Ne me demandez pas comment j’ai trouvé cette adresse tout de même un peu
confidentielle car on ne peut pas vraiment dire qu’elle soit très visible sur
les réseaux sociaux à part IG, mais les photos m’ont tout de suite plus. Je n’ai
pas beaucoup d’information sur cet établissement mais ai pu retracer un peu le
parcours de ce chef avec son look hipster. Tout d’abord Tarragone avec une
table appelée « Els Fogons de l’Isma » ; un chef qui peut-être
porte le nom de Ismael Moreno Antequera. Puis du « street food » dans
un « food truck » au nom de « Umami Caravan » avec une
cuisine fusion France-Asie qui d’ailleurs semble toujours exister, puis depuis
aout cette ouverture dans l’Eixample de cet établissement. En salle, la sympathique
Antonella Graziana. Voilà…c’est tout ce que l’on peut apprendre de cette
ouverture.
Ce qui frappe tout de suite c’est le côté esthétique et recherché
visuellement par cet établissement. Photos soignées, logos originaux, carte aventureuse
et comme je l’ai dit, sans réel tapage médiatique comme c’est souvent le cas
dans ce genre de situation. Un côté assez original rien que d’observer l’emblème
du restaurant qui se trouve être un poisson avec une tête de mort. Non ce n’est
pas un repaire à bikers, juste une manière d’entrée de démontrer une certaine
originalité.
Une salle avec tables hautes ou non, des couleurs qui vont du noir au
rouge, certaine partie des murs en briques conservées, c’est plutôt bien fait.
A noter que ce soir est un peu spécial car nous sommes en pleines émeutes en ce
mois d’Octobre.
Au fond, le fameux logo et notre chef face à sa table de travail, un peu
sur le concept des restaurants japonais. Ambiance sombre, quelque chose de
presqu’un peu irréel.
Comme précédemment mentionné, un intéressant menu de tapas ou plats à se
partager toujours avec une influence un peu Asiatique. Clins d’œil vers la Thaïlande,
la Chine et le Japon. On pourrait s’imaginer trouver ce qui est en vogue un peu
partout à Barcelone mais la réalisation est bien autre. La plupart du temps ce
sont des plats étudiés aussi bien visuellement que gustativement.
Par exemple ces bravas d’aubergines. Non pas des cubes de simples
aubergines mais celles de la sorte allongée avec une couleur mauve. Taillée en
tronçons de quelques centimètres, puis frites et recouverte des deux sauces ;
celle à l’ail et la seconde au piment. Un peu comme des petits champignons
verticaux dressés sur une assiette noire avec aussi un peu de locons de sel.
Ou alors cette impressionnante assiette de gyozas croustillants au
poulet. Pas grand-chose avoir avec ces lassants raviolis que tout le monde sert
mais ici une présentation très sophistiquée avec tout d’abord une tuile noire
réalisée avec de l’encre de seiche sur laquelle nous trouverons quelques petites
touches de sauces variées telles que sauce aux huîtres, mayonnaise japonaise
(wasabi), sauce sriracha et sauce chipotle, de la salicorne et quelques herbes.
En dessous les gyozas frits. Mélange de textures et de saveurs des plus
intéressante.
Puis un canard bien croustillant sur une façon un peu pékinoise, avec ce
côté fondant et caramélisé, accompagné de lamelles d’oignon rouge.
Pour finir, le steak tartare Barbaro. La viande assaisonnée arrive dans
un petit bol. A côté, Ismaël a cuit un os de bovin avec une moelle abondante et
donne une touche de chalumeau juste avant la fin. Ensuite cette moelle
aromatique est mélangée à la viande hachée et assaisonnée à la main de sorte
que la chaleur de la graisse de la moelle transforme l'ensemble en une bouchée ni
complètement crue ni entièrement cuite, une bouchée très suave avec une certaine
complexité. Le tout est a nouveau dressé sur l’os.
Comme vin avec ce repas, un Petit Nur 2016 Poboleda. Au nez, il est
intense avec des arômes de fruits, de fruits rouges, de prunes mûres et de baies.
Jolie découverte avec un style de cuisine assez personnel même si dans
un genre fusion. Il y a une certaine recherche, des présentations soignées et des
saveurs inattendues. Une ambiance différente, un concept bien pensé, un bel
ajout à la scène locale.
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