’une riche
et onctueuse sauce à la crème. A noter qu’il existe une version enrichie de
morilles sur laquelle nous avons fait l’impasse. On peut accompagner ceux-ci au
choix de riz, de légumes (ici des épinards frais légèrement crémés) et voir
même de frites… Ces ris sont vraiment excellents ; un très bon plat.
Je prendrai
donc le poulet de Bresse à la crème et aux morilles pour comparer. La volaille
AOC est évidement excellente, que j’accompagne de riz blanc. La sauce crème est
identique à celle des riz mais ici j’ai commandé en supplément des morilles. Si
je dois être un peu déçu c’est par le fait que je ne sens aucune différence
entre les sauces des deux plats. Je m’attendais ici à quelque chose de parfumé
à la morille, eh bien non… Alors est-ce que ces morilles n’ont été rajoutées qu’au
dernier moment ? Non selon le maitre d’hôtel ; la sauce est bien
travaillée avec le champignon. Il faut reconnaitre que leur consistance est
bonne mais elles n’ont pas vraiment de goût… Je ne connais pas leur origine
mais les 7,50 Euros de ces plats entre version avec/sans morilles n’en valent
pas la peine selon ce que j’ai dégusté. Probablement un problème de qualité.
Pour accompagner
ce repas, une bouteille de Saint-Véran 2013, Cuvée Prestige de la maison Roger
Lassarat. Des touches minérales et boisées pour un agréable Chardonnay de
Bourgogne.
Cafés accompagnés
de délicieuses tuiles aux amandes bien caramélisées, un modèle du genre et
sympathiquement offert ; un marc du Bugey que l’on verse dans sa tasse de
café vide.
On passe un
excellent moment dans ce magnifique établissement où l’ambiance est presque
réconfortante car ici le temps n’a pas d’emprise, le service est jovial et
impeccable et l’on y sert une cuisine classique que je qualifierais de « standard »
qui mériterait tout de même un peu plus de précision.
Le Français
7 Avenue
Alsace Lorraine
01000
Bourg-en-Bresse
France
+33 4 74 22 55 14
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