jeudi 30 octobre 2025

Bodega del Cabo, Barcelone

 

J’avais noté que la Bodega del Cabo était une destination incontournable pour ceux qui veulent explorer la cuisine espagnole authentique au cœur de Barcelone où se trouvait un chef qui eut travaillé au Mont Bar, mais visiblement mes informations n’étaient plus à jour. Vraiment pas une enseigne gastronomique comme j’aurais pu l’espérer… Salué par beaucoup comme l’un des meilleurs bars à tapas de Barcelone…j’émettrai quelques doutes. Plutôt une offre banale sans trop d’imagination. J’aurais dû m’en douter en observant que depuis une année, pas beaucoup de présence sur les réseaux sociaux…Mais je me trouvais dans le coin pour le lunch…alors…


De plus, il semblerait que le lieu ait été rebaptisé Cabo Monumental puisque faisant partie d’un groupe. L’extérieur avec une terrasse sur l’avenue, une devanture assez tape à l’œil.


L’intérieur me rappelle la Bodega Monumental de Sants qui je crois a fermé, ce qui pourrait expliquer la décoration assez semblable et que le lieu s’appelle semblerait-il parfois Cabo Monumental. Même approche de vouloir recréer les caractéristiques d’une ancienne Bodega mais c’est à la limite du cliché. Puis lorsque je vois des marques internationales de boissons comme le vermouth, cela me laisse penser qu’il y a du sponsorship et peut d’effort à faire quelque chose d’intéressant.


Bouteilles sur toutes les étagères, exposées de matière peu naturelles. Décor donc un peu presque kitsch mais on n’en tiendra pas rigueur. C’est un choix, cela plait ou non.


En voyant la carte préimprimée, il n’y a aucune impression d’être dans une bodega avec des inspirations gastronomiques... C’est très classique, semblable à ce que l’on trouve un peu partout et pas de plats hors carte.

Nous choisirons donc ce qui nous semble être le plus dans le ton de l’endroit.

Des bravas, les pommes de terre sont parfaitement cuites mais les sauces ne sont vraiment pas terribles. Une mayonnaise industrielle puisque l’on voit de gros pots Heinz au fond de la salle sur une table, d’ailleurs sur les tables on sert une mayonnaise tout aussi industrielle mais étonnement pas Heinz mais une marque inconnue. La sauce pimentée ne l’est pas et sans trop de saveur. Ce sont des bravas sans grand intérêt, pas mauvaises non plus.


De la morcilla de Burgos que j’adore et rare à trouver en Catalogne. Bien sur c’est un produit acheté, poêlé et juste servi en tranche. Sur le dessus une sauce peut-être au poivron. La morcilla est bonne.


Les calamars à l’Andalouse sont plutôt bien.


La salade de tomate à la ventrèche de thon et oignon est aussi bonne avec une vinaigrette assez plaisante, ce qui change de la simple huile et vinaigre. The thon est aussi de qualité.


Globalement on dira que c’est assez correct mais pas de quoi s’extasier.

 

 

mardi 28 octobre 2025

Cuina Mametora, Barcelone

 

Difficile de classer le restaurant d’Ayako Kobayashi et Miguel Ángel Oliveros! La première étant japonaise et le second péruvien. On sait qu’au Pérou il y a eu des vagues d’immigrations du Japon, mais Miguel en discutant avec lui me confirme que sa partenaire est vraiment japonaise. On pourrait donc imaginer que cela soit un restaurant de cuisine nikkei qui est l’une de ces merveilles gastronomiques qui surprennent et conquièrent tous ceux qui la goûtent. Il ne s’agit pas d’une simple combinaison de saveurs, mais d’une authentique fusion entre les traditions culinaires du Japon et du Pérou, qui donne naissance à quelque chose de tout à fait unique.


Mais comme ce couple le décrit, il s’agit plutôt d’une cuisine « freestyle » faite maison, de saison et qui s’inspire des deux pays ; une cuisine imaginée au fil du temps mais qui malgré tout a ses repères dans les deux pays.


Dans une petite rue de Sants, il faut connaitre l’adresse qui est un peu cachée des rues passantes. Une petite terrasse, une salle de bistrot très simple sans charme particulier, adresse connue principalement des locaux.


Une carte complète avec des entrées à partager, des plats chauds et froids et des sandwichs en fonction des heures de la journée. Une ardoise également amenée avec les plats du jour. Ce soir le très agréable Miguel nous fait ses recommandations.


