Avec environ 10000 Philippins à Barcelone, il est un peu étonnant que de
ne trouver que très peu de restaurants de cette nationalité et qui devraient s’approcher
de moins d’une dizaine, alors que pour une population Péruvienne du même
nombre, nous ne sommes pas loin d’une soixantaine d’établissements. Certes
cette cuisine péruvienne est très en vogue depuis un certain nombre d’années,
amplifiées par les médias sociaux et « listes », alors que presque
personne n’a entendu parler de la cuisine Philippines et probablement parce que
celle-ci n’est peut-être pas aussi originale que celles des pays asiatiques
voisins. Néanmoins, cela n’explique pas complètement pourquoi les quelques
rares « cantines Philippines » ne sont qu’à peine visibles et que
fréquentées par les gens de ce pays. Maintenant, voici un changement bienvenu
avec de bonnes idées que ce « Kasarap » situé dans le quartier où
généralement se trouvent les tables de qualité.
Comme d’autres populations immigrées avant elle, cette cuisine
commencerait à susciter un intérêt croissant, un peu comme par le passé les cuisines
indiennes, thaïlandaises, vietnamiennes et coréennes. Il s’agit d’une cuisine
simple, ne coûtant pas les yeux de la tête, qui est surement sous-estimée, mais
qui a beaucoup à offrir. Certains plats sont faits à partir de mets que nous
n’avons pas franchement l’habitude de consommer, comme les oreilles, le foie,
les bajoues et la langue de porc. Mais attention, la cuisine philippine ne se
résume pas à cela. C’est un peu la fusion de trois traditions culinaires
: chinoise, malaise et espagnole ... et de nombreuses recettes philippines
ont des touches aigres et amères.
Entreprise familiale et propriété par Rutshell et Arianna, ces derniers
ont optés pour un concept de cuisine Philippine de qualité dans un cadre
accueillant et original, ce qui est loin d’être le cas pour les autres
établissements de Barcelone servant cette cuisine.
Une salle avec un haut plafond de tôle ou on devrait dire toit en métal,
représentant les toits des maisons Philippines typiques. Des chaises colorées, une décoration de bon
ton pour nous faire croire quelques instants que nous sommes dans le pays. Et
même dans un coin, une fenêtre qui voudrait ressembler à une échoppe de rue
dans le pays.
Une carte plutôt variée avec un certain nombres de plats à des prix
vraiment très sages, ce qui est une excellente approche.
Pour commencer des « Lumpiang Sariwa » ou rouleaux frais est
un plat de légumes philippin composé de différents légumes type chou, carotte,
patate douce et d’une pâte un peu moelleuse (non frite) garnie d’une sauce
sucrée et de cacahuètes concassées. La pâte est généralement composée de
farine, œufs, lait et huile. La sauce est un mélange de sauce soja, sucre brun,
ail, sel puis les cacahouètes sur le dessus. A vrai dire cela ressemblerait un
èeu plus à une crêpe qu’un rouleau de printemps. Léger, frais, très agréable
pour démarrer un repas.
Un plat nommé « Barbecue » qui sont des brochettes de porc marinée
de style philippin. Gril ou brochettes de viande (principalement de porc ou de
poulet) marinées dans un mélange d'ail, de sauce soja sucrée, grillé, plongé
dans la marinade et servi ensuite, avec une sauce de vinaigre de soja ou une
sauce un peu caramélisée. C’est un peu la version malaise ou indonésienne du « satay ».
Ensuite les plus classiques « Lumpiang Shanghai », rouleaux
frit à base de viande. La garniture de base est composée de viande de porc
hachée, d'oignons émincés, de carottes et d'assaisonnements tels que le sel et
le poivre noir moulu. Le « Lumpiang Shanghai » est leur propre
version philippine du rouleau de printemps. Quelle est la différence, vous
pourriez demander? Eh bien, la principale différence est qu’il contient
plus de viande que de légumes, contrairement aux autres types de lumpia ou de
nems. Traditionnellement, le porc haché est utilisé comme ingrédient
principal. Mais vous pouvez aussi utiliser du bœuf ou du porc mélangé et
du bœuf ou même du poulet. Il est très rare ou très rare que vous assistiez à
une célébration, une fête (Fiesta) ou une fête aux Philippines sans que les « Lumpiang
Shanghai » ne soient servis.
Puis la spécialité de la maison, le « Kalderatang Kasarap ». Un
plat de Luzon souvent à base de morceaux de porc, de bœuf ou de chèvre avec de
la pâte de tomate ou de la sauce tomate relevée, auquel s’ajoute l’extension du
foie. « Calderata », qui vient du mot « caldera »
signifie chaudron, est un autre exemple des nombreuses influences
espagnoles dans la cuisine philippine. Bien que semblable à l’afritada et
au machado dans la préparation et l'utilisation de tomates, pommes de terre,
carottes et poivrons, ce ragoût ici de veau (ou peut-être bœuf) comprend
également du fromage à tartiner à base de foie et du fromage râpé pour épaissir
la sauce et des piments forts pour ajouter des épices. Bien entendu, l’établissement
peut avoir sa propre recette. Une estouffade de viande tout à fait gouteuse.
Le tout accompagné de riz blanc type parfumé et oignons frits sur le
dessus.
Amusant et sympathique dessert que le gâteau au fromage et à l'ube . L’ube
(prononcer ou-beh), également connu scientifiquement sous le nom de dioscorea
alata, ou simplement igname pourpre, est une espèce d’igname, un légume racine.
L’ube varie en couleur du violet vif au mauve, mais certaines variétés sont en
fait blanches. En raison de sa saveur plutôt douce, l’ube est souvent
utilisé dans des recettes sucrées.
Indéniablement le concept est réussi et remporte une franc succès. Un cadre
différent, un accueil exemplaire, une cuisine à découvrir qui change
agréablement d’autres cuisines asiatiques, des prix amicaux, bravo !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire