La Fonda de Pirenaicas, Barcelone

 

Sujet un peu délicat lorsque tout le monde encense ce nouvel emplacement et que l’on est inondé par les photos sur les réseaux sociaux. On peut se demander si réellement cela es justifié n’ayant jamais lu de critique négative. Reprenons depuis le début…cette adresse est liée a un groupe de restauration appelé Mantequerías Pirenaicas réputé entre autres pour ses tortillas.

C’est donc au mois de juin que s’est ouvert un nouvel établissement cette Fonda de Pirenaicas, un restaurant de cuisine catalane traditionnelle situé dans le quartier de Gràcia et ce groupe prévoit cette année d’ouvrir je crois un total de neuf magasins dans la ville. Donc ce n’est pas « le petit restaurant de quartier » mais un groupe en pleine expansion. Au vu du succès presque incontrôlé car c’est sans arrêt plein et la réservation parfois compliquée…un établissement identique ouvrira dans un autre quartier de la ville.

Mais qu’est-ce qui fait donc d’avoir un tel succès ? Eh bien plusieurs dimensions…

Tout d’abord une cuisine catalane roborative, familiale, généreuse, simple, classique, nourrissante, rassurante,  rappelant les saveurs du passé.

Ensuite, les prix extrêmement abordables ce qui encourage les jeunes à aller au restaurant, ce qui n’est pas plus mal. D’ailleurs, la clientèle est principalement entre 25 et 35 ans en tout cas ce soir.

Et le fait que cela soit informel, sans chichis. Du moment que l’on sait tout cela, chacun y trouera son compte, sachant que ce genre de cuisine se trouve tout de même dans pas mal d’autres établissements.

Un local plutôt joliment aménagé avec un côté un peu rétro, des murs blancs, des arches qui séparent les pièces. Tout du passé a été conservé avec à l’entrée un bar ou sont présentés quelques tapas. Ensuite la cuisine le long d’un couloir.

C’est dans cette cuisine que se trouve le chef Alberto Soriano formé à l’école Hofmann, qui était aussi a un moment chez Goliard, un classique du quartier qui vient de fermer mais également neuf années a la Mantequerías Pirenaicas.

La salle du fond avec ses alcôves a parfois sur les murs des représentations un peu religieuses avec Montserrat et Sant Jordi ou alors des bouteilles de vin exposées en hauteur.

Carte donc proposant ces grands classiques et c’est pour cela que l’on vient. Par exemple cette excellente  bomba de pireneicas. Vraiment réalisée comme il se doit, une bonne farce et ici les deux sauces comme pour les bravas.

Nous commandons, bien sûr, l’omelette aux pommes de terre, ici individuelle contrairement aux célèbres Mantequerías, en portions. Petit problème…elle est tiède…top et un peu sèche… Probablement qu’elles sont préparées à l’avance et réchauffées à la dernière minute. Je le signale au serveur…aucun problème il repart avec et nous en sert une autre ! Ce qui est fort appréciable ! Une omelette énorme, épaisse et juteuse et au-delà. Il chérit les pommes de terre bien pochées et la compote naturelle d’oignons caramélisés pendant huit heures. Comme le chef le dit : « de bons œufs, de bonnes pommes de terre et un oignon cuit avec patience et peu d’autres choses ».

Les croquettes de jambon ibérique faites maison, avec un intérieur soyeux mais loin de la tendance au presque liquide qui est si courante aujourd’hui.

Puis les boulettes de l’avia Montserrat, moelleuse, servies avec une bonne sauce tomate à la saveur intense et des frites.

Puis la raison pourquoi tout le monde vient ici…les Macaronis gratinés de l'Iaia Alberta avec du fromage fondu sur le dessus et à l’intérieur de la boutifarre DosErres, de la tomate et de la crème. La saucisse de cette maison est beaucoup plus épaisse que les tailles habituelles. Fabriquée avec du porc maigre et du bacon à l’arrière des côtes, ce qui lui donne un goût exquis et obtient une texture très moelleuse. Bon…maintenant ce n’est pas des plus léger comme on peut se l’imaginer…et c’est juste un gratin de pâte…quoi…

Choix de vin limité toujours a des pris très sages, et cela sera le Pagode Los Capellanes Ribera del Duero Joven Roble 2023, un vin rouge fruité et légèrement léger. Au nez, des arômes de fruits rouges tels que la fraise et la cerise ressortent, accompagnés d’une subtile touche de mûre.

Qu’on se le dise, la clé du succès de La Fonda de Pirenaicas a été de cuisiner les plats « traditionnels » tels que les fideua en cocotte, les macaronis un peu à la bolognaise ou les ragoûts. Finalement pas tellement d’endroits vraiment semblables en ville et cela plait tout simplement.