Une tempura de figues plutôt originale. La tempura de figues est un plat d'inspiration japonaise où les figues sont enrobées d'une pâte à tempura légère et frites pour obtenir un extérieur croustillant. Pour la réaliser, il faut donc d'abord la pâte, puis enrober les figues dans cette pâte et les faire frire jusqu'à ce qu'elles soient dorées.


D’excellents gyozas qui sont des raviolis japonais, mais ils sont issus des raviolis chinois appelés « jiaozi » et ont été adaptés au Japon. Bien qu'ils partagent des racines communes, les gyozas japonais ont leurs propres variantes et saveurs, souvent garnis de viande hachée et de chou, assaisonnés d'ingrédients comme l'ail et le gingembre.


Des makis au thon rouge Nikkei qui est une fusion de saveurs japonaises et péruviennes, caractérisée par des ingrédients comme le thon, la sauce soja et souvent des influences de piment et de citron vert ou d'autres éléments comme le gingembre et le sésame. Pour le préparer, il faut couper le thon en bâtonnets, préparer du riz à sushi et assembler le tout à l'aide de feuilles de nori, en ajoutant des épices et sauces Nikkei. Je crois qu’ici il y avait un peu d’avocat.


Tonkatsu dans une sauce au curry et riz. Un Katsu curry  qui est un plat japonais composé d'une escalope de porc panée et frite servie sur du riz avec une sauce au curry. Il est populaire pour son mélange de textures : le croquant du tonkatsu et la richesse crémeuse du curry japonais. La sauce au curry est souvent légèrement sucrée et épicée, plus doux que son cousin indien. Très prisé au Japon, ce plat de famille est très facile à cuisiner. Il est moins relevé et plus épais que le curry d’Inde et se prépare soit avec du bœuf, soit avec du curry. Les ingrédients incontournables sont : les carottes, les pommes de terre et l’oignon.


La cuisine ici sait mêler avec grâce et facilité les leçons maternelles de la cuisine traditionnelle japonaise et péruvienne avec tout ce qu’ils ont mangés lors de voyages à travers l’Asie, l’Amérique latine et l’Europe.

Bar Bodega Bartoli, Barcelone

 

Cela faisait un certain nombre d’années que je souhaitais venir manger dans cette adresse iconique de Barcelone, principalement fréquentée par les locaux. La raison pour laquelle je n’y étais jamais allé étant que cela n’ouvre que pour le déjeuner et préférais à une époque me focaliser sur le dîner. Autre situation, maintenant le déjeuner est devenu également une possibilité.


Cette Bodega Bartolí a ouvert ses portes en 1939 en tant que petit magasin de vin en vrac dans le quartier de Sants à Barcelone. À l’époque de l’ouverture de la Bodega Bartolí, Sants était encore un quartier industriel avec plusieurs usines et des milliers d’ouvriers. Au cours des années 1940, la bodega vendait à la fois du vin en vrac aux voisins et aux employés des usines. Le temps passe…les choses changent mais finalement pas tant que cela…


Aujourd’hui,Il s’agit d’un restaurant traditionnel catalan, dédié aux petits-déjeuners plutôt copieux, aux « esmozars de forquilla » comme l’on dit, remplacés un peu par les brunchs et aux déjeuners à la mi-journée. Ils ouvrent tôt et ferment à cinq heures de l’après-midi. Il faut donc le savoir !

Sur le mur à l’entrée du local sont accrochés des ardoises noires qui informent sur le menu du jour et les spécialités. Le menu du jour reste encore l’un des plus abordables en ville pour 17,95 EUR.


Presqu’un lieu sacré et une thérapie pour celles et ceux qui souhaitent replonger dans le passé car rien ne semble avoir changé depuis l’ouverture, ce qui est probablement le cas !


C’est un vrai plongeon dans l’histoire et que c’est bon ! A l’entrée, un petit bar où l’on peut prendre une bière ou n’importe quel apéritif avec une gildas ou même un tapas exposé dans une vitrine réfrigérée.

Mais le plus beau, c’est le prolongement avec cette salle en deux sections, la première avec un nombre incroyable de composantes toutes plus intéressantes à analyser que l’autre.

Je suis captivé par les mille détails sur les murs ou par les chapelets d’ail et de piments secs, de légumes de saison tels que de s courges qui vous accueillent avant de vous installer dans une seconde salle à manger.

