Impensable
pour moi de ne pas au moins aller une fois dans un bouchon est à Lyon. Le choix
est grand et le plaisir de découvrir un nouvel endroit est toujours très
agréable. Cette fois-ci ce choix s’est porté sur le « Café du Jura »
en plein premier arrondissement et très pratique pour déjeuner lorsque l’on est
dans une journée de « shopping ».
Ce qui
plait immédiatement en entrant dans la salle à manger, c’est de finalement de
se dire que l’on ne se trouve pas dans un restaurant mais presque chez des
particuliers. Une salle qui pourrait ressembler à un salon familial avec cette
grande table communautaire mais surtout « la Mère » que l’on voit
entrer et sortir de la cuisine. Ces « Mères » qui sont souvent citées
comme des références culinaires et qui font partie du patrimoine gastronomique
de la région. Un terme qui caractérise des cuisinières qui dans le passé
avaient des origines modestes et qui
proposaient une cuisine simple, bourgeoise mais en même temps populaire.
On ne
citera pas tous les noms de ces dames qui ont maniés ou manient poêles et
casseroles de manière unique. On se concentrera sur Brigitte Josserand et son
fils Benoit qui assurent le service en salle avec qui j’ai eu la chance
d’échanger quelques mots sur le travail familial, la répartition des tâches
mais aussi la motivation à vouloir satisfaire le client après au moins trente années…
Ce très
joli bouchon avec sa devanture rouge et bordeau existe depuis 1867 comme l’on
peut lire sur le store extérieur.
Aujourd’hui
les extras du jour sont affichés à l’extérieure sur une ardoise et l’on peut se réjouir d’y trouver des ris
de veau aux morilles, un de mes plats favoris !
Un
intérieur qui n’a surement pas changé depuis plusieurs décennies et c’est ce
qui fait tout le charme de cet établissement. Murs jaunâtres, boiseries, vieux
frigos, tables et chaises de bistrot.
Le comptoir
est magnifique tout en formica, un revêtement que l’on trouvait souvent il y a
plusieurs décennies et redevenu à la mode. Malgré son retour en force ce
matériau appartient à une époque révolue qui correspond pleinement à l'esprit
brocante, mais ici ce sont des meubles d’origine.
Un
« communard » en guise d’apéritif et la tentation est trop forte pour
se priver de gouter les grattons de porc lyonnais. Le gras de la bête récupéré dans
lequel est inclus de petits morceaux de viande et qui sont mis à fondre dans
une casserole jusqu’à ce que tout soit rissolé. Ceux-ci sont ici particulièrement
gouteux car bien assaisonnés.
Vieille
horloge, anciennes gravures ou photos qui confèrent à l’ensemble un charme
indémodable.
Une carte
où se trouvent de grand classiques mais aussi des plats de saisons ou en
fonction des approvisionnements. Le marché étant assuré par Brigitte de manière
quotidienne. Une petite mise-en-garde plutôt amusante qui signale que l’on ne
vient pas ici pour manger en quatrième vitesse et que tout se prépare au
dernier moment. Et surtout...plaisir
avant tout ! Qu’on se le
dise !
Cela sera
pour commencer de la poitrine de porc fermier d’Auvergne et lentilles du Puy.
En règle générale je ne suis pas trop « lard gras » mais celui-ci est
vraiment délicieux accompagné de quelques tranches de langue, de cornichons et
d’une salade de lentilles très bien assaisonnée.
La terrine
du jour est bien équilibrée en bouche, ni grasse et ni sèche, pistachée,
accompagnée de quelques feuilles de salade et de cornichons.
Mes ris de
veau aux morilles sont un modèle du genre. Parfaitement poêlés au beurre et
ensuite recouverts d’une excellente sauce crème avec des champignons qui ont
une saveur. Je précise cela car il m’est arrivé de manger ce plat ou la morille
n’avait pas vraiment de goût.
Le gratin
est fameux, crémeux à souhait…
Autre
délicieux plat, le foie de veau crème moutarde. Tout aussi bien poêlé avec une
onctueuse sauce moutardée.
Comme
dessert, des poires au vin avec lesquelles quelques raisins secs auront été
ajoutés.
Avec ce
repas, un Château de La Selve Palissaire 2012, coteau Ardéchois. Un vin
fruité et friand qui accompagnera parfaitement ce repas.
Et avec le
café, les traditionnelles bugnes lyonnaises, spécialité de pâte passée dans la
friture saupoudrée de sucre glace.
Un vrais
bouchon Lyonnais ou l’accueil est exemplaire, la cuisine fidèle à ce qu’elle
doit être, parfaitement réalisée que l’on apprécie dans un décor
presqu’historique. Rien de
révolutionnaire, mais c’est justement pour cette raison que l’on vient ici.
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