dimanche 26 mai 2019

Clarius Restaurant, Barcelone


Nouvelle adresse de l’été 2018, bien sympathique dans le quartier de Sant Antoni que ce « Clarius Restaurant ». Déjà baptisé, un « nouveau restaurant français à Barcelone », mais cela reste bien plus que cela. Oui le chef est français, possède des bases culinaires du pays mais de là à dire que c’est un restaurant français serait un peu restrictif. Un couple au nom de Clara en salle et Darius en cuisine, ce qui explique bien entendu le nom de cet établissement. Des expériences en France à Lyon mais aussi à l’époque chez le « Can Fabes » de Santi Santamaria.


Le restaurant est petit mais très confortable, avec trois espaces différents disposés sur plusieurs niveaux : on entrera par le bar ou l’on pourra prendre une boisson pendant la journée.



Une agréable salle à manger après quelques marches, on se trouvera plutôt sur un demi-nouveau. Décoration dans les tons beiges et bleu marine, banquettes avec coussins, quelques tableaux et plantes ci et là.




Et à l'étage, après une une rampe d’escaliers, une mezzanine avec une table pour un éventuel groupe, à nouveau parfait pour prendre par exemple l’apéritif.


Amour et passion qui se traduisent par des plats basés sur la qualité du produit, à la fois créatifs et délicieux. Une carte même écrite en français qui varie en fonction des saisons et de ce qui est trouvé sur les marchés. On y trouvera un choix de petites assiettes inspirées par les produits locaux, une cuisine assez méditerranéenne et pas trop « fusion », ce que l’on ne peut qu’applaudir. On pourra néanmoins déceler l’utilisation de techniques françaises lors de la dégustation mais ce soir, cela s’arrête là.  Un choix de plats plutôt originaux mais toujours bien pensés et sans ajouts d’éléments superflus.

En guise d’amuse-bouche, une crémeuse et délicieuse soupe de petits pois avec un peu de basilic ciselé et croutons.


On sera très emballé par ces tagliatelles de calamars, crème de pois chiches au romarin et chips de chorizo. Le calamar est tendre, finement émincés et poêlé, la crème ne ressemble pas à un houmous mais est plus élaborée, parfumée et reste avant tout une sauce.


Une viande avec une fondante « picanha », poivrons piquillo et polenta. La « picanha » est une découpe exotique de la pointe du rumsteck avec la bande de gras qui l'accompagne. Une pièce en tout cas en France inexistante. Un morceau extrêmement tendre que l’on peut faire rôtir en entier comme probablement ici ou la découper comme en Amérique du sud pour la faire griller au barbecue.


Le plat qui nous aura vraiment bluffé, ce sont les raviolis de joues de bœuf cuites 8 heures au vin et petit pois frais. Une pâte d’une grande finesse, peut-être un peu semblable à celles de raviolis asiatiques mais bien entendu faite « maison ». Une magnifique farce bien gouteuse avec cette viande travaillée comme une très belle daube, ces petits pois de la région bien verts, sucrés et ce fond de sauce qui probablement est celui de la cuisson de la viande.  


En dessert, une bien plaisante tartelette avec un sablé et une base de citron.


Une bouteille de Priorat Ritme 2016, produit par Acústic Celler. Vin élégant et distingué, après un abord liquoreux en rien agressif, le vin révèle une infinité de qualités et de nuances.


On saluera la qualité de cette prestation, l’enthousiasme de ce couple qui amène de la fraicheur dans le panorama gastronomique de la ville avec une cuisine que je qualifierais de décomplexée... (pas de bravas et autres croquettes), avec des assiettes gourmandes et équilibrées influencées par le pourtour méditerranéen.

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