Des ñoras suspendus et des tables avec des chaises sur lesquelles des milliers de clients se sont assis.. Sur le mur sont accrochées des photos de Joan Manuel Serrat chanteur, compositeur, poète, acteur et j’en passe… Jordi Estadella Gracia était un doubleur espagnol, journaliste, animateur de radio et de télévision… Manuel García García-Pérez, plus connu sous le nom de Manolo García, né dans le quartier du Poblenou à Barcelone, le 19 août 1955, est un chanteur espagnol. Toni Falgueras avec sa cave Celler de Gelida et je ne sais combine d’autres personnes qui ont marqué la vie de cette ville.

Au fond, l’impressionnante cuisine de femmes derrière une fenêtre réfrigérée et ces tables avec des nappes de carreaux rouges et blancs qui seront vite occupées un peu plus tard dans l’après-midi car ici on vient vers les 14 :00.

C’est vraiment une expérience unique a vivre qui nous fait oublier que nous sommes à Barcelone et en 2025, comme si le temps s’était arrêté il y a quelques décennies.

Comme dans souvent ce genre d’établissements, on y propose un menu du jour avec toute une proposition mais aussi une carte avec d’autres plats.  Etablissement géré par Albert Bartolí et Viçens Bartolí, qui supervisent le développement de la vaste gamme de menus du petit-déjeuner et du déjeuner, ainsi que des tapas qui sont disponibles toute la journée. Leurs deux épouses travaillent comme cuisinières dans la cuisine. J’imagine que c’est l’une d’entre elles qui très aimablement est venue nous faire des recommandations.

Le menu comprend des plats du jour avec une forte personnalité saisonnière, bien que les champignons soient toujours présents, mais aujourd’hui il semblerait que l’arrivage ne se fasse que le lendemain, cependant ils les déshydratent et les utilisent dans les différentes recettes tout au long de l’année. Les plats les plus servis étant les sardines marinées, les tripes, le capipota, le fricandó, les champignons, les escargots et les croquettes.

Nous prendrons les œufs brouillés de saison, qui sont aux crevettes et cèpes. C’est très bon, régressif, simple mais bien cuisiné.

Un grand classique avec les callos ou tripes, préparées dans une sauce bien évidemment à base de piments rouges. Les tripes sont l’un des plats traditionnels les plus célèbres de la gastronomie espagnole. Ils sont fabriqués avec les tripes de porc, qui sont nettoyées, cuites et soigneusement coupées pour faire les différentes recettes qui apparaissent dans pratiquement toutes les provinces de notre péninsule. Ici avec principalement du chorizo et du paprika fumé mais pas de pois chiches.

En met principal on nous propose deux plats en demi-portions, des calamars aux haricots blancs et de la seiche en ratatouille, appelée samfaina ici.

Les desserts sont aussi proposés, un flan maison mais pas classique car il est au rancio qui est un vin, ou un spiritueux, qui a subi un élevage oxydatif long et maîtrisé, lui conférant des arômes uniques de noix, de fruits secs, de torréfaction et d'épices. Ce processus, qui peut s'appliquer à des vins de liqueur, des VDN (vins doux naturels) ou des spiritueux, aboutit à une signature aromatique spécifique différente de la « rance » involontaire. 

Un gâteau au fromage ou cheesecake assez différent de ce qui se fait au pays basque mais absolument excellent.


Un lieu de culte tant au niveau des petits-déjeuners, des apéritifs que des repas. Manger au Bartolí vous donne l’impression d’être un membre du quartier. Une fois que vous vous asseyez à la table, il semble que nous nous connaissons tous. Et le miracle est accompli par la ténacité d’une famille qui continue à vous servir une cuisine de tous les jours dans un cadre assez unique.

dimanche 26 octobre 2025

Casa Güell, Barcelone

 

Casa Güell fait partie des rares tables que je revisite fréquemment pour plein de raisons. Tout d’abord la qualité de la réalisation de la cuisine de Jordi le chef, les produits de qualité qu’il sélectionne, cette cuisine de saison et de marché plutôt catalane mais aussi avec plusieurs clins d’œil à d’autres régions d’Espagne. Tout est toujours parfaitement cuisiné, généreusement servi et surtout toujours très gourmand.


