Celles et
ceux qui habitent Lyon savent bien que le dimanche n’est pas le jour le plus
propice pour découvrir de nouvelles tables et même dans ce que je qualifierai celle
de classique. Cependant en faisant quelques recherches, je me suis aperçu que
« le Comptoir Abel » par chance était ouvert pour le déjeuner.
Situé dans
le arrondissement, le lieu immédiatement invite à la découverte car la maison
qui fait office de restaurant semble dater d’il y a bien longtemps… Selon
l’établissement, il s’agirait du plus ancien bistrot de Lyon qui propose une
cuisine bourgeoise assez inspirée de ce
que les « Mères » préparent dans les bouchons.
Une belle
maison avec une façade dans les tons rose ou ocre, une devanture de bois qui ne
semble jamais avoir été rénovée et la plus grande surprise arrivera lorsque
l’on franchit la porte.
L’intérieur
est absolument magnifique. On se croirait plongé dans le temps ou alors presque
dans un décor de cinéma. D’ailleurs j’ai appris par la suite que quelques
scènes de l'Horloger de Saint Paul avec Philippe Noiret et Jean Rochefort
furent tournées ici-même. Une première magnifique salle toute boisée où le
mobilier et la décoration n’ont guère changés depuis probablement un
demi-siècle si pas plus avec vielles enseignes publicitaires chinées et du mobilier
patiné.
Un très
beau frigo de bois juxtapose le comptoir de zinc derrière lequel se trouve un
étonnant évier d’époque. Tout mérite d’être contemplé car ce lieu est vraiment
plein de magie.
Dans cette
salle, quelques tables de bistrot bien dressées avec sur les murs d’ancienne
gravures et un accès à une seconde salle qui n’est pas non plus inintéressante,
bien au contraire.
Dans celle-ci des lumières plus tamisées, un plafond avec également
des poutres et le même charme que dans
la première.
Ne pas
oublier de monter au premier niveau par l’escalier en colimaçon ou se trouvent
les salles de banquets qui ce jour sont également ouvertes avec une décoration
plus bourgeoise avec entre autre des murs recouverts de tissu grenat et un
parquet plus sophistiqué.
De l’autre
côté une salle presque plus noble avec une table de notables et des rideaux
pour rendre l’endroit encore plus cosy.
Le
dimanche, deux menus dont le premier à 34 euros et le second à 49 euros
comportant des ingrédients plus luxueux.
Cela sera
aujourd’hui les menus à 34 qui nous semblèrent plus intéressants et répondant mieux
à nos envies. Et comme à l’habitude un très bon communard pour commencer mais
ici à la liqueur de cerise.
Une salade
de bœuf qui se trouvait en suggestion du jour comme entrée. La viande est finement
coupée, la sauce parfaitement assaisonnée et l’on retrouvera quelques petits
pois et dés de tomates. Une très bonne salade de viande ou « de restes »
de pot-au-feu.
Ma terrine
maison n’est pas en reste composée si je me rappelle bien de volaille, porc et
foie. Pas trop grasse, bien relevée et onctueuse en bouche. A nouveau parfaite
dans son genre.
En met
principal je prends la quenelle de brochet au gratin. Je dois avouer que je m’attendais
plutôt à une sauce Nantua mais la souriante serveuse me précise qu’il s’agit d’une
manière différente de la préparer car le chef « n’aime pas faire comme
tout le monde » et qu’il s’agit en réalité d’une sauce béchamel aux
champignons. Je dois vraiment insister
sur le fait que la texture et le goût de cette quenelle sont exceptionnels. Je
ne connais pas beaucoup de tables où celle-ci est aussi légère mais en même
temps gouteuse. Maintenant la sauce….c’est tout une histoire… Personnellement je ne suis pas un grand
amateur de béchamel car c’est souvent lourd et indigeste. Je reconnais que
celle-ci fut impeccable mais à mon goût écœurant à la longue et reste une sauce
moins fine qu’une sauce crème. Rien ne remplacera pour moi une sauce écrevisse
rien que par le goût et l’accord parfait avec la quenelle. Maintenant il
semblerait que cela plaise à la clientèle… Alors si c’est le client qui décide…que
dire ? Dans tous les cas « estomacs sensibles »…vous serez
prévenus et malgré cette opinion différente, cette quenelle restera mémorable.
Autre plat
du jour au menu, les délicieux rognons sauce madère. Un autre de ces plats
classiques que l’on trouve plutôt rarement sur les cartes, en tout cas en
dehors de la région Lyonnaise. Une cuisson dite "à la goutte de sang"
qui est une cuisson rapide qui s'adapte très bien aux rognons de veau, une
sauce avec le madère, un fond de veau du beurre et de la crème. Le tout servi
avec du riz blanc.
Comme
desserts, la tarte fine aux pommes
maison avec une fine pâte et bien réalisée.
Pour moi, le
baba au rhum et sa chantilly. Un dessert qui revient vraiment à la mode et lui
aussi très bon.
Avec le
repas, la Syrah Les Vignes d’à Côté 2013 de Yves Cuilleron, de la perfection
dans la simplicité.
Un endroit
plein de charme avec une cuisine authentique et sincère dans l’esprit Lyonnais ;
des plats gourmands, classiques et très bien maitrisés.
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