J’apprécie
une halte lorsque je skie et la plupart du temps, c’est avec très peu de
conviction que je m’arrête dans un établissement sur les pistes en Haute-Savoie.
Je l’ai déjà écrit dans d’autres billets mais souvent les plats proposés sont
communs, réalisés sans aucune passion, le but étant de vendre au plus vite et
au plus cher du passe-partout. N’étant pas retourné à la Pointe de Nyon depuis
des années, je me rappelle que lorsque j’y étais allé, on m’avait pointé du
doigt au haut des pistes un cabanon où l’on faisait une très bonne cuisine.
La pointe
de Nyon fait partie du domaine de ski des « portes du Soleil » et se trouve à
Morzine. Une bifurcation indique le départ de la benne en direction d’Avoriaz. Depuis
ce domaine, on peut également aisément rejoindre les Gets.
Je réserve
car tout lieu probablement de qualité nécessite que l’on anticipe cela et ce
qui est le plus gênant c’est surtout arriver et devoir attendre peut-être une
heure. C’est donc au milieu des pistes que se trouve « chez Nannon »,
une ferme d’alpage en face de sapins
enneigés et sur son côté une tente qui probablement sert d’extension car la
superficie à l’air d’être plutôt réduite.
On
contourne donc cette ferme pour pénétrer par la tente rouge pour l’hiver.
Quelques tables extérieures, un gril avec de la viande qui braise mais tout de
suite c’est à l’intérieur que nous avons envie d’aller avec ce froid.
Une pièce
boisée vraiment petite ou l’on se sent immédiatement très bien. Ambiance
authentique, cosy et sans chichis. Un accueil de plusieurs dames tout à fait
charmantes et souriantes. Et c’est plutôt très réjouissant de se trouver dans
un de restaurants d’altitudes qui ne ressemble pas à un self-service et plus à
une tables d’hôtes.
Une vraie
salle de ferme authentique avec une rangée de table de bois, un plafond plutôt
bas et quelques objets traditionnels savoyards sur les murs. Vieux skis et leurs
bâtons, fourches à blé, scies à découper le bois et autres instruments agricoles.
Quelques anciennes photos noir et blanc de skieurs.
Dans un
coin la cuisine avec son comptoir et une table sans aucun doute réservée pour
les amis de la famille ou personnel.
La carte
est un vrais menu montagnard avec enfin une belle sélection d’assiettes et je
dis « vrais » car on y trouvera des mets que l’on ne sert que peut fréquemment
dans d’autres établissements. Certes il y a les classiques mets au fromage tels
que les patates au reblochon, une variante de la tartiflette sans oignons et
lard, le « Berthoud » ou le vacherin chaud avec ses accompagnements,
mais aussi d’autres plats bien
sympathiques avec la saucisse aux choux, le jambonneau à la moutarde ancienne et les joues de porc braisées. Il faut aussi
compter sur la suggestion du jour qui aujourd’hui est l’escalope savoyarde. A
relever que certains de ces plats aux fromages sont réalisés avec des fromages
suisses comme par exemple la croute au fromage.
Cela sera la
saucisse aux choux avec pommes de terre et salade. Une très belle saucisse
nappée d’une sauce crème à la moutarde qui s’avéra être excellente, des pommes
de terres rissolées croustillantes et un bol de salade plutôt soigné avec un
choix de légumes dont des carottes râpées, poivrons, concombre, radis. En plus,
une poêlée d’haricots verts.
Pour moi,
les joues de porc braisées avec la garniture du jour et salade. C’est un plat
que j’adore et qu’il n’est pas simple de trouver. Rien que les joues ne sont
pas monnaie courante dans les boucheries. Fondantes, préparées avec une sauce
au vin rouge et carottes. L’accompagnement sera identique au plat précédent.
Comme
dessert, la Tarte tatin « maison » et sa glace vanille. Les pommes
sont bien caramélisées, fondantes et sur une pâte retournée comme il se doit.
Le Fromage
blanc « campagne » aux
myrtilles est particulièrement délicieux car le produit de base est de qualité.
Le choix
des vins est plutôt bien fait car on y retrouvera une sélection franco-suisse
sagement tarifée. Avec ce repas, un Corbières Château Etang des Colombes
Bicentenaires Vieilles Vignes 2011 d’Henri Guelco. Un vin que je n’avais pas bu
depuis belles lurettes, qui est toujours aussi plaisant avec ses arômes de
figues.
Avec les
cafés, le « coup de la maison » offert, une excellente poire
Williamine servie dans un petit vert.
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