Une salle sans complications plutôt parfaites pour manger entre amis car nous sommes presque dans une cuisine puisque celle-ci se trouve au fond de la pièce, ouverte avec de jolis produits de saison exposés sur le devant. Des tables pour couples ou pour groupe, vous serez toujours bien accueilli ici.


Le bar lui aussi sur la gauche expose les arrivages de produits de la mer ainsi que quelques magnifiques légumes telles que des tomates barbaratro.



La carte reste sensiblement la même au fil du temps mais il y aura toujours les suggestions du jour qui sont affichées sur une ardoise murale.  Principalement des fruits de mer et des poissons ce soir. A noter que comme c’est la saison des champignons, Jordi propose des chanterelles. Il y a également des poissons rares ou particuliers comme le mérou mais aussi les « llucet » (prononcé llou-sséte) qui désigne en catalan un poisson, plus précisément la pescadilla, qui est une petite merluche. C'est un poisson de mer pêché dans l'Atlantique et la Méditerranée, apprécié pour sa chair savoureuse. Il est souvent utilisé dans des plats comme le suquet de peix, un ragoût de poisson catalan.


Cela un ensemble de plat à se partager comme cette délicieuse salade de tomates avec des olives et une sauce aux herbes et de l’huile d’olive vierge. La tomate Barbastro, aussi appelée « Rosa de Barbastro », est une variété ancienne originaire de Barbastro, en Espagne, connue pour sa peau rose fine, sa chair charnue très peu acide, et sa saveur sucrée et exceptionnelle. Elle est traditionnellement cultivée dans la région d'Aragon, est de gros calibre (350 à 600 grammes et plus), et est très appréciée pour la qualité de son goût, souvent considérée comme l'une des meilleures tomates au monde.


Des excellentes croquettes au fromage et à la sobrasada bien entendu réalisées sur place ; je mentionne cela car ce n’est pas toujours le cas.


Les incontournables Tortilla de camarones qui est un met andalou que l’on trouve dans la région de Cadiz.


Un excellent artichaut confit avec un jaune d’œuf et de la joue de porc et des pignons.


Impossible de ne pas reprendre ces crevettes cristal au zeste de citron vert, parfaitement frites. Une assiette de crevettes cristal bien cuites est à la fois tendre et croustillante, avec un goût frais de crevette prononcé. La chair est rougeâtre avec une touche de blanc laiteux, plutôt que complètement transparente. 


Les cannellonis à la volaille, réalisés de manière très classique, avec une bonne sauce béchamel, gratinés comme il se doit, à ne pas manquer.


Un de mes plats favoris ici, les morceaux de filet de bœuf aux chanterelles et foie gras. Une viande tendre, un fond de sauce riche, des champignons cuits à la perfection car encore avec de la texture, et le foie gras gourmand poêlé et déposé dessus.


Des boulettes de viande à la seiche, un classique de la cuisine catalane, la cuisine du xup-xup de Jordi !


Les calamars à la plancha sont vraiment superbes.


Puis pour les desserts, un très bon flan à la crème chantilly.


Aussi la coca de Llavaneres à la crème fouettée.  C’est une pâtisserie traditionnelle catalane, dans ce cas, étroitement liée à la pâtisserie la plus traditionnelle du Maresme. C'est une combinaison parfaite entre une pâte feuilletée croustillante et une garniture à la crème douce et aromatique. La base du gâteau Llavaneres est une pâte feuilletée légère et croustillante, ce qui lui confère une texture unique et irrésistible. Étant volatile et éthérée, la fusion avec la crème est parfaite. La garniture du gâteau Llavaneres est traditionnellement à base de crème. La crème est douce et soyeuse, avec un subtil goût de vanille et une touche de citron.  Elle est enrobée de pâte d'amande, de sucre et de pignons de pin. 


Comme vins, un Disco 2023 Vin rouge vieilli au tempranillo de la D.O. Ribera del Duero par Bodegas y Viñedos NEO.  Couleur cerise brillant. Au nez, des arômes d’épices douces, de fruits grillés et très mûrs. Son passage en bouche est savoureux et avec des tanins mûrs. Suivi du classique mais excellent Dido.


Un sans faute comme dans peu d’endroits, toujours un grand plaisir de manger la cuisine du chef Jordi Lloberol qui est toujours parfaitement exécutée, une table pour les amateurs de cuisine locale, gourmande et basées sur de très bons produits.